Miguel Espinoza

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Miguel Espinoza
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Miguel Espinoza est un philosophe franco-chilien de la nature et des sciences. Il est l'auteur d'une vaste œuvre dans son domaine qui émane de ses trois cultures scientifico-philosophiques : hispanique, anglo-saxonne et française.  

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est né à Antofagasta, au Chili, le 16 décembre 1946. Il a réalisé ses études primaires et secondaires à Antofagasta, au Chili, d'abord au Colegio Corazón de María, puis au Colegio San Luis. Il a obtenu une bourse du Latin American Scholarship Program of American Universities (LASPAU), qui lui a permis d'obtenir en 1970 le Bachelor of Arts en Philosophie à Williams College, Massachusetts, avec la mention Cum Laude with Honors in Philosophy. Cette année-là, il a reçu le prix décerné par le Latin American Scholarship Program of American Universities. En 1974 il a obtenu le titre de Docteur en Philosophie (Ph.D.) à la Université Washington de Saint-Louis (Missouri), et en 1993, à l'université de Strasbourg, il a obtenu l'habilitation à diriger des recherches en philosophie des sciences. Entre 1971 et 1974, pendant ses études doctorales, il a assuré l’enseignement de quelques cours à Washington University aux États-Unis. Entre 1975 et 1981 il a travaillé au Chili. En 1975, Miguel Espinoza a été élu par les étudiants meilleur professeur de l'Universidad del Norte de Chile[1].

En 1976 il a épousé au Chili la professeure française de psychologie et de psychophysiologie Odile Reynier. En raison du militantisme de Miguel Espinoza contre la dictature militaire d'Augusto Pinochet, il a dû quitter son pays natal et il s’est installé avec sa famille en France[2]. Il travaille temporairement dans plusieurs universités avant d’obtenir un poste définitif d’enseignant-chercheur à l'université de Strasbourg. Dans les universités où il a exercé, il a organisé un séminaire de Science et Métaphysique auquel ont participé des scientifiques et des philosophes tels que René Thom et Jacques Merleau-Ponty.

Il est membre du comité scientifique d'une douzaine de revues de philosophie dans plusieurs pays. Entre 1998 et 2012, en France, il a été membre du Comité national des universités (CNU), section 72, Philosophie et histoire des sciences, logique, épistémologie. Depuis 1990 il est expert international en philosophie des sciences auprès de la Commission nationale pour la recherche scientifique et technologique du gouvernement chilien (CONICYT)[1].    

Philosophie de la nature[modifier | modifier le code]

En 2008 il a fondé le Cercle de philosophie de la nature à Paris. Il s'agit d'une société interdisciplinaire et trilingue (anglais, français, espagnol) qui compte plus d'une centaine de professeurs et de chercheurs de plusieurs pays. Son objectif est de contribuer à la renaissance de la philosophie de la nature. À cette fin elle organise des symposiums et des séminaires et publie la revue Scripta Philosophiæ Naturalis.

La philosophie de la nature de Miguel Espinoza est un naturalisme universel. À la différence du naturalisme traditionnel, le naturalisme universel n'est ni physicaliste ni scientiste. Il s'agit d'une métaphysique réaliste qui précède la science, la sous-tend et la prolonge. Ses principales thèses sont les suivantes : les entités et les processus naturels sont intrinsèquement intelligibles. La raison, le sens et la vérité existent dans les choses avant d’exister consciemment dans notre intellect. C’est la raison pour laquelle l'intuition, la connaissance réflexive et la compréhension sont la projection de l'intelligibilité des entités et des processus naturels dans notre esprit, qui est lui aussi naturel. Notre intellect est un système émergent qui révèle, mais non exclusivement, des propriétés et des contraintes biologiques, physiques et mathématiques. Du fait que la nature est un réseau compact de relations causales, il s'ensuit, primo, qu'expliquer et comprendre signifie monter dans l'échelle de la nécessité, secundo, que la nature est continue. D'un point de vue épistémologique, nous distinguons plusieurs strates naturelles : mathématique, physique, chimique, biologique, psychique et socioculturelle. Elles sont toutes présentes, par exemple, dans notre propre personne, qui est cependant vécue et expérimentée comme une unité. Le caractère énigmatique de la continuité réelle et naturelle entre les strates épistémologiquement distinguables est dû au fait que nous ne disposons pas des concepts appropriés pour décrire et expliquer les relations causales entre elles. À son tour, l'absence de tels concepts est due au fait que toutes les forces, énergies et champs qui animent la nature n'ont pas encore été découverts[3].

