O Maria, Deu maire

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O Maria, Deu maire (« O Marie, mère de Dieu ») est une ancienne chanson occitane, un hymne à la Vierge Marie, tout à fait unique en étant à la fois la seule chanson de l'école de Saint-Martial (le chant de l'Abbaye Saint-Martial à Limoges) qui est entièrement dans la langue vernaculaire (n'ayant pas de strophe ou de refrain en latin) et la seule chanson occitane médiévale avec une notation musicale existante pour toutes ses (douze) stances[1]. Il date des années 1090 et est conservé en manuscrit à la bibliothèque nationale de France[2]. Il a été traduit en anglais[3].

Présentation[modifier | modifier le code]

Chanson liturgique, O Maria a été créée pour communiquer la vérité sacrée aux gens dans une langue qu’ils pouvaient comprendre, bien que cela se faisait habituellement par un mélange de vers latins et vernaculaires. La mélodie de la pièce se répète pour chaque strophe avec des variations mineures. Les chansons ultérieurs des troubadours sont composés dans le même style, mais leur musique n'est notée que pour une strophe. Il a été suggéré que comme pour O Maria les strophes étaient mélodiquement similaire avec seulement des variations mineurs. Des similitudes ont été remarquées entre la musique de O Maria et celle d'un hymne à la vierge du IXe siècle, Ave maris Stella ("Salut, étoile de la mer")[4], et aussi entre O Maria et Reis glorios, verais lums e cladartz (" Glorieux roi, vrai lumière et brillance"), une aube écrite par le troubadour Guiraut de Bornelh (actif vers 1200). Cette dernière pièce peut être un contrafactum ou juste une imitation métrique, bien que les paroles n'aient pas de signification religieuse particulière[5].

Quatrième stance (en français moderne), expliquant comment Jésus est né de Marie pour sauver les pêcheurs :
Depuis qu'il est né d'une femme,
Dieu a sauvé les femmes ;
Et il est né homme
Pour sauver les hommes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pour l'importance de la pièce, et une nouvelle traduction en anglais moderne, voir William D. Paden et Frances F. Paden, edd., Troubadour Poems from the South of France (D. S. Brewer, 2007), 3 et 18–19.
  2. Une photographie du 49r peut être vu dans John Haines, Eight Centuries of Troubadours and Trouvères: The Changing Identity of Medieval Music (Cambridge University Press, 2004), 17.
  3. Une édition bilingue Occitan-Anglais se trouve dans Howell D. Chickering et Margaret Louise Switten, edd., The Medieval Lyric (Mount Holyoke College, 1988), I, 21–29.
  4. Une édition de ce poème avec la traduction anglaise peut se trouver dans Frederick Brittain, ed., The Penguin Book of Latin Verse (Penguin, 1962), 129.
  5. Pour le poème de Guiraut avec une traduction et une introduction, voir Paden et Paden, 92–93.

Liens externes[modifier | modifier le code]