Utilisateur:Touchatou/Puissance économique

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La puissance économique d’une nation est la capacité d’influence ou de contrôle économique de cette nation sur le reste du monde. Le concept, qui peut aussi s’appliquer à un groupe de nations, est rarement dissocié clairement des autres aspects (militaire, politique, idéologique ou culturel) de la puissance des nations.

Le concept de puissance économique diffère de celui du pouvoir économique, qui relève de la microéconomie. Il est difficile d’en préciser une définition opérationnelle ou de la mesurer.

Définition[modifier | modifier le code]

Une nation est d’un point de vue économique, d’autant plus « puissante » que sa capacité d’influence économique est élevée. Cette puissance peut être de fait : ses décisions influencent l’économie mondiale, la structure, l’organisation et la régulation des marchés, la fixation des prix et des taux ; sa compétitivité réduit les capacités d’expansion des concurrents, etc. Mais elle peut aussi être potentielle, prenant par exemple la forme de menace de sanctions économiques.

La puissance économique peut également s’exprimer « en miroir » comme la capacité de résister à l’influence des autres acteurs économiques.

Le concept peut s’appliquer à des groupes de nations (Union européenne, pays membres de l’OPEP, etc.) à la condition qu’elles agissent de concert dans le domaine économique. On trouve quelquefois le terme utilisé dans un cadre géographique plus limité (« puissance économique régionale »).

Puissance économique et pouvoir économique[modifier | modifier le code]

La puissance économique diffère du pouvoir économique, concept de microéconomie qui peut concerner :

  • Le pouvoir que confère une situation de monopole (ou, à un moindre degré, d’oligopole), qui permet d’empêcher les concurrents d’exister pour le marché concerné ou de limiter leur part de marché.
  • Le pouvoir de négociation (), capacité d’influencer les partenaires économiques.
  • Le pouvoir de management des entreprises, degré auquel les dirigeants peuvent imposer leurs volontés aux employés.
  • Le pouvoir d’achat des consommateurs.
  • Etc.

Puissance économique et autres dimensions de la puissance des nations[modifier | modifier le code]

La puissance économique se distingue des autres formes de puissance d’une nation :

  • La puissance militaire, qu’elle soit mise en œuvre dans des guerres et conflits (embargo, sanctions) ou qu’elle soit potentielle (dissuasion, menace, etc.) ;
  • La puissance politique, ou la capacité à influencer les relations et les organisations internationales.
  • La puissance idéologique ou culturelle.

On parle aussi de « puissance » d’une nation dans des domaines particuliers pour indiquer la supériorité de cette nation dans le domaine considéré, qu’elle implique une forme de puissance réelle (« puissance spatiale ») ou purement formelle, sinon imaginaire (« puissance sportive »).

La puissance économique et les autres formes de puissance sont le plus souvent liées mais possèdent un certain degré d’indépendance. Les États-Unis aujourd’hui possèdent toutes les dimensions d’une « grande puissance » mais la puissance économique du Japon ne s’accompagne pas d’une puissance militaire ou idéologique équivalente. Le Vatican ou même le gouvernement du Tibet en exil sont des puissances idéologiques et culturelles sans être aucunement des puissances économiques.

On appelle grande puissance une nation dont non seulement le pouvoir économique, mais également le rayonnement militaire, politique et culturel est prééminent à travers le monde. Lors de la confrontation entre l'Union soviétique et les États-Unis, leur prééminence était telle qu’on a pu les qualifier de superpuissances.

Composantes et facteurs de la puissance économique[modifier | modifier le code]

La puissance économique s’exprime sous diverses formes et peut se caractériser par différents facteurs :

  • Une monnaie qui sert de monnaie d’échange internationale
  • L’importance mondiale des bourses d’échange, le pouvoir de fixation des cours mondiaux des matières premières.
  • L’importance relative de la production (par exemple : blé, cuivre, composants électroniques…)
  • La possession d’une part importante des ressources naturelles mondiales
  • L’avance technologique, la capacité d’imposer ses normes technologiques.
  • L’importance du commerce extérieur de biens – non seulement de biens mais aussi de services.
  • L’importance de l’investissement direct à l’étranger (IDE) et des entreprises transnationales.
  • La capacité de favoriser l’immigration des cerveaux
  • Etc.

