Rhodizite

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Rhodizite
Catégorie VI : borates[1]
Image illustrative de l’article Rhodizite
Spécimen de rhodizite de Madagascar avec une couleur riche, un excellent lustre et une netteté du cristal (qui mesure un peu plus de 1 cm)
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique (K,Cs)Al4Be4(B,Be)12O28
Identification
Couleur incolore, blanc, grisâtre, jaunâtre ; incolore en lumière transmise
Système cristallin isométrique
Classe cristalline et groupe d'espace 4 3m - hexakistétraédrique
P4 3m
Clivage distinct/bon, sur {111} et {1_11}, difficile
Cassure conchoïdale
Habitus cristaux dodécaédriques, également tétraédriques. "o" généralement lisse et brillant et "d" fréquemment irrégulier. Faces dodécaédriques {110} modifiées par des faces dodécaédriques deltoïdes {221}, tristétraédriques {211} et tétraédriques {111} et rares faces cubiques {100}.
Échelle de Mohs 8
Trait blanc
Éclat adamantin, vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction n = 1,689 - 1,691, isotrope, elle présente une faible double réfraction anormale distribuée dans des secteurs avec Z(+) incliné d'environ 10° à [110].
Biréfringence les minéraux isotropes n'ont pas de biréfringence
Transparence oui, translucide
Propriétés chimiques
Densité 3,305–3,38 g/cm3 (mesuré), 3,24 g/cm3 (calculé)

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La rhodizite est un minéral de la catégorie des borates, et de formule (K,Cs)Al4Be4(B,Be)12O28[2] ou KBe4Al4(B11Be)O28[3] (selon l'IMA). Elle se présente sous forme cristaux blanc à jaune, transparent à translucide de grande dureté et d'une taille allant de quelques millimètres à plusieurs plusieurs centimètres. Son symbole IMA est Rdz[4].

C'est un minéral rare que l'on trouve principalement dans les pegmatites de granite riches en alcalins. Elle se présente généralement sous la forme de dodécaèdres et de tétraèdres bien formés, mesurant jusqu'à 3,5 cm, avec des modifications sur les faces {001} et {111}. La gemme est parfois sujette à des macles sur {111}, bien que cela soit peu courant.

Son nom vient du mot grec « ῥόδεος » pour la couleur rose, en raison de la couleur rose-rouge que le minéral donne à la flamme du chalumeau.

Historique[modifier | modifier le code]

La rhodizite a été décrite pour la première fois par Rose en 1834 sans données chimiques quantitatives. Une analyse chimique a été faite par Damour en 1882 mais s'est révélée plus tard incomplète, omettant à la fois le lithium et le béryllium. Les métaux alcalins n'ont pas non plus été séparés dans l'analyse. Pekov et al. (2010) ont réanalysé des spécimens co-types de rhodizite de Sarapulsk et Shaitanka en Russie et ont trouvé que tous étaient à dominante césium (plus important que le potassium K) et seraient donc de la londonite ((Cs,K,Rb)Al4Be4(B,Be)12O28) selon la nomenclature IMA. Aucun échantillon n'a été vérifié dans les localités co-types, les mines Ministerskaya Yama et Mor en Russie. Cependant, des exemplaires à dominante K de la série londonite-rhodizite ont été observés à Madagascar. Ceux-ci décrits dans la série chimique londonite-rhodizite par Simmons et al. en 2001[5] peuvent être encore classés comme rhodizite dans la littérature.

Rhodizite associée à de la rubellite provenant de la pegmatite de la commune de Tetezantsio-Andoabatokely, Madagascar

Propriétés[modifier | modifier le code]

Sur le plan des propriétés physiques, la rhodizite présente une clivage indistinct sur {111} et {111}, ainsi qu'une fracture conchoïdale. Sa dureté est évaluée entre 8 et 8,5 sur l'échelle de Mohs. Elle présente des propriétés piézoélectriques et pyroélectriques marquées[6]. Ces phénomènes sont liés à la capacité du minéral à générer une charge électrique lorsqu'il est soumis à une contrainte mécanique (piézoélectricité) ou à un changement de température (pyroélectricité).

Du point de vue optique, la rhodizite est transparente à translucide. Elle se présente souvent sous forme incolore à blanche, parfois avec une légère nuance de gris pâle ou de jaune pâle. En lumière transmise, elle apparaît incolore. Son éclat est vitreux à légèrement adamantin.

La rhodizite est isotrope, mais peut présenter une biréfringence anormale localisée. Son indice de réfraction est de n = 1,693(1)[7].

Les données cristallographiques indiquent que la rhodizite cristallise dans le système cubique, avec le groupe d'espace P 43m, avec un paramètre de maille compris entre 7,317 et 7,319 Å[2].

L'identification du rhodizite peut se faire à l'aide de motifs de diffraction des rayons X. Les schémas de diffraction obtenus à partir d'échantillons provenant de Manjaka, à Madagascar, sont très similaires à ceux de la londonite. Les principales raies de diffraction du rhodizite sont observées à des angles de 2θ de 2,983 (100), 2,440 (51), 3,274 (48), 2,111 (37), 1,775 (25), 1,956 (22) et 2,205 (21)[3].

Gisements[modifier | modifier le code]

La rhodizite se trouve principalement à Madagascar (15 gisements), toutefois deux gisements importants se trouvent en Russie dans l'oblast de Sverdlovsk. On en trouve en Angleterre et dans une mine américaine aussi[2].

Références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. a b et c (en) « Rhodizite », sur Mindat.org (consulté le )
  3. a et b (en) « Rhodizite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
  4. (en) « The Canadian Mineralogist list of symbols for rock- and ore-forming minerals », The Canadian Mineralogist,‎ (lire en ligne [PDF])
  5. (en + fr) William B. Simmons, Federico Pezzotta, Alexander U. Falster et Karen L. Webber, « Londonite, a new mineral species: The Cs-dominant analogue of rhodizite from the Antandrokomby Granitic pegmatite, Madagascar », The Canadian Mineralogist, vol. 39,‎ , p. 747-755 (ISSN 0008-4476, DOI 10.2113/gscanmin.39.3.747, lire en ligne [PDF], consulté le )
  6. (en) « Rhodizite Mineral Data », sur www.webmineral.com (consulté le )
  7. (en) A. Pring, V. K. Din, D. A. Jefferson et J. M. Thomas, « The crystal chemistry of rhodizite: a re-examination », Mineralogical Magazine, vol. 50, no 355,‎ , p. 163–172 (ISSN 0026-461X et 1471-8022, DOI 10.1180/minmag.1986.050.355.22, lire en ligne [PDF], consulté le )