Thomas Millet

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Thomas Millet
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Lieu de détention

Thomas Millet était un colon de Saint-Domingue qui a joué un rôle politique important lors des débuts de la Révolution haïtienne comme président de l'assemblée de Saint-Marc et chef de file des "Léopardins".

Biographie[modifier | modifier le code]

Thomas Millet est décrit par les historiens comme "un médiocre planteur de café" et un "négrier". Les et , c'est sous son impulsion et sa présidence que les députés élus des trois provinces du Nord, de l'Ouest et du Sud, furent convoqués à Saint-Marc, pour créer une nouvelle « Assemblée Générale de la Partie française de Saint-Domingue »[1].

Au moment de la traversée pour la France des Léopardins, Thomas Millet, président de l'assemblée de Saint-Marc, dirige les opérations de prise d'un navire de la marine royale. Le , il fait passer au capitaine du Triomphant, Antoine Lartigue, un billet lui demandant de coopérer[2].

Il fait partie des 4 commissaires résidant aux États-Unis, où ils se sont réfugiés, avec Fondevielle, Clausson et Duny. Thomas Millet, en tant que l'un des "commissaires des colons de Saint-Domingue réfugiés aux États-Unis", écrit alors au président de l'assemblée des Colons à Philadelphie, le , une lettre qui annonce l'envoi de l'acte d'adhésion des "Colons français de Saint-Domingue réfugiés à Baltimore". Finalement, dépourvus de toutes ressources, ils embarquent sur le bateau "La Bonne Marie" en quand partit pour la France le premier grand convoi des groupes de réfugiés français dispersés entre plusieurs villes américaines.

Après qu'il fut jeté en prison, et incarcéré aux Carmes dans le cadre de la loi du [3], une pétition des colons de Saint-Domingue demande sa liberté, ainsi que celle de Clausson, Page, Duny, Brulley, Larchevêque-Thibauld et Legrand. Après deux mois d'emprisonnement, Thomas Millet envoie par lettre le 20 prairial, une plainte au Comité de salut public contre Louis-Pierre Dufay[4], qui fera partie de la délégation tricolore de la province nord de Saint-Domingue, lors de la séance de la Convention, le , durant laquelle fut aboli l'esclavage. Sa plainte s'érige contre le dévoiement de la fête de l'Être Suprême : la présence de Dufay « agent de Pitt » le soutien aux esclaves noirs insurgés. Cas unique à ce jour d'un colon esclavagiste qui ait perçu en Robespierre, de son vivant même, et non après sa mort dans le contexte des polémiques thermidoriennes, comme un partisan et acteur de l'application du décret du 16 pluviôse an II [5].

Ensuite, il est connu par son mémoire contre les commissaires Etienne Polverel et Léger-Félicité Sonthonax et ses dépositions dans leurs procès.

Ouvrages et écrits[modifier | modifier le code]

  • Nouvel examen du rapport de M. Barnave sur l'affaire de Saint-Domingue, d'après celui qu'il a fait imprimer, Paris : Imprimerie de la rue d'Argenteuil, 1790 (lire en ligne)
  • Impostures de Santhonax et Polverel dévoilées à la Convention nationale, 1794 (lire en ligne)

Références[modifier | modifier le code]

  1. "La Ville de St-Marc HISTOIRE,ÉCONOMIE,POLITIQUE ET SOCIÉTÉ DES ORIGINES À 1971", par Lemarec Destin, ÉDITIONS DAMI MONTREAL,20111
  2. "Négociants bordelais et colons de Saint-Domingue", par Françoise Thésée - 1972
  3. " Le Comité de salut public et les fêtes sur la liberté des Noirs : Châlons-sur-Marne, Lyon, l'Être Suprême à Paris", par Jean-Daniel Piquet dans Annales historiques de la Révolution française 1999 [1]
  4. "L'émancipation des noirs dans la révolution française: 1789-1795", par Jean-Daniel Piquet, page 402 [2]
  5. Jean-Daniel Piquet, « Le Comité de Salut Public et les fêtes sur la liberté des Noirs : Châlons-sur-Marne, Lyon, L'Être Suprême à Paris », A.H.R.F, n° 316, avril/juin 1999, p. 348-354.