Certains auteurs considèrent que d’autres éléments constituent des facteurs de pouvoir économique :

  • La superficie. Mais celle-ci ne peut conférer une puissance économique qu’indirectement ou au sens où, « toutes choses étant égales par ailleurs », une plus grande superficie confèrerait plus de puissance économique. Par exemple, la puissance économique du Groenland (2 166 096 km²) n’a rien à voir avec celle de Singapour (699 km²) ou de Hong Kong (1104 km²).
  • La population. Là aussi, l’effet sur la puissance économique est indirect – par exemple via la taille du PIB ou de la richesse nationale.
  • Les réserves de change. Celles-ci sont souvent citées comme indice de la puissance économique de pays comme la Chine. Pour d’autres, se sont des indices de la puissance économique des États-Unis, de l’Europe et du Japon, et de vulnérabilité de la Chine.

Puissance économique et structure politique[modifier | modifier le code]

La puissance économique d’une nation dépend de sa structure politique. Un pays fragmenté (composé de régions relativement indépendantes) sera moins puissant qu’un pays centralisé. Un pays démocratique sera moins puissant économiquement qu’une dictature, qui aura plus de facilité à mettre en œuvre ses « armes » économiques. Une population chauvine doté d’un gouvernement nationaliste aura une puissance économique supérieure à un pays internationaliste. De même, un pays à gouvernement militariste aura plus de puissance économique qu’un pays à gouvernement pacifiste.

Puissance et ouverture économique[modifier | modifier le code]

Une économie refermée sur elle-même n’a que peu pou pas de puissance économique. Mais une économie ouverte peut être plus vulnérables aux puissances extérieures. +++

Indicateurs et mesure de la puissance économique[modifier | modifier le code]

Les tentatives de construction d’indicateurs ou de mesures de la puissance économique n’ont pas abouti à un consensus. Elles concernent soit un indicateur unique, soit une batterie d’indicateurs.

Utilisation d’un indicateur unique[modifier | modifier le code]

1. Le PIB ou PNB annuel.

Il s’agit, et de loin, de l’indicateur le plus utilisé, le terme « puissance économique » étant devenu de plus en plus souvent un terme journalistique équivalent à « rang mondial élevé dans le PIB (ou le PNB) total ».

Ce PIB (ou PNB) est exprimé au taux de change réel et non en parités de pouvoir d’achat : peu importe la quantité de riz ou de pommes que le chinois peut acheter avec un yuan ; ce qui importe, c’est ce qu’il peut acheter sue le marché mondial une fois son yuan converti en dollars, en euros ou en yens.

Si l’on considère les États et territoires (à l’exclusion de groupe d’États, comme l’Union européenne), la plus grande puissance économique mondiale en terme de PIB total, serait, et de loin, les États-Unis. Loin derrière on trouve la République de Chine qui a dépassé le Japon en 2010. Puis viennent l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie et le Canada, qui, selon les prévisions de FMI, serait dépassé par la Russie en 2011 et par l’Inde en 2012[1].

Il s’agit d’un indicateur de la « taille » de la machine économique du pays. Mais la taille et la puissance vont elles automatiquement et toujours de pair ? Deux pays de même « taille économique » - l’un de un million d’habitants avec un PIB de 40 000 dollars par tête, l’autre de 20 millions d’habitants avec un PIB de 2 000 dollars par tête ont-ils la même puissance économique ? Si le PIB total est pris comme mesure (et non seulement comme indicateur), un pays dont le PIB total est 40 milliards de dollars est-il deux fois plus puissant économiquement qu’un pays ayant un PIB de 20 milliards de dollars.

Ne prendre qu’une partie du PIB ? Faut-il exclure les activités qui n’apportent pas une contribution à la puissance économique du pays, par exemple la production et la consommation de services personnels.


