Pol Fraiture

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Pol Fraiture
Pol Fraiture dans son atelier en août 1980
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 34 ans)
UccleVoir et modifier les données sur Wikidata
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Pol Fraiture, né le à Ixelles (Bruxelles) et mort le [1] à Uccle, est un peintre belge contemporain.

Il a principalement travaillé l’huile sur toile, mais également le monotype. Il a aussi réalisé de nombreux croquis et dessins (souvent humoristiques).

Le rêve, le féérique, la poésie, l'amour de la nature, le mystère[2],[3],[4],[5] et l’imaginaire constituent les grands traits de son œuvre à l'huile[6],[3],[7],[8],[9].

Ses monotypes révèlent le plus souvent le côté plus tourmenté de sa personnalité[10],[7].

Pol Fraiture ne peut être rattaché à un mouvement en particulier ; il a créé son propre style, sa technique toute personnelle[11].

Il a peint entre sept et huit cents œuvres[12].

Biographie[modifier | modifier le code]

Pol Fraiture peint dès l’enfance. Dès ses treize ans, il est clair qu'il s'agit d'une véritable vocation[7],[13], d'un talent inné[12]. Ses parents, qui aimeraient le voir embrasser une carrière différente, ne le soutiennent pas dans sa vocation[14],[12].

Il effectue ses études à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles (grande distinction en dessin et Arts graphiques) et aux Beaux-Arts de Paris (Arts décoratifs, Histoire de l’Art)[15].

Hypersensible, il vit intensément les moments de bonheur comme les désillusions et les drames humains. Très vite, son œuvre reflète des sentiments profonds de joie ou de déception[16],[17].

C’est d’abord l’Ardenne belge, en particulier la Fagne, qui le fascine et l’inspire lorsqu’il la découvre avec son père, exploitant forestier[14],[18],[19].

La nature et la couleur jouent dans son œuvre un rôle majeur[3].

Déçu par le comportement de l’homme, il le représente rarement, excepté dans ses monotypes - plus expressionnistes et plus intrigants[20]- et ses dessins[21],[22],[23],[24].

Pol Fraiture est également fasciné par les mystères de l’espace, de l’infini, du futur et de l’intemporel. Cette inspiration se marque dans ses œuvres figuratives et abstraites, (Voyage à sens unique, Bruxelles intemporelle...).

Bruxelles intemporelle, huile monumentale sur toile de 4,40 m sur 1,40 m, est sa plus grande œuvre, réalisée d'après une gravure du XVIIe siècle[12],[25],[13],[26],[27],[28].

Prodige[29], il expose dans le monde entier et est unanimement reconnu par la critique belge et internationale[30],[13].

En 1975, il participe à Bruxelles au salon artistique "Art pour tous". Il y remporte la médaille d’Or au Grand Prix du Jury, la médaille d’Argent au Grand Prix de la Presse, et la médaille d’Argent au Grand Prix du Public.

C'est un passionné ; la peinture occupe dans sa vie un rôle essentiel[31],[32],[33].

Il épouse Claudette De Ville en 1978.

Pol Fraiture figure dans la collection du Centre de la gravure et de l’image imprimée (La Louvière, Belgique)[34].

Il décède au retour de sa dernière exposition à Paris.

Technique - mouvement - style[modifier | modifier le code]

Pol Fraiture travaille sur bois dans ses jeunes années. En réalité, étant donné la réticence de ses parents, il ne dispose pas de toiles et peint sur des supports divers : cartons, plaques de bois, panneaux, portes… Ensuite, peu à peu, il peut se permettre de peindre sur toile.

Il élabore au fil du temps sa technique propre[5],[35],[36].

Génie de la couleur, il travaille par couches successives et grave son sujet dans la couleur fraîche[37],[38],[39],[20].

À la fois luministe[22],[2],[40], coloriste[18], abstrait de loin, figuratif de près[41],[12] et "sur-impressionniste" en creux, il possède une technique[12] et un style très personnels[3].

Il est son propre mouvement[30] Son approche de la matière et de la lumière est innovatrice et originale[26],[13].

Le néo-impressionnisme lumineux de Pol Fraiture donne à ses paysages un éclairage particulier[40].

