Raymond de Bianya

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Raymond de Bianya
Gisant d'un évêque non identifié dans le cloître d'Elne, portant une inscription identifiant l'atelier du sculpteur
Naissance
Inconnue
Activité
Mouvement
Sculpture romane du début du XIIIe siècle en Catalogne
Œuvres principales
Portail de Saint-Jean-le-Vieux (Perpignan)

Raymond de Bianya (en catalan, Ramon de Bianya) est le nom admis par la plupart des historiens pour désigner un atelier de sculpteurs actif en Roussillon (département des Pyrénées-Orientales) pendant les premières décennie du XIIIe siècle. L'œuvre principale qui lui est attribuée est le portail de Saint-Jean-le-Vieux de Perpignan.

Dénomination de l'atelier[modifier | modifier le code]

La dénomination Raymond de Bianya se base sur deux gisants encastrés dans le cloître d'Elne, où deux inscriptions mentionnent « R. DE BIA ». Le premier gisant, évêque non identifié, lit « R. F. HAEC OPERA D BIA », qui pourrait être transcrite en « R[AIMONDUS] F[ECIT] HAEC OPERA D[E] BIA » en latin, soit « R. de Bia fit ces œuvres » en français[1]. L'autre statue, identifiée comme le gisant de F. du Soler, lit « Raymond de Bianya me fit et je serai statue »[2].
Une autre interprétations du nom est Raymond (ou Ramon) de Via, un village de Cerdagne inclus dans la commune de Font-Romeu-Odeillo-Via.

Style de l'atelier[modifier | modifier le code]

Les œuvres attribuées à l'atelier sont toutes sculptées dans le marbre, et le traitement des figures est plutôt conventionnel : corps entièrement recouverts par des étoffes, rigidité des visages[3]. L'originalité de Raymond de Bianya réside dans le traitement des plis des étoffes : ils sont toujours organisés en réseaux obliques convergeant vers le centre des figures, brisant leur rigidité et leur verticalité[4].

Œuvres attribuées à l'atelier[modifier | modifier le code]

Plusieurs œuvres, principalement funéraires, sont attribuées à Raymond de Bianya.

  • Le portail de Saint-Jean-le-Vieux de Perpignan, en marbre et à clef centrale pendante représentant le Christ[5].
  • Les deux gisants du cloître d'Elne, portant les inscriptions permettant d'identifier l'atelier[4].
  • Un autre bas-relief du cloître d'Elne, scellé dans le mur de la galerie méridionale, représentant la Résurrection du Christ, est attribuable, selon Marcel Durliat, au sculpteur[4].
  • Un bas-relief encastré au-dessus de la porte de l'église Saint-Jacques de Canet-en-Roussillon, représentant l'âme d'un défunt montant au ciel, portée par deux anges dans un linceul[6] et qui proviendrait soit de l'ancienne église Saint-Jacques, détruite sur ordre du roi d'Aragon[7], soit de l'église Saint-Martin du Château, aujourd'hui ruinée[8].
  • Une plaque funéraire encastrée dans la façade occidentale de l'abbatiale de l'abbaye de Saint-Génis-des-Fontaines[4].
  • Le monument funéraire de Guillaume Gaucelme, encastré au-dessus de la Sainte-Tombe, dans la cour précédant la façade orientale de l'abbatiale de l'ancienne abbaye Sainte-Marie d'Arles-sur-Tech[9],[4].

Photographies[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Géraldine Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, p. 68-69
  2. Marcel Durliat, Roussillon Roman, p. 208
  3. Géraldine Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, p. 69
  4. a b c d et e Marcel Durliat, Roussillon Roman, p. 209
  5. Marcel Durliat, Roussillon Roman, p. 255-256
  6. Robert Saut, Canet-en-Roussillon : regards sur 3000 ans d'histoire, p. 57
  7. Robert Saut, Canet-en-Roussillon : regards sur 3000 ans d'histoire, p. 56
  8. Géraldine Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, p. 99
  9. Géraldine Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, p. 293

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]