2. La richesse nationale

On peut considérer que la richesse d’une nation, plus encore que sa production, est signe de puissance économique. Mais la mesure de la richesse économique des nations reste complexe.

Kunte et al. (1998) :
En 1994, la première puissance économique était, et de très loin, les États-Unis, suivie par la Chine (40% de la richesse des États-Unis), le Japon (31%), l’Inde et l’Allemagne (19%) la France (15%), le Royaume Uni (13%), l’Italie et l’Indonésie (12%), etc. Si on considère qu’une part de la richesse, entièrement consacrée à la survie de la population, n’apporte aucune puissance économique, les États-Unis restent (encore plus) en tête suivi du Japon et de la Chine (31% de la « richesse utile » des États-Unis), de l’Allemagne (18%), de la France (15%), etc. L’Inde perdrait plusieurs places.

3. La capitalisation boursière

Si on considère que la puissance économique nécessite au moins un niveau de richesse par habitant comparable à celui du Niger, le classement devient États-Unis, Japon, Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni, Italie, etc.

Batterie d’indicateurs

Les exportations. Les exportations de produits de haute technologie ou le contenu en haute technologie des exportations.

Notes en vrac

Puissance économique
… et superpuissance économique

Voir : Economic power, Superpuissance, Grande puissance,

Manque de sources !!!

Puissance des faibles : Corée du Nord ?

Puissance économique et mondialisation

Interdépendance.

Le cas de la Chine :

Une bonne moitié des exportations chinoises sont en fait des exportations de multinationales ou de coentreprises (joint ventures) américaines, japonaises, taïwanaises, coréennes ou européennes installées en Chine. La moitié de la valeur des produits exportés par la Chine consiste en consommations intermédiaires qu’elle importe.

L’économie chinoise est ainsi de plus en plus dépendante à la fois de l’investissement étranger et de l’ouverture des marchés étrangers. La valeur de ses réserves de change dépend de la santé de l’économie américaine.

La Chine, « future superpuissance », a t-elle remplacé le Japon, « ex future superpuissance » ? Retrouver des références sérieuses ...

Références[modifier | modifier le code]

  • Bell R., Edwards D.V., Wagner R.H. (eds.). 1969. "Political Power: A Reader in Theory and Research", The Free Press, New York.
  • Cooper, Richard N. (2003). “Is 'Economic Power' a Useful and Operational Concept?” September 2003, 36 pp. http://post.economics.harvard.edu/+++ Version antérieure, Working Paper No. 04–02, Weatherhead Center for International Affairs, Harvard University, April 2004, ii + 26 pp.
  • Dahl R.A. 1957. The Concept of Power, Behavioral Science, vol. 2, pp 201-215. July. Reprinted in Bell et al Political Power..., p. 79.
  • Galbraith, J.K. (). The Anatomy of Power.
  • Hoge J.F. Jr. 2004. A Global Power Shift in the Making, Foreign Affairs, July/August.  ???
  • Mearsheimer, John J., The Tragedy of Great Power Politics, New York: W.W. Norton, 2001.
  • Mearsheimer, John J., "Great Power Politics in the 21st Century," Foreign Affairs, 2001.
  • Nye J.S. Jr. (1990), The Changing Nature of World Power, Political Science Quarterly, vol. 105, no. 2, pp 177-92.
  • Perroni C., Whalley J. 1996. How Severe is Global Retaliation Risk under Increasing Regionalism?, American Economic Review, vol. 86, iss. 2, pp 57-61. May.
  • Simon H.A. 1953. Notes on the Observation and the Measurement of Power, The Journal of Politics, vol. 15, no. 4, pp. 500-516. November. Reprinted in Bell et al Political Power..., p. 69.
  • Whalley, John (09-2009). “Shifting Economic Power”. University of Western Ontario, Centre for International of Governance Innovation and CESifo Munich, Germany, Sept. 2009, 46 pp.
  • White D.M. 1972. The Problem of Power, British Journal of Political Science, vol. 2, no.4, pp 474-490, October 1972.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. International Monetary Fund "World Economic Outlook Data base", October 2010.