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Utilisateur:Mah1978/Brouillon/Christian Hottin

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Christian Hottin[modifier | modifier le code]

Christian Hottin
Naissance (52 ans)
Évry,France

Christian Hottin est né à Évry (France) le 14 septembre 1971

Biographie[modifier | modifier le code]

  Christian Hottin est né à Évry (France) le 14 septembre 1971. Il obtient sa licence d’histoire à l’Université Paris IV– Sorbonne (1994) puis son DEA à l’École Pratique des Hautes Études (IVe section) mention Histoire – Histoire de l’art, en 1995. En 1997, il obtient un diplôme d’archiviste-paléographe puis l’année suivante sa licence en histoire de l’art à l’université Paris IV – Sorbonne[1]. Il est diplômé de l’Institut national du Patrimoine (INP) en 2001 (spécialité Archives).   Entre 2001-2005, il occupe le poste de conservateur du patrimoine aux Archives nationales (archives nationales du monde du travail, Roubaix) en tant que responsable des fonds d’architecture, ingénierie, urbanisme et arts décoratifs. À ce titre, il pratique activement la collecte d’archives dans de nombreux types d’organisations (entreprises, syndicats, associations professionnelles).   Depuis 2006 il est chef de la mission ethnologie à la direction de l’architecture et du patrimoine et responsable de la politique ethnologique de la France et du patrimoine culturel immatériel au ministère de la Culture et de la Communication. En 2010, il devient adjoint au département du pilotage de la recherche et de la politique scientifique à la Direction générale des patrimoines, où il sera appelé à mettre en œuvre la convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel en France. Il est depuis 2016, conservateur en chef et directeur des études de l’Institut national du patrimoine.[2]

Il dirige avec l’ethnologue Claudie Voisenat un programme de recherche pluriannuel sur les métiers du patrimoine, dont le bilan a été publié en 2016. Il est également chargé de conférences à l’EHESS et chargé de cours aux universités Jules-Verne (Amiens) et François Rabelais (Tours).

Contribution intellectuelle :[modifier | modifier le code]

  Christian Hottin s’est beaucoup intéressé aux archives dans un contexte national français qui privilégie avant tout l’archive d’État. Et par conséquent, il s’est intéressé à l’activité de collecte d’archives privées et des mécanismes institutionnels de leur mise en œuvre. Par cela, il cherche à comprendre ce qui habite le rapport entre l’archiviste et le propriétaire d’archives, mais il y voit aussi une occasion de questionnement sur les normes des archives publiques définies par l’institution nationale. Partisan de l’interdisciplinarité et des échanges d’idée il tire parti de travaux de prédécesseurs et suscite le prolongement de ses idées par de multiples collaborations. Il apparaît comme le chef de file d’une nouvelle recherche non normative et non réglementaire sur les pratiques particulières de gestion des archives par les individus ou les organisations.


  Dès 2004, il monte un programme de recherche sur la relation entre les archives et leurs producteurs, et aussi entre les donateurs et l’institution réceptrice. La question des motivations des donateurs est également une question qu’il examine attentivement. La perspective d’une valorisation institutionnelle est un attrait, mais c’est souvent le deuil, le besoin de faire table rase, ou simplement de faire de la place qui motive le donateur. Le besoin de se donner le rôle de passeur ou de médiateur de ses propres archives est également souvent présent. Le donateur se voit comme la meilleure personne pour parler de ses propres archives. Il se sent investi d’une légitimité qu’il convient de prendre en compte (Hottin 2013).


  En 2006 il aborde aussi la question du classement (Hottin 2006). Bien que l’archiviste soit par sa formation et sa mission en position d’édicter des normes, il peut à l’occasion d’un projet de recherche se transformer en observateur des méthodes de classement adoptées par les producteur et détenteurs d’archives privées. Il s’intéresse "aux logiques complexes qui contribuent à structurer l’individu". Les logiques de classement adoptées par les producteurs varient selon les types d’activité des producteurs et le type de documents à classer. Même la numérotation adoptée renseigne l’archiviste sur l’intentionnalité de classement du producteur. Plus tard examinant la question du lieu des archives, il portera son attention dont les pièces sont rangées allant même jusqu’à examiner et décrire l’organisation du tiroir de commode contenant les documents[3] (Hottin 2016).

    La stratégie d’ensemble des institutions en matière de collecte étant souvent passive, les motivations des donateurs sont importantes. Elles concernent aussi la représentation qu’ils se font de l’institution archivistique. Ces dernières peuvent être vues en termes d’affinité et de connivence, mais aussi en termes d’antagonisme. L’institution archivistique peut par exemple être vue comme un allié occulte du pouvoir policier et susciter dans certains milieux une certaine méfiance.  Idéalement, les motivations du donateur peuvent faire l’objet d’une discussion susceptible de modifier le choix des pièces et faire évoluer les contours du fond afin de faire ressortir des éléments que le donateur pouvait avoir oubliés ou négligés au départ[4] (Hottin 2007).

  L’archivistique serait une science sociale dans la mesure où elle s’intéresserait au rapport entre le producteur et les documents. Pour Hottin, ces interactions complexes sont le mieux étudiées dans le cadre d'une enquête ethnologique. Il rapporte un travail de description de la spécificité du travail de l'archiviste qui relève à la fois d'un courant ethnologique d'analyse des métiers et d'une "ethnologie de la France prenant les politiques du patrimoine comme objet d'étude" (Hottin 2013).

