Prince Giolo

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Prince Giolo
Biographie
Décès
Sépulture
St Ebbe's Church (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Domiciles
Angleterre (à partir de ), MiangasVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
Statut
Autres informations
Personne liée
William Dampier (esclavagiste)Voir et modifier les données sur Wikidata

Prince Giolo (connu aussi sous le nom anglais de Jeoly) est un habitant des iles du Pacifique, remarqué pour la beauté de ses tatouages et embarqué à la fin du XVIIe siècle comme esclave par William Dampier. À partir de septembre 1691, il est exhibé à la Cour d'Angleterre, dans des foires, et à l'université d'Oxford.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeoly, comme le nomme Dampier dans ses « Souvenirs de voyage » (New Voyage Round The World 1697), est un habitant de l'ile de Miangas, capturé et réduit en esclavage par des trafiquants Maures opérant depuis l'ile de Mindanao. Dampier en fait l'acquisition pour le ramener en Angleterre en 1691.

Giolo meurt de la variole en 1692, alors qu'il se trouve à l'Université d'Oxford qui le fait enterrer au cimetière de St Ebbe, non sans l'avoir préalablement fait écorcher à l’École d'anatomie[1] pour exposer sa peau sur les murs de l'Université, près de la carte de Selden, à titre d'objet de curiosité[2].

La légende du prince Giolo[modifier | modifier le code]

La célébrité de Giolo suscite à l'époque différentes publications destinées à promouvoir le spectacle. Un prospectus[3], qui situe l'exhibition à l'auberge du Sanglier Bleu de Fleet Street à Londres, mentionne l'existence, sur son dos, de tatouages aux vertus magiques, dont l'un représentant « les cercles de l'Arctique et des Tropiques »[2].

Une brochure datée de 1662, intitulée "An account of the famous Prince Giolo"[4], attribuée à Thomas Hyde, raconte à son propos, après avoir évoqué la religion indigène des Célèbes, l'histoire purement imaginaire des exploits accomplis par Giolo pour arracher sa bien-aimée, la princesse Terhenahete, aux griffes de ses ravisseurs.

En 1692, le graveur John Savage le représente avec, sous sa gravure, en légende, un résumé de son histoire fabuleuse[5].

Dampier se moque, dans son récit, de ces fables à usage commercial, d'autant que, ruiné par son voyage, il a dû vendre à son retour tous ses droits sur Giolo et n'en tire donc plus aucun bénéfice[2].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • (en) William Dampier (préf. Sir Albert Gray), A New Voyage Round the World, London, Adam and Charles Black, (lire en ligne)
  • William Dampier, Nouveau voyage autour du monde, trad. de l'anglois, Amsterdam, 1698-1712
  • William Dampier, Le grand voyage, Phébus, , 399 p.
  • Timothy Brook, La carte perdue de John Selden : sur la route des épices en mer de Chine, Paris, Payot, (ISBN 978-2-228-91311-9), p. 262-266

Articles[modifier | modifier le code]

  • (en) Geraldine Barnes, « Curiosity, Wonder, and William Dampier's Painted Prince », Journal for Early Modern Cultural Studies, vol. 6, no 1,‎ , p. 31–50 (ISSN 1531-0485, lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Geraldine Barnes, « Curiosity, Wonder, and William Dampier's Painted Prince », Journal for Early Modern Cultural Studies, vol. 6, no 1,‎ , p. 45 (ISSN 1531-0485, lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c Timothy Brook, La carte perdue de John Selden, Payot, , p. 262
  3. "Prince Giolo Son of the King of Moangis or Gilolo : Lying Under the Aequator in the Long. of 152 Deg. 30 Min. a fruitful Island abunding with rich Spices and other valuable Commodities" 1692
  4. "An account of the famous Prince Giolo, son of the King of Gilolo, now in England with an account of his life, parentage, and his strange and wonderful adventures, the manner of his being brought for England : with a description of the island of Gilolo, and the adjacent isle of Celebes, their religion and manners "
  5. « Prince Giolo, fils du roi de Moangis ou Gilolo : Située sous l'équateur avec une longitude de 152 degrés et 30 minutes, une île fertile regorgeant d'épices luxuriantes et d'autres biens de valeur. Ce célèbre prince peint est la véritable merveille de cette époque. Son corps entier (à l'exception du visage, des mains et des pieds) a été peint ou coloré d'une manière curieuse et est d'une beauté exquise, pleine de variations, débordant d'art et d'habileté, merveilleusement exécutée. L’ancien et noble mystère de l’art de peindre et de colorer le corps humain semble être résumé de manière si diversifiée dans cette œuvre majestueuse. Les parties arrière, les plus adminirables mettent en valeur un quart du cercle qui s'étend sur et entre ses épaules, là où le pôle Nord de son cou est centré entre les anneaux arctique et tropical. La couleur elle-même est si durable que rien ne peut la laver ou la défigurer. Elle a été obtenue à partir du jus d'une certaine herbe ou plante, unique à ce pays, qu'ils [les habitants] soupçonnent d'être un moyen infaillible de protéger le corps humain contre un empoisonnement mortel ou contre des animaux venimeux de toute sorte, et aucun, sauf les membres de La famille royale, ne peut donc être peinte de cette manière. Cette personne admirable a environ 30 ans, gracieuse et bien faite dans tous ses membres, extrêmement modeste et civilisée, soignée et bien rangée ; mais sa langue ne peut pas être comprise et il ne parle pas non plus anglais».

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]