Oxynoe panamensis

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Oxynoe panamensis est une espèce de sacoglosse à coquille de la famille des Oxynoidae. C’est une espèce présente dans les zones riches en algues Caulerpa dont elle se nourrit. [1]

Cette espèce a été découverte par Pilsbry et Olsson en 1943 sur la côte centre-nord du Pérou.[2]

Description

Oxynoe panamensis est une espèce de sacoglosse avec un corps allongé et une coquille externe fragile. Elle a une coloration verte avec de nombreux points noirs et des taches bleues sur les parapodes[2]. Elle a aussi des tentacules paires, appelées rhinophores[3], blanchâtres à l’apex court, lisse et enroulés. Son pied est étroit et lobé, de couleur vert jaunâtre avec une ligne médiane blanche et des petites taches sombres le long du bord.[1]

Leur taille varie de 2 à 4 cm avec une moyenne de 3 cm et un poids compris entre 0.56 et 1.15 grammes.[1]

Distribution

Cette espèce est retrouvée le long de la côte Pacifique orientale de l’Amérique centrale entre le golfe de Californie et le Panama. La distribution spatiale à elle aussi montré une diminution de son étendue en 2017.[2] Elle est notamment trouvée dans des mangroves et est associé à des tapis de Caulerpa, comme des Caulerpa sertularioides (Chlorophyceae ; Siphonales).[3]

Une étude réalisée sur la côte péruvienne a mesuré une densité de 1 à 2.5 individu/m²[2]

Biologie

Régime alimentaire

Comme d'autres sacoglosses, O. panamensis se nourrit de Caulerpa, des algues toxiques et très invasives, dont les toxines assurent une protection contre les herbivores qui voudraient les ingérer.[1] O. panamensis, quant à elle, n’est pas dérangée par les toxines de la plante, et peut donc s’en nourrir en perforant la paroi puis en aspirant le cytoplasme dont des chloroplastes entiers.[2]

Système reproducteur

Son système reproducteur n’a pas encore été étudié, mais lors de ses observations, Ralph A. Lewin a pu constater que les O.panamensis prélevés et mis dans un aquarium avaient pondu des œufs jaunes en forme de spirale.[3]

Défense

O. panamensis est capable de se camoufler, notamment dans des tapis de Caulerpa dans lesquels elle est souvent trouvée. En effet, la couleur verte de l’espèce, ainsi que les Caulerpa qui sont eux aussi vert permettent un bon camouflage contre les prédateurs.[3]

Lorsqu’elle se sent en danger, O.panamensis est capable de sécréter un exsudat mucueux et laiteux. Ce mucus est toxique et irritant. [3] Ce mucus peut parfois provenir des produits chimiques des Caulerpa qui une fois ingéré par la limace est modifiée pour être réutilisée.[2]Les poissons qui sont touchés par ce mucus ont des mouvements convulsifs, une activité irrégulière des opercules branchiaux et des tremblements de quelques secondes qui mènent à la mort.[3]

L’autotomie est aussi un système de défense, elle est utilisée en dernière ressource contre la prédation. La partie qui sera autotomisé n’est pas essentielle à l’existence en continue, c’est la partie qui est la plus attaquée et elle contient aussi les substances toxiques.[4] Lors d'un danger, O. panamensis réalise de forts mouvements latéraux de la queue qui finit alors par se détacher au niveau de la jonction antérieure juste derrière la bosse viscérale, et continue à se contracter pendant plusieurs minutes.[3] Ce détachement est très efficace pour dissuader les prédateurs, surtout qu’il est accompagné par l’émission du mucus toxique. Une régénération de la partie détachée se produit sur des périodes différentes allant de quelques jours à plusieurs semaines.[4]

Ecologie

Cette espèce est fragile. Ses populations sont de plus en plus petites, avec une distribution spatiale discontinue et des individus qui vivent dans un environnement complexe. O. panamensis est notamment influencé par la température de l’eau, ou encore par la pêche de bivalves. En effet, lors de ces pêches, les sédiments très fins sont enlevés ou dispersés ce qui peut affecter la respiration et la survie des espèces. Il a suggéré que la diminution du nombre d'individus constatés au Pérou entre 2016 et 2017 pourrait être liée à la baisse de température.[2]

Classification et phylogénie

Les Oxynoe sont divisés en plusieurs espèces. Quatre des espèces sont relativement communes et sont réparties dans les principaux bassins océaniques tropicaux. O. olivacea (Rafinesque, 1814) est trouvé dans la Méditerranée, O. antillarum (Mörch, 1863) se trouve quant à elle dans les Caraïbes, O. viridis (Pease, 1861) dans l’Indo-pacifique occidentale et O.panamensis (Pilsbry et Olsson, 1943) dans le pacifique Oriental. Il existe d’autres espèces qui sont moins connues, comme O. azuropunctata (Jensen, 1980) dans les Caraïbes ou O. kabirensis (Hamatani, 1980) au Japon.[1]

Notes et références

  1. a b c d et e (en) Patrick J. Krug, John S. Berriman et Ángel Valdés, « Phylogenetic systematics of the shelled sea slug genus Oxynoe Rafinesque, 1814 (Heterobranchia : Sacoglossa), with integrative descriptions of seven new species », Invertebrate Systematics, vol. 32, no 4,‎ , p. 950–1003 (ISSN 1447-2600, DOI 10.1071/IS17080, lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d e f et g P.B.Paz, 2016-2017. PRIMER REGISTRO DE Oxynoe panamensis (Pilsbry & Olsson, 1943) (MOLLUSCA: OPISTOBRANQUIA) EN LA REGIÓN ÁNCASH, PERÚ. (2016-2017) http://biblioimarpe.imarpe.gob.pe/bitstream/123456789/3487/1/Bol%2035%282%29-14.pdf
  3. a b c d e et f R.A. Lewin, 1969. Toxin Secretion and Tail Autotomy by Irritated Oxynoe panamensis (Opisthobranchiata; Sacoglossa)  https://scholarspace.manoa.hawaii.edu/bitstream/10125/4096/v24n3-356-358.pdf
  4. a et b (en) V. Di Marzo, A. Marin, R. R. Vardaro et L. De Petrocellis, « Histological and biochemical bases of defense mechanisms in four species of Polybranchioidea ascoglossan molluscs », Marine Biology, vol. 117, no 3,‎ , p. 367–380 (ISSN 1432-1793, DOI 10.1007/BF00349312, lire en ligne, consulté le )