Utilisateur:Peb45/Jean Gaudin (botaniste)

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Jean Gaudin (1766-1833) est l'un des plus importants botanistes suisses du début du XIXe siècle.

Notes biographiques[modifier | modifier le code]

Jean Gaudin naît le 18 mars 1766 à Longirod. Son père, François-Théodore, y est pasteur, avant d’exercer son ministère à Apples, où la famille s’installe. Le jeune Gaudin fréquente en 1781 l’Académie de Genève, puis part à Zurich vers 1782 pour y étudier la théologie durant sept ans. Là s’éveille son goût pour la botanique, encouragé par le naturaliste Johannes Gessner, ami d’Albert de Haller et fondateur du jardin botanique de Zurich. En 1789, il voyage en Appenzell et dans le canton de Saint-Gall où il rencontre Anna-Barbara Escher, fille du bailli de Sax, qu’il épouse la même année. En 1789 également, il est consacré pasteur à Berne (ville) et exerce son ministère à l’église allemande de Nyon. Parallèlement, il co-dirige et enseigne à l’Institut Snell, établissement pour jeunes gens. En 1817, Gaudin demande à être agrégé au clergé vaudois et, pour quatre années, prend la tête de la paroisse de Longirod, son village natal. En 1820, devient premier pasteur de Nyon. Victime de plusieurs attaques successives, il décède à Nyon le 15 juillet 1833. En 1836 paraît encore une Synopsis florae helvetiae, résumé de sa célèbre Flora helvetica. Il avait terminé cet ouvrage jusqu’à la page 726 (sur 824), puis a demandé à son ancien élève Jean-Pierre Monnard (qui sera également son biographe), d’achever le travail[1].

Carrière botanique[modifier | modifier le code]

Parallèlement à son activité pastorale et en dépit de sa santé fragile, Gaudin exerce avec passion la botanique, publiant plusieurs ouvrages, notamment Agrostologia helvetica (1811), soit une description des graminées, ainsi que son grand oeuvre, la Flora helvetica, qui lui valent une grande réputation. Avec Henri-Albert Gosse, Gaudin est l'un des fondateurs de la Société helvétique des sciences naturelles (1815)[2]. En 1820, il est admis comme membre correspondant de la Société linnéenne de Paris, en même temps qu’il devient professeur honoraire de botanique à l’Université de Lausanne en reconnaissance de ses travaux scientifiques. Son ouvrage majeur, Flora helvetica, paraît en six volumes, entre 1828 et 1830. Puis le volume 7, intitulé Topographia helvetica, paraît en 1833. C’est un dictionnaire des lieux cités dans les premiers volumes, avec la liste des plantes qui y ont été repérées. Cet ouvrage est considéré comme le premier de ce genre à avoir été publié. Gaudin désigne près de 170 espèces nouvelles, telles que le glaïeul des marais, la fétuque violette, la laiche ponctuée, pour ne citer que trois exemples parmi les 20 espèces de la flore suisse qu’il décrit et qui sont aujourd’hui reconnues[1].

Pour ses travaux, Gaudin effectue dix-huit voyages en Suisse, en France, en Savoie et dans le Piémont, au cours desquels il constitue un herbier considérable du point de vue scientifique, qui est déposé en 1878 au Musée cantonal de botanique. Cet herbier compte 26 paquets de plantes, totalisant 5511 échantillons qui représentent 3535 espèces, dont 168 types nomenclaturaux[1].

Principaux ouvrages[modifier | modifier le code]

Étrennes de flore : No 1, pour l'an de grâce 1804, à Lausanne : chez Hignou, 1804.

Agrostographia alpina oder Beschreibung schweizerischer Gräser, welche meistens auf den Alpen, und auf der Gebirgskette des Jura wachsen. Alpina. - Winterthour, Steiner éd., 1806-1809, t. 3, pp. 2-75 ; t. 4, pp. 201-283.

Agrostologia helvetica : definitionem descriptionemque graminum et plantarum eis affinium in Helvetia sponte nascentium complectens, Paris, Genève, J.J. Paschoud éd., 1811.

Flora helvetica sive historia stirpium hucusque cognitarum in Helvetia et in tractibus conterminis : aut sponte nascentium aut in hominis animaliumque usus vulgo cultarum, Zurich, Orell et Füssli éd., 1828-1833.

Synopsis Florae helveticae, ouvrage posthume, complété et publié par J.-P. Monnard, Zurich, Apud Orell et Füssli éd., 1836.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Pierre Monnard, « Notice sur le pasteur Gaudin (1766-1833) », Journal d’Utilité publique, vol. 2,‎ , p. 13-24, 20-32.
  • Jean-Louis Moret et Joëlle Magnin-Gonze, Jean Gaudin (1766-1833), botaniste vaudois, Lausanne, Musée et Jardins botaniques cantonaux, , 152 p.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Jean-Louis Moret et Joëlle Magnin-Gonze, Jean Gaudin (1766-1833), botaniste vaudois, Lausanne, Musée et Jardins botaniques cantonaux, , 152 p..
  2. Paul-Emile Pilet, « Gaudin, Jean » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .


Catégorie:Naturaliste suisse Catégorie:Personnalité liée au canton de Vaud Catégorie:Naissance en mars 1766 Catégorie:Naissance dans le canton de Vaud Catégorie:Décès en 1833