Suite pour deux pianos no 1 de Rachmaninov

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La Suite pour deux pianos no 1, op. 5 a été écrite par Sergueï Rachmaninov à l'âge de 20 ans en été 1893. Dédiée à Piotr Ilitch Tchaïkovski, elle est la première de deux suites composées pour deux pianos. Chacun d'entre eux est précédé par une citation d'un poète, mis ainsi en exergue : Mikhaïl Lermontov, Lord Byron, Fiodor Tiouttchev et Khomiakov.

Structure[modifier | modifier le code]

L'œuvre comprend quatre mouvements :

  1. Barcarolle
  2. La nuit… L'amour
  3. Larmes
  4. Pâques

Analyse[modifier | modifier le code]

Premier mouvement[modifier | modifier le code]

La barcarolle est directement inspirée de celle de Frédéric Chopin. Traduction du « Chant de la gondole » de Lermontov figurant en tête du mouvement :

Ô fraîche vague du soir,
Clapote doucement sous les rames de la gondole !
... de nouveau ce chant et de nouveau le son de la guitare !
... on entendait au loin, tantôt mélancoliques, tantôt joyeux,
les accents de la vieille barcarolle :
"La gondole glisse sur les ondes et l'amour fait s'envoler le temps ;
Les flots de nouveau s'apaisent et la passion ne connaîtra plus de flambée".

Deuxième mouvement[modifier | modifier le code]

Le second mouvement, intitulé La nuit... L'amour, évoque le rossignol dans la poésie de Lord Byron :

C'est l'heure où parvient des ramures
La note aiguë du rossignol ;
C'est l'heure où des serments d'amoureux
Semblent résonner mélodieusement dans chaque mot murmuré,
Et les douces brises et les sources proches
Font de la musique à l'oreille solitaire.

Troisième mouvement[modifier | modifier le code]

Le troisième mouvement est un largo, sous titré Larmes. Traduction du poème de Tioutchev figurant en exergue :

Larmes humaines, ô larmes humaines !
Vous coulez tôt et tard —
Vous coulez inconnues, vous coulez inaperçues,
Intarissables, innombrables,
Vous coulez comme des torrents de pluie
Dans les ténèbres d'une nuit d'automne.

Quatrième mouvement[modifier | modifier le code]

Le dernier mouvement, Pâques, est d'une réelle virtuosité, imitant les cloches sonnant à toute volée. Traduction du poème de Khomiakov placé en tête :

Le puissant carillon retentissait sur la terre entière
Et l'air tout entier, gémissant, frémissait et frissonnait.
Des accents éclatants, mélodieux et argentins,
Propageaient la nouvelle du saint triomphe.

Références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]