Nicolas de Lange

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Nicolas de Lange
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Nicolas de Lange, né en 1525 au château de Lange, dans le hameau du même nom, situé sur la commune de Saint-Parize-le-Châtel et mort le , est un jurisconsulte du XVIe siècle. Il signait : de Langes[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de Nicolas Ier de Lange et de Françoise de Bellièvre, il se marie en premières noces à Louise de Vinols et en secondes noces, en 1564, avec Louise Grolier[2],[3].

Il étudie le droit en Italie à l'université de Bologne puis à l'université de Padoue, et part ensuite à Paris, où il suit le barreau quelque temps[4]. En 1554, il commence comme avocat du Roi au présidial de Lyon. Avant 1560, il devient lieutenant particulier à la sénéchaussée, puis conseiller de la ville de Lyon et enfin premier président du parlement de Dombes[5]. En , il a refusé de signer une lettre proposée par certains particuliers de la ville, demandant au roi d’obliger tous les officiers publics à prononcer une profession de foi catholique, excluant de fait les huguenots des emplois publics[6].

En 1569, il acquiert le domaine et château de Lacroix-Laval qu’il embellit et qui passe ensuite à la famille de son gendre Balthazard de Villars. Le [7], il acquiert auprès de son cousin, Pomponne de Bellièvre, la charge d’office de lieutenant général pour laquelle il prête serment le [8].

Il est renommé pour avoir été le seul magistrat de la ville de Lyon à s'être opposé au massacre de la Saint-Barthélemy en [3]. Il est nommé second président en la Chambre du pays des Dombes par lettres du (enregistrées le 29 du dit mois), en remplacement de Jean Dufournel[3]. Il devint ensuite échevin de Lyon en 1573[3] et en 1574, prête serment au roi Henri III à son premier passage à Lyon, en qualité de premier conseiller de ville, à l’occasion de la restitution des clefs de la ville au Consulat, qui en avait été privé depuis 1562[4].

Il acquiert le , pour 4700 livres, la seigneurie de Cuire qui avait été mise en adjudication après la mort de Faure du Chaffaut[9]. En 1582, il marie sa fille aînée, Louise, à Balthazar de Villars[2], puis accompagne en Suisse, François de Mandelot, gouverneur de Lyon, pour l’aider de ses conseils auprès des Cantons[4]. Lorsque Lyon adhère à la Ligue en 1589, Nicolas de Lange, fidèle à ses convictions et à la royauté, abandonne son château et fuit Lyon.

Le , il est nommé premier président au décès de Jérôme de Chatillon[3] et, le , reprend ses biens avec l'appui de son gendre Balthazar de Villars, époux de sa fille Louise de Lange, étant en exil depuis 1589. À cette occasion, « on députa deux échevins accompagnés de trois capitaines pennons, pour aller à son devant et à celui du lieutenant général de Villars, son gendre »[10].

Nicolas de Lange est mort le . Il est enterré dans la chapelle funéraire familiale, située au levant, dans l’église Saint Georges à Lyon, où reposent Barnabé de Lange, écuyer, son grand père, et sa femme Élisabeth d’Amanzé, décédés à la fin du XVe siècle (1488 et 1496) ; Nicolas Ier de Lange, son père, et sa femme Françoise de Bellièvre (décédée en 1558) ; Louise de Vinols, sa première femme, et Louise Grolier, sa seconde épouse (décédée en 1599). C’est son gendre, Balthazard de Villars, qui lui fit élever un tombeau[11],[12].

Œuvres[modifier | modifier le code]

On lui doit une traduction en français de l’Histoire de Louis XII, supplément à l’histoire de Robert Gaguin, écrite en latin par Humbert Villay (ou Veillet), dédiée au duc de Nemours[5],[3].

Hommages[modifier | modifier le code]

Jean Papire Masson dit qu’il était grand, bien fait, qu’il avait les yeux bleus, la barbe et les cheveux blancs[13].

Son portrait figure sur une médaille que Nicolas Rondot attribue à Philippe ou Philibert Lalyame (1602-1622)[14].

Une rue de Lyon et une de Nevers[15] portent aujourd'hui son nom.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Louis Moréri, Le grand dictionnaire historique : ou Le Mélange curieux de l’Histoire sacrée et profane, t. 6e, Paris, chez les libraires associés, (lire en ligne), « Lange (Nicolas de) », p. 132 (650/1064).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir la signature servant d'ex-libris à un livre provenant de sa bibliothèque : http://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_06PRV010003174171012
  2. a et b Ms MP Dauph. 1-401 ; Ms MP Lyon 1-94 : Manuscrits de la bibliothèque municipale de Lyon : Fonds Morin-Pons - Familles Lyonnaises - Ms MP Lyon 44 ; Carton LXXXVI : Langes ou Lange et Ms MP Lyon 88 ; Carton LXXXXIV : Villars.
  3. a b c d e et f Clément-Edmond Révérend Du Mesnil, Armorial historique de Bresse, Bugey, Dombes, Pays de Gex, Valromey et Franc-Lyonnais, d'après les travaux de Guichenon, d'Hozier… les archives et les manuscrits, etc. avec les Remarques critiques de Pl. Collet, Lyon, impr. Aymé Vingtrinier, , 714 p. (lire en ligne).
  4. a b et c Recherches pour servir à l'histoire de Lyon, ou les Lyonnois dignes de mémoire, Jacques Pernetti, Lyon, Tome 1, 1757.
  5. a et b Le grand dictionnaire historique ou Le mélange curieux de l'Histoire sacrée et profane, Louis Moreri, M. Vautier, Paris, Tome 3, 1707.
  6. Archives communales de Lyon, BB 82, en ligne : vues 49-50/113
  7. Archives départementales du Rhône, 3 E 572, 19 octobre 1570 - cité dans Pomponne de Bellièvre (1529-1607) : un homme d'État au temps des guerres de religions, Olivier Poncet, 1998.
  8. Archives départementales du Rhône, BP3644, fol. 86v-87 - cité op. note 4.
  9. Bulletin de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon.
  10. Notice de l’abbé Pernetti dans Les lyonnais digne de mémoire, tome I, p. 408 cité dans Révérend Du Mesnil 1872.
  11. Les Clefs de Saint Georges, Michel Francou, 1998.
  12. Lyon ancien et moderne, Léon Boitel, 1838-43.
  13. Elogiorum pars prima, Jean Papire Masson, 1638.
  14. Lalyame, Hendricy et Mimerel, Sculpteurs et médailleurs à Lyon au XVIIe siècle, Lyon, 1888, cité dans Les Médailleurs français du XVe siècle au milieu du XVIIe, Fernand Mazerolle, Paris, Tome 1, 1902-1904.
  15. Alain Raisonnier, « Nicolas de Lange (1525-1606) de la Nièvre aux ponts de Lyon, dans la tourmente des guerres de religion », De la Nièvre au Pont-Neuf, no 10,‎ , p. 1-9 (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]