Potichomanie

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La potichomanie, par Honoré Daumier.

La potichomanie est un procédé inventé au XVIIIe siècle pour imiter la coûteuse porcelaine de Chine.

Il consiste à découper des illustrations exécutées sur papier, de les coller sur la face intérieure d'un vase en verre puis de recouvrir la surface extérieure du vase par une peinture de fond, de façon à donner à l'ensemble l'apparence de la porcelaine peinte[1],[2]. La technique de la potichomanie est décrite dans plusieurs ouvrages[3],[4],[5].

Réalisée à partir de papiers illustrés récupérés, bien souvent issus de techniques de gravure, la potichomanie n’exige pas des talents particuliers de dessinateur ou de peintre et se distingue des techniques de peinture sur verre inversé (ou peinture sous verre) ou des techniques de confection des bouteilles de parfum (en:Snuff bottles (鼻烟壶) peintes à l’intérieur. Elle diffère également de la technique du verre églomisé où le dessin est exécuté à la pointe sèche sur une mince feuille d'or ou d'argent fixée sous le verre, puis recouvert par une deuxième couche ou par une plaque de verre.

À l’époque, la potichomanie a souvent été présentée avec dédain ou mépris : « Une de ces manies qui s’emparent de temps à autre des mains de nos jeunes demoiselles »[6] ; « La potichomanie ! une fameuse invention qui a détrôné le crochet, la tapisserie et autres occupations des Pénelopes et des Lucrèces du XIXe siècle. […] La potichomanie est, après le plaqué, l’argenture Christophe, le ruolz et le vin de Champagne à deux francs la bouteille, une de ces inventions qui caractérisent une époque de faux luxe mis à la portée de toutes les bourses. »[7]. Elle a fait l’objet d’une série de lithographies par Honoré Daumier publiée dans le Charivari[8] assorties, selon Léon Rosenthal, de « plaisanteries faciles » à une époque où l'artiste traversait une période d’« heures lamentables »[9].

La potichomanie n’a pas entièrement disparu au XXIe siècle[10].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Illinois State Museum China painting and potichomanie
  2. McClanahan, Gary and Gaskill, William 100 Least Important Paperweights and Why You Should Collect Them. Paperweight Collectors Association (PCA, Inc.), 8 pp.
  3. Jaullain, F. Petit manuel de potichomanie, ou l'art de décorer et d'orner le verre, en lui donnant l'apparence de la porcelaine peinte, 1854.
  4. Susse frères Nouvelles instructions sur la potichomanie, Susse frères, éditeurs, Paris, 1854, 27 pp.
  5. Young, Daniel 1861 Young's Demonstrative Translation of Scientific Secrets or a Collection of above 500 Useful Receipts on a Variety of Subjects, Browsell & Ellis, Toronto, 1861, 300 pp. (pp. 262-266). Réimpression, Blackmask online, 2002, xiii + 112 pp. (pp. 101-102).
  6. “Let Us Join the Ladies”, Punch, Vol. 33 (1857), 27 cité in Losano, Antonia The Professionalization of the Women Artist in Anne Brontë’s The Tenant of Wildfell Hal. Nineteenth-Century Literature, Vol. 58, No. 1, June 2003, pp. 1-41. (p.36)
  7. Villemot, Auguste La vie à Paris. Chroniques du Figaro, Edition Hetzel, Méline, Cans et Cie, libraires-éditeurs, Bruxelles, 1858, 348 pp.
  8. Daumier, Honoré Potichomanie (série de lithographies), Le Charivari, janvier-février 1855.
  9. Rosenthal, Léon Daumier. Librairie centrale des Beaux-Arts, Collection: « L’art de notre temps », 1912, 112 pp.
  10. Richardson, Katy Foster Glass menagerie. 19th-century pastime focuses on natural world. Homeloving, February 2000, pp. 14-15.

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