Shigure Hasegawa

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Shigure Hasegawa
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 61 ans)
TokyoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
長谷川時雨Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
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Fratrie

Shigure Hasegawa (長谷川 時雨?), née le - morte le , est une dramaturge et rédactrice en chef d'une revue littéraire[1]. Hasegawa est la seule auteure mentionnée dans les trois volumes de Meiji bungaku zenshū (« Œuvres complètes de la littérature Meiji »), collection publiée par Chikuma Shobō, et elle porte le titre joryū bundan no ōgosho (« Grand écrivain de la communauté littéraire féminine »); Barbara Hartley, auteur de The space of childhood memories: Hasegawa Shigure and Old Nihonbashi, cite ces éléments lorsqu'elle décrit Hasegawa comme « une figure littéraire majeure » de la période antérieure à la Seconde Guerre mondiale[2].

Hartley écrit que « l’œuvre de Shigure a été largement négligée dans les études en langue anglaise » et que cela peut être dû à une perception qu'elle soutenait les éléments militaristes qui existaient au Japon avant guerre[2].

Les membres de sa famille[3], son second mari[2] Mikami Otokichi (ja) et ses proches amis, dont Onoe Kikugorō VI (ja), l'appelaient tous O-Yatchan[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Elle naît avec le nom Hasegawa Yasu (長谷川 ヤス?) dans le district Tōriabura-chō de Nihonbashi ; Tōriabura-chō fait à présent partie d'Ōdenma-chō[4],[5]. Sa mère est originaire d'une famille de hatamoto tandis que son père exerce le droit et l'un des premiers à le faire d'une façon moderne au Japon[2]. Elle est l'ainée de deux frères et quatre sœurs[4]. Son ouvrage « Vieux conte de Nihonbashi » documente son enfance[5]. Elle fait connaissance avec la littérature grâce à un apprentissage, même si sa mère s'oppose à l'éducation des filles[2].

Pendant un temps, Hasegawa travaille au service d'une personne de la noblesse. Son père la force à se marier à l'âge de 19 ans. Hartley écrit que la contrainte au mariage a été une « amère » expérience qui a « renforcé encore le sentiment de Shigure des injustices sociales imposées aux femmes »[2]. Son premier mari est le second fils d'un homme d'affaires qui possédait une société minière[2].

Elle commence à écrire à l'époque de son premier mariage. Hartley indique que Hasegawa devient la première dramaturge « reconnue » du théâtre kabuki de cette époque en 1905. En 1914, elle commence à prendre soin du fils d'un de ses frères, Toratarō, nommé Hitoshi. En 1915, Hasegawa commence à fournir un soutien financier à sa famille après l'échec des entreprises de sa mère et le déclin de la réputation de son père en raison d'une implication dans un scandale d'affaires décrit par Hartley comme « périphérique »[2]. En 1916, elle fait la rencontre de Mikami Otokichi (ja)), auteur de feuilletons qui devient son second mari[2],[6]. Le père de Hasegawa meurt en 1918. En 1919, elle et Mikami commencent à vivre ensemble dans le cadre d'un mariage de droit commun[2].

En 1923, Hasegawa et Okada Yachiyo (ja) unissent leurs efforts pour créer une revue littéraire lancée en 1928[7] avec le titre Nyonin geijutsu (« Les Femmes et les arts »)[1]. Les fonds proviennent des droits d'auteur de Mikami. Il a proposé d'acheter une bague en diamant à Hasegawa mais elle a demandé à la place qu'il lui donne 20,000 yens afin qu'elle puisse créer la revue[6]. Hartley a écrit que Hasegawa était « la force motrice principale » de ce journal[4].

Style[modifier | modifier le code]

Les pièces de Hasegawa sont écrites pour la scène kabuki. Rebecca L. Copeland, rédactrice de Woman Critiqued: Translated Essays on Japanese Women's Writing, indique que ces pièces « résistent au cliché des fins tragiques et présentent des héroïnes qui luttent pour leur épanouissement et leur indépendance »[1].

Cody Poulton, l'auteur de A Beggar's Art: Scripting Modernity in Japanese Drama, 1900-1930, écrit que Tamotsu Watanabe (ja), un critique des œuvres kabuki, a « exprimé sa surprise de la noirceur des pièces modernes de Shigure »[8].