Ouvrages publiés (sélection)[modifier | modifier le code]

  • El evento de entender, Dirección de Investigación, Valdivia, Universidad Austral de Chile, 1978.
  • (es) Análisis de la imaginación (recueil de textes extraits de diverses revues et publications), Valdivia, Universidad austral de Chile, , 181 p..
  • Essai sur l'intelligibilité de la nature, Toulouse, Éditions Universitaires du Sud, (lire en ligne Accès limité).
  • Théorie de l'intelligibilité, Toulouse, Éditions Universitaires du Sud, , 216 p. (lire en ligne Accès limité).
  • La science : les mathématiques, l'expérience, la logique, Paris, Ellipses, (lire en ligne Accès limité).
  • Les mathématiques et le monde sensible, Paris, Ellipses, , 127 p. (ISBN 2-7298-9726-7).
  • Philosophie de la nature, Paris, Ellipses, , 128 p. (ISBN 2-7298-0448-X).
  • De la science à la philosophie. Hommage à Jean Largeault, Paris, L'Harmattan, , 286 p. (ISBN 2-7475-1876-0)[4].
  • avec Roberto Torretti : (es) Pensar la ciencia : estudios críticos sobre obras filosóficas : 1950-2000, Madrid, Tecnos, , 394 p. (ISBN 84-309-4091-X)[5].
  • Théorie du déterminisme causal, Paris, L'Harmattan, coll. « L'Ouverture philosophique », , 227 p. (ISBN 2-296-01198-5)[6]
  • Repenser le naturalisme, Paris, L'Harmattan, coll. « L'Ouverture philosophique », 2014pages totales=239 (ISBN 978-2-343-03500-0).
  • La Matière éternelle et ses harmonies éphémères, Paris, L'Harmattan, coll. « L'Ouverture philosophique », , 213 p. (ISBN 978-2-343-13798-8).
  • (es) Pensar la naturaleza. Epistolario filosófico, Bogotá, Uniediciones, .
  • A Theory of Intelligibility. A Contribution to the Revival of the Philosophy of Nature, Thombooks Press, Toronto, Ontario, 2020.
  • La Hiérarchie naturelle. Matière, vie, conscience et symbole, Paris, L'Harmattan, coll. « L'Ouverture philosophique », , 155 p. (ISBN 978-2-14-030999-1).
  • Épistémologie contemporaine, Ellipses, Paris, 2024.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (es) Red bioética, « Diálogos en la revista con Miguel Espinoza » [PDF].
  2. (en) « Miguel Espinoza », sur meer.com.
  3. (es) Ildefonso Murillo Murillo, « El naturalismo renovado. Debate con Miguel Espinoza »
  4. Frédéric Patras, « Comptes rendus », Archives de Philosophie, vol. 67, no 3,‎ , p. 500 (lire en ligne).
  5. Sandra Lucía Ramírez Sánchez, « " Pensar la ciencia. Estudios críticos sobre obras filosóficas (1950-2000) Miguel Espinoza y Roberto Torretti" (compte-rendu) », Crítica: Revista Hispanoamericana de Filosofía, vol. 37, no 111,‎ , p. 106-109 (lire en ligne Accès limité).
  6. (es) Alejandro Ramírez Figueroa, « "Miguel Espinoza, "Théorie du Déterminisme Causal", Paris, L´Harmattan, 2006" (compte-rendu) », Límite: revista de filosofía y psicología, no 18,‎ , p. 145-150.

Liens externes[modifier | modifier le code]