Emmanuel Farhi

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Emmanuel Farhi
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 41 ans)
CambridgeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Emmanuel Ernest Daniel FarhiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Université Harvard (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Directeurs de thèse
Ricardo J. Caballero, Iván Werning (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions

Emmanuel Farhi, né le à Paris et mort le à Cambridge (Massachusetts, États-Unis), est un économiste français, chercheur à l'École d'économie de Toulouse et professeur à Harvard.

Ses travaux s'inscrivent dans le cadre d'une recherche visant à réconcilier l'interventionnisme keynésianiste et la stabilité financière exigée par le libre-échange[1]. Membre du Conseil d'analyse économique, chargé de conseiller le Premier ministre français de 2010 à 2012[2], il reçoit en 2013 le prix du meilleur jeune économiste de France.

Selon RePEc, Emmanuel Farhi a publié 46 articles dans des revues à comité de lecture. Il totalise près de 4 000 citations et son indice h est de 35[3],[4]. La revue dans laquelle il a le plus publié (13 articles) est l'American Economic Review[4]. Faisant partie du top 10 des économistes les plus cités des dix dernières années[5], Emmanuel Farhi était considéré comme un potentiel récipiendaire du Prix Nobel d'économie[6].

Biographie[modifier | modifier le code]

Emmanuel Farhi est le fils de la spécialiste des politiques sociales Danièle Debordeaux et d'un économiste de la DATAR et du Commissariat général du Plan, André Farhi[1].

Élève du lycée Louis-le-Grand[7], il est à seize ans lauréat du concours général de physique[8]. Admis en classe préparatoire dans le même établissement[7], il est deux ans plus tard, en 1997, classé premier au concours d'entrée à l'École polytechnique[9], mais il opte finalement pour l'École normale supérieure (ENS), où il a été classé neuvième au concours C/S, « Mathématiques, physique, informatique »[10].

Il se spécialise en mathématiques et obtient la deuxième place à l'agrégation en 1999[11]. A l'ENS, il obtient trois DEA : un en économie, un en mathématiques pures et appliquées, et un en probabilité[12]. De 2002 à 2005, il suit la formation d'ingénieur du Corps des mines[7],[11].

C'est dans le désir d'honorer la mémoire de son défunt père qu'il s'oriente vers l'économétrie[13]. Il obtient, en 2006, au Massachusetts Institute of Technology (MIT) un Ph.D. en sciences économiques[7],[11],[12]. Il rédige sa thèse de doctorat, Three essays in macroeconomics, sous la direction de Ricardo Caballero et Iván Werning[14].

Emmanuel Farhi commence alors sa carrière comme chercheur associé à la Fondation Jean Jacques Laffont, sous la direction de Jean Tirole, et simultanément comme professeur assistant au département d'économie de l'université Harvard, où il devient quatre ans plus tard, en 2010, professeur titulaire. Il publie souvent avec Ivan Werning (de)[15], Xavier Gabaix et Jean Tirole. Avec Augustin Landier, Bernard Salanié et David Thesmar, il participe en 2013 à la création du blog Frogonomics[16].

En 2016, il est du nombre des experts sollicités par Jean Pisani-Ferry[17] pour élaborer, au côté entre autres de Philippe Aghion, le programme économique du nouveau parti En marche[18]. Dès avant le premier tour de l'élection présidentielle de 2017, il souscrit à l'appel à voter, non sans réserves mais avec des arguments économiques, pour Emmanuel Macron plutôt que pour Marine Le Pen[19] alors que Thomas Piketty et Julia Cagé soutiennent Benoît Hamon. En 2018, il est élu « Robert C. Waggoner Professor of Economics » au sein du Département d'économie d'Harvard.

Le vendredi 24 juillet 2020, Neil Shephard annonce sur Twitter la mort par suicide de son collègue, intervenue la veille quelques heures après une visioconférence, coprésidée par Olivier Blanchard[1], qui n'avait rien laissé paraître d'inhabituel.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Les travaux d'Emmanuel Farhi portent sur la macroéconomie, la finance et l'économie publiques[20] dans un contexte de mondialisation et, démarche audacieuse, leurs interactions[21]. Ils en proposent des approches renouvelées en intégrant des facteurs jusqu'alors écartés, respectivement les structures de production et les variations hétérogènes, les dynamiques psychologiques et comportementales, le poids dans une économie ouverte de la concurrence étrangère et de l'exception du dollar[22].