Œuvres (sélection)[modifier | modifier le code]

Théâtre :

  • Chōji midare (Wavering traces, 1911) - Traduit en anglais en 1996[1]
  • Tegona (1941) - Pièce lyrique en un acte. Dans cette pièce inspirée d'une légende, une femme rencontre deux hommes qui souhaitent l'épouser mais elle choisit de se tuer. Selon Poulton, elle est la « plus typique des pièces kabuki de Shigure »[8]. La rivière Ikuta (ja) de Mori Ōgai est dérivée de la même légende dont cette pièce est elle-même dérivée[8].

Autres :

  • Vieux conte de Nihonbashi
  • Hasegawa Shigure a écrit une biographie romancée d'Inabune Tazawa dans le cadre de Shuntaiki—Meiji Taishō josei shō (A springtime account—Portraits of women of Meiji and Taishō), série en sept parties publiées dans le Tokyo Asahi. Ortabasi écrit qu'en comparaison de la série du Yomiuri Shimbun, celle-ci est « plus sympathique »[9].

Collections:

  • Hasegawa, Shigure. Hasegawa Shigure zenshū, en cinq volumes. Tokyo : Fuji shuppan, 1993.

Références[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Copeland, Rebecca L. (RLC) Hasegawa Shigure (part of Glossary and Terms). In: Copeland, Rebecca (editor). Woman Critiqued: Translated Essays on Japanese Women's Writing. University of Hawaii Press, 2006. (ISBN 0824830385), 9780824830380. p. 237.
  2. a b c d e f g h i et j Hartley, p. 316.
  3. a et b Hartley, p. 315-316.
  4. a b et c Hartley, p. 315.
  5. a et b Mansfield, Stephen. Tokyo A Cultural History. Oxford University Press, 29 avril 2009. (ISBN 0199729654), (ISBN 9780199729654). p. 97.
  6. a et b Frederick, Sarah. Turning Pages: Reading And Writing Women's Magazines in Interwar Japan. University of Hawaii Press, 1 janvier 2006. (ISBN 0824829972), (ISBN 9780824829971). p. 141.
  7. Tanaka, p. 157.
  8. a b et c Poulton, M. Cody. A Beggar's Art: Scripting Modernity in Japanese Drama, 1900-1930. University of Hawaii Press, 2010. (ISBN 0824833414), (ISBN 9780824833411). p. 257.
  9. Ortabasi, Melek. Tazawa Inabune (1874-1896). In: Copeland, Rebecca L. and Melek Ortabasi (editors). The Modern Murasaki: Writing by Women of Meiji Japan (Asia Perspectives: History, Society, and Culture). Columbia University Press, 13 août 2013. (ISBN 0231510667), (ISBN 9780231510660). Start p. 151. CITED: p. 158.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

En anglais :

  • Kano, Ayoko. Acting Like a Woman in Modern Japan: Theater, Gender, and Nationalism. New York : Palgrave, 2001.

En japonais :

  • Ikuta, Hanayo. Ichiyō to Shigure—denki: Higuchi Ichiyō/Hasegawa Shigure denki sōsho, Tokyo : Ōzorasha, 1992.
  • Inoue, Yoshie. Hasegawa Shigure Aru hi no gogo, dans Nihon kindai engekishi kenkyūkai, 20-seiki no gikyoku. 1:121-122.
  • Iwahashi, Kunie. Hyōden: Hasegawa Shigure, Tokyo : Chikuma Shobō, 1993.
  • Ogata, Akiko. Nyonin geijutsu no sekai—Hasegawa Shigure to sono shūhen, Tokyo : Domesu shuppan, 1980.
  • Ogata, Akiko. Kaguyaku no jidai—Hasegawa Shigure to sono shūhen, Tokyo : Domesu shuppan, 1993.
  • Ogata Akiko. Watarikiranu hashi—Hasegawa Shigure, sono sei to sakuhin, dans Ogata, Akiko et al (editors). Feminizumi hihyō e no shōtai: Kindai josei bungaku o yomu, Gakugei shorin, 1995, commencer à la p. 101.
  • Watanabe, Tamotsu. Kaisetsu: kannō to zetsubō, dans Hasegawa, Shigure. Jōnetsu no onna: Kindai josei sakka senshū, Yumani shobō, 2000. 28:6.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Source de la traduction[modifier | modifier le code]