Utilisateur:CiviVici/Brouillon Dévaluation fiscale

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Le concept économique de dévaluation fiscale consiste à opérer un transfert du financement de la protection sociale depuis les entreprises vers la fiscalité des revenus.[1]

Le concept[modifier | modifier le code]

En 1931, John Maynard Keynes décrit en ces termes le concept de dévaluation fiscale : « Précisément les mêmes effets que ceux produits par une dévaluation de la livre sterling d'un certain pourcentage, peuvent être produits en combinant l'introduction d'un tarif sur les importations à celle d'une subvention équivalente sur les exportations, avec l'avantage de ne pas affecter la parité de la livre par rapport à l'or, et donc la valeur des obligations britanniques en or. »[1].

Les effets économiques seraient donc ainsi comparables à ceux d'une dévaluation monétaire. Dans un premier temps, l'effet serait une baisse du pouvoir d'achat des ménages, mais le renforcement de la compétitivité des entreprises à l'exportation entraînera à terme de la croissance. [2].

Un autre effet positif de la dévaluation fiscale est de réduire le travail au noir[3].

Controverse sur les effets économiques[modifier | modifier le code]

http://tempsreel.nouvelobs.com/election-presidentielle-2012/20120130.OBS0110/tva-sociale-une-hausse-d-impots-de-11-milliards-d-euros.html http://toujourspluslibre.com/2013/11/06/la-devaluation-fiscale-ne-marche-pas-et-ne-remplace-pas-les-reformes/ http://www.telos-eu.com/fr/politique-economique/fiscalite/tva-sociale-ou-devaluation-fiscale.html

Applications contemporaines[modifier | modifier le code]

Depuis la mise en place de l'Euro, les pays de la zone Euro n'ont plus la possibilité d'opérer individuellement une dévaluation monétaire. La dévaluation salariale et la dévaluation fiscale, dites « dévaluation interne », sont donc devenues des armes économique pour retrouver rapidement de la compétitivité. La dévaluation fiscale a l'avantage, par rapport à la dévaluation salariale, de ne pas compromettre la demande intérieure[4].

Le 24 octobre 2012, les économistes Philippe Aghion, Gilbert Cette, Emmanuel Farhi et Elie Cohen signent une tribune dans Le Monde intitulée « Pour une dévaluation fiscale »[1]. A son tour, en mai 2014, Jacques Attali préconise pour la France de « mettre en place une dévaluation fiscale pour améliorer la compétitivité »[5]. Il faut toutefois noter que le CICE, maintenant englobé dans le Pacte de responsabilité, est une forme de dévaluation fiscale[6],[7], de même que la TVA sociale[8].

En mars 2014, le gouvernement espagnol a annoncé des mesures de dévaluation fiscale afin de créer des emplois[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Philippe Aghion, Gilbert Cette, Emmanuel Farhi et Elie Cohen, « Pour une dévaluation fiscale », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. Philippe Aghion, Gilbert Cette, Elie Cohen, Changer de modèle, Odile Jacob, 2014, p. 22.
  3. « Espagne : Une réforme fiscale pour tenter de doper l'économie », Les Echos,‎ (lire en ligne)
  4. Gérard Duchêne,Patrick Lenain,Alfred Steinherr, Macroéconomie 2ème édition, Pearson, 2012, p. 257
  5. Jacques Attali, « La droite, sans vergogne… », L'Express,‎ (lire en ligne)
  6. Interview de Daniel Cohen par Franck Dedieu, « "La baisse des charges est davantage une option pratique qu'une conversion idéologique" », L'Expansion,‎ (lire en ligne)
  7. Interview de Gilbert Cette et Nicolas Goetzmann, « Non, François Hollande ne déviera pas de sa ligne de conduite... Un incroyable aveuglement sur la nature de la crise et les défauts structurels de la zone euro », Atlantico.fr,‎ (lire en ligne)
  8. Agnès Bénassy-Quéré, « TVA sociale ou dévaluation fiscale ? », Telos,‎ (lire en ligne)
  9. « L'Espagne s'apprête à une « dévaluation fiscale » », Le Monde,‎ (lire en ligne)

A voir : http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/01/14/quelle-politique-economique-face-a-la-crise_1629758_3232.html