Reposant sur des modèles mathématiques, ils visent à éclairer, dans un souci pratique d'améliorer la décision politique[1], des problèmes concrets comme la régulation macro-prudentielle, la compréhension des bulles financières et des crises, le rôle des liquidités dans l'épargne et la stabilité financière ou encore l'impact de décisions politiques fiscales. Une de ses études porte sur la TVA sociale, une mesure introduite par Nicolas Sarkozy puis abrogée par François Hollande[23],[24].

Son approche peut être qualifiée de keynésienne[8].

Principales publications[modifier | modifier le code]

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

En septembre 2014, le FMI compte Emmanuel Farhi parmi les vingt cinq économistes de moins de quarante cinq ans susceptibles d'avoir dans les prochaines décennies le plus d’influence sur notre compréhension de l’économie mondiale[30]. Il est un des sept Français de cette liste[31].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Jean Tirole, « Emmanuel Farhi, économiste et professeur à Harvard, est mort », Le Monde, no 23503,‎ , p. 13 (lire en ligne)
  2. [1], CAE.
  3. « Emmanuel Farhi on RePEc/IDEAS », sur repec.org (consulté le ).
  4. a et b « citec.repec.org/p/f/pfa207.htm… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  5. « Economist Rankings / IDEAS/RePEc », sur repec.org (consulté le ).
  6. Emmanuel Macron, Président de la République française, « Décès d'Emmanuel FARHI », sur elysee.fr, (consulté le )
  7. a b c et d « Emmanuel Farhi », in Alumni US, Alumnius Corp., Kansas City, 2002.
  8. a et b (en) Jean Tirole, « Tribute to Emmanuel Farhi - Econometric Society World Congress », sur Toulouse School of Economics, (consulté le ).
  9. [2], Concours de Polytechnique.
  10. Arrêté du 2 septembre 1997 portant ordre de classement au concours d'entrée en première année à l'École normale supérieure, section des sciences (premier concours) (lire en ligne)
  11. a b et c http://www.cae-eco.fr/IMG/pdf/Farhi.pdf
  12. a et b « Emmanuel Farhi », in Who's Who in France, Laffite Hébrard SAS, Paris, juillet 2020.
  13. Michel Vigier, cité in Juan Siliezar, « Leading Harvard economist Emmanuel Farhi dies at 41 », in La Gazette d'Harvard (en), Université Harvard, Cambridge (Massachusetts), 27 juillet 2020.
  14. (en) Farhi, Emmanuel, « Three essays in macroeconomics », sur mit.edu, Massachusetts Institute of Technology, (consulté le ).
  15. [3], The Economist.
  16. Frogonomics
  17. Elsa Freyssenet, « Qui est derrière le programme de Macron ? », in Les Échos, 2 mars 2017.
  18. Service de presse et veille, « Décès d'Emmanuel FARHI », Présidence de la République, Paris, 25 juillet 2020.
  19. « Pourquoi nous soutenons Emmanuel Macron », sur lemonde.fr, .
  20. [4], Bio Harvard.
  21. Ph. Aghion, cité in Adrien de Tricornot, « Économie: un enseignement trop libéral ? », in Le Monde "Campus", Paris, 21 février 2017.
  22. Ph. Aghion, “ Hommage à Emmanuel Farhi ”, Association française de science économique, Paris, 25 juillet 2020.
  23. [5], Note sur la TVA Sociale.
  24. Pour une dévaluation fiscale, tribune collective, lemonde.fr, 24 octobre 2012
  25. [6], Prix Bernacer.
  26. [7], Echos article.
  27. [8], Prix Malinvaud.
  28. Par Philippe Escande, Le meilleur jeune économiste 2013 est…, Le Monde, 27 mai 2013
  29. « prix en économie monétaire et finance », sur tse-fr.eu (consulté le )
  30. [9], Article du FMI.
  31. « Classement FMI : 7 Français, tous sont passés par notre programme APE. », École d'économie de Paris.

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

  • (en) Jean Tirole, « Emmanuel Farhi, Economist Par Excellence », Annual Review of Economics,‎ , p. 17 (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]