Son œuvre dégage une grande poésie et fait songer au Grand Meaulnes[39],[42],[20],[2],[9]. Très souvent, le rêve y est prédominant[43]. Ses toiles révèlent un monde caché qui se dévoile peu à peu lorsque l'on s'en approche[43],[30],[22],[26],[11],[44].

Vers la fin de sa vie, plusieurs de ses toiles tendent vers l'abstrait[45].

Il dit : « Ma peinture me fait pénétrer dans la profondeur de cette forêt de richesses insoupçonnées que sont les couleurs. Elles deviennent la véritable source des formes qui surgissent de mon Moi profond »[14].

Critiques et presse[modifier | modifier le code]

En 1972, André Malraux écrit de lui[46] :

« Le visage jeune, humain, une vitalité expansive, débordante même; instinctif et raisonnable, passionné et réfléchi, terrestre et céleste, éprouvant le besoin d’irradier une bonté généreuse et d’affirmer sa personnalité dans le sens d’efforts, esthétiques, spirituels et moraux.

Voici quelques particularités que rassemble notre artiste, Pol Fraiture.

Extraordinairement ressemblante à sa personnalité : son œuvre, orientée vers l’illimité: chaque empreinte de couleur étant une marche vers les lueurs du super conscient et les antres de l’infraconscient, avec malgré tout le désir de relier le proche au lointain par un graphisme nerveux, franchement exprimé.

Ses couleurs, vibrantes, audacieuses parfois, posées avec délicatesse et subtilité offrent aux yeux un éclat chatoyant très particulier, exprimant tantôt la sérénité, tantôt la crainte, mais toujours la pureté.

Pol Fraiture est capable d’offrir beaucoup, du grand, du passionné, de l’énergique, du vrai, du beau enfin… »

Après son décès[modifier | modifier le code]

Quatre ans après son décès, Claudette De Ville organise à la galerie « l’Angle Aigu » à Bruxelles une grande rétrospective de ses œuvres (de son enfance à sa mort)[22],[29],[2],[7].

Une dizaine d’années plus tard, elle publie une monographie, Pol Fraiture – Histoire de ma vie avec Pol, retraçant sa vie au travers d’une partie de ses œuvres (environ 130) et présentant certains de ses textes et des articles de critiques d’art belges et internationaux[14].