  La question du statut scientifique de la discipline archivistique revient périodiquement au cœur de ses préoccupations. Il part de constat d'un certain manque d'unanimité, que les archivistes font de la recherche en historien, mais constate l'absence de programmes de recherche spécifiques à l’archivistique. Il réitère et revendique cependant les "possibilités heuristiques propres à l'archivistique". Avant tout, le développement de la recherche en archivistique semble limité par "l'horizon théorique fermé imposé aux praticiens par le point de vue normatif émanant des centres de décision". De même, les archivistes universitaires lui semblent détenir peu d'autonomie du fait de leur éloignement des instances décisionnelles (Hottin 2007).

  La notion de patrimoine est également au cœur de ses préoccupations en tant que conservateur. Il consacre un ouvrage collectif à la question (Hottin 2016) où il signe un texte sur les métiers du patrimoine. Il décrit à cette occasion l’évolution et la place occupée par différents métiers du Patrimoine soulignant l’avènement de nouveaux médiateurs (régisseurs d’œuvres, guides conférenciers) (Bouju et Hottin 2016).


  La désignation du patrimoine national prend place en 1980 en France et concerne essentiellement les monuments nationaux, inventaire général, archéologie et le patrimoine ethnologique. Il s'ensuit une professionnalisation avec la création d'une École, nationale du patrimoine (ENP) où l'archivistique est enseignée à titre de spécialité, puis une intégration  par la création d'une Direction générale du Patrimoine en 2010 (Hottin 2016). Cette séquence d’événements illustre la montée de l’idée de patrimoine dans la société française. Les dispositions sur le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO inaugurent une ère de renversement où l’ensemble de la société participera à l’élaboration du patrimoine.

  Dans ce contexte, il évoque la difficulté d’appliquer la norme en ce qui concerne les décisions relatives à la conservation ou à la destruction des pièces dans un contexte où les appréciations et interprétations des documents sont diverses. Cela l’amène à une réflexion sur la valeur sociale et culturelle du patrimoine qui ne se limite pas à la valeur historique finale des pièces. Il oppose ainsi à un patrimoine normatif un patrimoine revendiqué où on attend de l’expert qu’il apporte le sceau de la reconnaissance institutionnelle de la valeur historique ou esthétique. Cela révèle aussi un patrimoine comme objet d’identification collectif qui relève moins de la recherche d’une objectivité historique que d’une construction toujours en mouvement (Hottin 2016).

Publications :[modifier | modifier le code]

Hottin, Christian, « Mémoires du patrimoine et écritures patrimoniales » in  Le Tournant patrimonial ed. Hottin, Christian, Voisenat, Claudie. Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2016.


Hottin, Christian, « Enquêtes sur la collecte. Synthèse des approches archivistiques et ethnographiques » in  Les archives personnelles ed. Hiraux, Françoise, Mirguet, Françoise. Louvain-la-Neuve, Éditions Academia, 2013.


Hottin, Christian, « Plaidoyer pour la recherche archivistique ». Histoire et Sociétés, alternatives économiques, 2007, p. 60-64 et 81-85. ‌halshs-00078121

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00078121


Hottin Christian. « La collecte comme enquête : pour une approche ethnologique de la pratique archivistique ». La Gazette des archives, n°202, 2006-2. Autour de la collecte des archives. pp. 69-92;doi : https://doi.org/10.3406/gazar.2006.3817

https://www.persee.fr/doc/gazar_0016-5522_2006_num_202_2_3817


Hottin, Christian. « À chacun son classement : l’archiviste professionnel face aux archivistiques particulières »Patrimoines revue de l’Institut national du patrimoine, 2006, pp.23 - 29. halshs-00119369

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00119369


Bouju Marie-Cécile et Hottin, Christian, « Au regard des métiers du patrimoine », In Situ [En ligne], 30 |2016, mis en ligne le 30 septembre 2016.

http://journals.openedition.org/insitu/13749

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Hottin_Christian », sur ethnographiques.org (consulté le )
  2. « Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain - Hottin Christian », sur www.iiac.cnrs.fr (consulté le )
  3. Marie-Cécile Bouju et Christian Hottin, « Au regard des métiers du patrimoine. ÉDITORIAL », In Situ. Revue des patrimoines, no 30,‎ (ISSN 1630-7305, lire en ligne, consulté le )
  4. Christian Hottin, « Plaidoyer pour la recherche archivistique », Histoire et Sociétés, no n° 21 mars 2007,‎ , p. 60 (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie :[modifier | modifier le code]

Revue en ligne de sciences humaines et sociales. (19 novembre 2020). Christian Hottin

https://www.ethnographiques.org/Hottin_Christian

Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain.(19 novembre 2020). Hottin, Christian

https://www.iiac.cnrs.fr/article757.html Hottin, Christian, Voisenat, Caudie, Sagnes, Sylvie. (2016, 14 septembre). Le tournant patrimonial [entrevue radiophonique]. La Fabrique de l’Histoire, France Culture.

https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/les-politiques-patrimoniales-34-le-tournant-patrimonial