Siger II d'Enghien

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Siger ou Sohier II d'Enghien
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Jeanne de Condé "Morialmé"
Enfants
Blason

Siger II d'Enghien (ou Sohier[1]), noble brabançon, seigneur d'Enghien, de Ramerupt et Lembeek, comte de Brienne (1360), Liches et Conversano, duc titulaire d'Athènes (1360), connétable de France après son oncle Gautier de Brienne, né en 1324, exécuté extrajudiciairement le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Il était le troisième enfant de Gautier III d'Enghien et de la comtesse Isabelle de Brienne, héritière de son frère Gautier VI de Brienne. À la mort de son père survenue en , il devint seigneur d'Enghien, de Ramerupt et Lembeek et, en 1360, à la mort de sa mère, il hérita des titres de comte de Brienne, de Liches, de Conservano et duc titulaire d'Athènes. Il reçut la charge de connétable de France après le décès de son oncle Gautier VI de Brienne.

En 1361, il étendit ses possessions en achetant la terre de Bassilly[2] à Marie de Braine(-le-Comte). Il multiplia les conflits avec le comte de Flandre-Hainaut et fut capturé à Baisieux. Maintenu prisonnier au Quesnoy, il finit par être exécuté par décapitation en représailles sur ordre d'Albert de Bavière.

Son assassinat, un casus belli[modifier | modifier le code]

En 1348, plénipotentiaire du Comte de Flandre, Louis de Male, Siger II traite avec les Anglais. Ses positions, trop en faveur d'Édouard III déplurent à Louis de Male dont il devait pourtant être l'ambassadeur. En 1350, le bruit se répand que Siger aurait fomenté un complot pour faire occire le comte et la comtesse de Flandre. Édouard III, dans un avis rendu à Westminster le , le blanchit de tous soupçons. Le Roi d'Angleterre intervient également pour apaiser les esprits. Il envoie un courrier adressé à son cher cousin, Louis de Male. À cette époque, Édouard III revendique le Hainaut. Le comte de Hainaut, Albert Ier de Hainaut éprouvant maintes difficultés pour asseoir son autorité en Hainaut et s'étant rendu coupable de bien des exactions à l'égard de ses vassaux décide de faire enlever, de nuit, Siger II d'Enghien, trop proche des velléités du Roi d'Angleterre. Conduit au Quesnoy, il sera décapité le [3]. Certains nobles hennuyers s'allient au comte de Flandre qui répond à la supplique des frères de Siger d'Enghien de venger son assassinat dans le sang. C'est la guerre en Hainaut (1365). Le Albert de Hainaut demande à ses plus fidèles lieutenants de se tenir prêts au combat. Son armée sera défaite entre Enghien et Hoves. Les Flamands de Louis de Male déferlent sur le Hainaut[4]. Soignies est notamment incendiée à cette époque.

Quatre seigneurs étaient soupçonnés d'avoir été les bras armés de la mort de Siger II d'Enghien ; ils sont mentionnés dans la sentence arbitrale de 1366 : « les quatre chevaliers soupçonnés de la mort du seigneur d'Enghien, savoir: Jean, sire de Werchin, sénéchal de Hainaut; Baudry, sire de Roisin; Gérard, sire de Ville, et Gilles d'Escaussines, sire de Reusne, s'en expurgeront par serment en présence du duc Albert de Bavière, des ducs et duchesse de Brabant et autres personnes qu'ils voudront, ce que, en cas de refus, celui ou ceux qui n'auront pas fait le serment seront exclus de la paix »[5].

Cette guerre civile qui embrasa le Hainaut dès 1365, se termina en 1376, par l’obligation faite à Albert de Bavière de fonder une messe dans l’église du Quesnoy au bénéfice du repos de l’âme du Sire exécuté, ainsi que de fournir une indemnité pécuniaire à ses orphelins[6].

Unions et descendance[modifier | modifier le code]

Il épousa Jeanne de Condé dite Morialmé, fille de Robert de Condé et d'Isabele de Hénin, et eut :

Avec sa maîtresse Élisabeth van Lière, il eut aussi :

  • Colart d'Enghien (1346-1398) ;
  • Gautier d'Enghien ;
  • Jean d'Enghien (mort le ) ;
  • Gérard d'Enghien (mort le ).

Armes et devises[modifier | modifier le code]

Leurs armes se blasonnent ainsi : Gironné de sable et d'argent de dix pièces, chaque giron de sable chargé de trois croix recroisettées au pied fiché d'or.

La maison d'Enghien avait pour cri de ralliement Enghien au seigneur.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sa généalogie sur le site Medieval Lands.
  2. Cercle archéologique d'Enghien, Annales, Volume 4, 1895.
  3. Léopold Devillers, Cartulaire des comtes de Hainaut de l'avènement de Guillaume II à la mort de Jacqueline de Bavière (1337-1436), F. Hayez, impr., 1883.
  4. Jean Froissart, Chroniques, Tome 21, Osnabrück, 1867-1877.
  5. Félix-Victor Goethals, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du royaume de Belgique. Tome 2, impr. de Polack-Duvivier (Bruxelles), 1849-1852.
  6. D. Mathieu, Notes historiques sur l’Histoire de la forêt de Mormal, t. XXVI, Mémoires de la Société Archéologique et Historique de l’arrondissement d’Avesnes, 1977, pp. 275.
  7. Butkens, Trophée tant sacrés que profanes du duché de Brabant, tome II, livre III, pp. 116.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • Fondation pour la généalogie médiévale (en anglais) [1];
  • Heraldus [2];
  • Etienne Pattou [3].