Depuis, elle organise régulièrement des expositions de ses œuvres.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Annonce nécrologique, Le Soir, 10 novembre 1981
  2. a b c et d Alain Viray, "Pol Fraiture, ne pas l'oublier", La Dernière Heure, 14 novembre 1985, p. 30
  3. a b c et d Stéphane Rey, Écho de la Bourse, 13 et 14 octobre 74, p. 52
  4. Stéphane Rey, « Pol Fraiture », L’Écho de la Bourse,‎ , p. 49:
  5. a et b Monique Priscille, « "Pol Fraiture" », La Suisse, quotidien,‎ , p.19
  6. Didier Paternoster, « « Pol Fraiture, créateur de beauté » », L’Evénement Art, mensuel,‎ , p.38/39
  7. a b c et d Paul Caso, « « Le souvenir de Pol Fraiture : un art pur, un sort tragique » », Journal Le Soir,‎ , p.22
  8. Fernande Angel, « Fraiture », La Presse française,‎ , p.24
  9. a et b Daniel Couvreur, « « Les Lumières de Pol Fraiture » », MAD Le Soir,‎ , p.48
  10. Paul Caso, Le Soir, 16 avril 1975 p.26
  11. a et b M.A., « Culture livres « Pol Fraiture : Histoire de ma vie avec Pol » par Claudette De Ville », Le Vif,‎ , p.88
  12. a b c d e et f Vanessa Lhuillier, « Bruxelles s'élève hors du temps », Le Soir (Culture week-end),‎ 22 et 23 novembre 2014, p. 49
  13. a b c et d Gwennaëlle Gribaumont, « Bruxelles intemporelle », Mensuel Collect Arts Antiques Auction,‎ , P.14 (lire en ligne)
  14. a b c et d Claudette De Ville, « Pol Fraiture - Histoire de ma Vie avec Pol », A compte d'auteur, , 100 p. (ISBN 978-2-9601292-0-5), p. 14
  15. Inscrit au registre de l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles sous le numéro matricule 27575 - de 1966 à 1968 - source archives de l'ARBA-ESA [1] [archive]
  16. Stéphane Rey, « Pol Fraiture », Écho de la Bourse,‎ , p. 30
  17. Jacques Collard, « “ In Memoriam : Pol Fraiture (1946-1981)” », Olden Times “Antica”,‎ , p.41
  18. a et b Marianne Baugnée, Historienne d’Art, préface de la monographie « Pol Fraiture, Histoire de ma Vie avec Pol », de Claudette De Ville, p. 6 (ISBN 978-2-9601292-0-5)
  19. Didier Beclard, « "Le voyage intemporel de Pol Fraiture" », L’Écho,‎ , p.54
  20. a b et c Alain Viray, La Dernière Heure, 17 avril 1975 p. 31
  21. André Aug. E. Ballmer, « « L’idéaliste contemplatif Pol Fraiture » », La Tribune de Genève,‎ , p. 25
  22. a b c et d Stéphane Rey, Écho de la Bourse, 26 et 27 octobre 1985, p. 26
  23. C. Bernard, « « Pol Fraiture » », Dimanche Presse,‎ , p.19
  24. Jacques Collard, « “ Pol Fraiture: memento Lumen-Numen? ” », Pourquoi Pas ?,‎ , p. 107
  25. Guy Bernard, « « Pol Fraiture, l’intemporel… » », La Dernière Heure,‎ , p.22
  26. a b et c Gwennaëlle Gribaumont, « Pol Fraiture », Collect Arts Antiques Auction,‎ décembre 2017 - janvier 2018, p. 25
  27. Paulette Nandrin, « Pol Fraiture », Moustique,‎ , p.62
  28. Guy Bernard, « “L’intemporelle Bruxelles, au CIVA" », La Dernière Heure,‎ , p. 22
  29. a et b Anita Nardon, « Arts Magazine », Mensuel,‎ , p.6
  30. a b et c S. Gianasso,, « « Finir 1974 en beauté » -« Pol Fraiture ou la recherche de la nature » », Revue mensuelle "Actualité des Arts",‎ décembre 1974 - janvier 1975, p.10
  31. Alain Viray, « Pol Fraiture », La Dernière Heure,‎ , p.43
  32. Alain Viray, « « Pol Fraiture et la lumière » », La Dernière Heure,‎ , p.21
  33. Gwennaëlle Gribaumont, « " Pol Fraiture : « Les intemporelles » " », Collect Arts Antiques Auctions,‎ , p. 19
  34. « Fraiture, Pol », sur Centre de la Gravure et de l'Image imprimée (consulté le )
  35. Éliane Borloz, « “Pol Fraiture ou l’originalité d’une technique " », Le Courrier (Genève),‎ , p.22
  36. Roger Delneufcourt, « «Fraiture» », Le Nouveau Journal (Paris),‎ , p. 64
  37. Jacques Collard, « " Pol Fraiture : « Rapproche les lointains »" », Pourquoi Pas?,‎ 5 octobre 1972 (nr 2810), p. 16
  38. Claude Laurent, « Pol Fraiture », La Libre Belgique,‎ , p.24
  39. a et b Alain Viray, « « Pol Fraiture » », La Dernière Heure,,‎ , p.32
  40. a et b Alain Viray, « « Pol Fraiture et la lumière » », La Dernière Heure,‎ , p. 21
  41. Paul Caso, « Abstrait de loin, figuratif de près », Le Soir,‎ 7 et 10 octobre 1972, p. 21
  42. Stéphane Rey, « Pol Fraiture », Écho de la Bourse,‎ , p. 36
  43. a et b Georges Giraudon, « « Le Rêve » », L’Économie,‎ , p. 12
  44. Sébastien Ministru, « « Pol Fraiture en vogue » », Moustique,‎ , p. 66
  45. Muriel de Crayencour, « Pol Fraiture », L’Écho,‎ , p. 20
  46. André Malraux, « Actualité des Arts », Mensuel,‎ , p. 9 et 10

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