Mausolée de Toumân Âqâ
Le mausolée de Toumân Âqâ est un édifice situé à Kohsan, dans l'ouest de l'Afghanistan et non loin des frontières de l'Iran et du Turkménistan. Le mausolée est daté du XVe siècle sous l'époque faste de l'empire timouride.
Il a souffert de graves prédations au cours de la guerre d'Afghanistan, du fait d'un bombardement soviétique, qui le laisse à l'état de ruines. Il a été reconstruit avec soin au début des années 1990.
Localisation
Le mausolée est situé à environ 100 kilomètres à l'ouest de la ville d'Hérat et non loin de la frontière iranienne[1].
Histoire
La ville de Kohsan, alors appelée Kousaviyya, a été donnée en 1410 par Shahrokh, fils cadet de Tamerlan, à la sixième femme de son père Toumân Âqa née en 1366. Elle était à Hérat depuis la mort de son époux en 1405[1].
La construction du mausolée est achevée en 1440. L'édifice prend place dans un complexe qui comporte en outre une mosquée, une médersa, un fort et un caravansérail[1].
Arthur Conolly décrit l'édifice en 1834 et Nikolaï Khanykov un quart de siècle ans plus tard. D'autres voyageurs, membres de l'Afghan Boundary Commission, citent l'édifice dans les années 1880[1]. C'est en 1916 que la première fois que l'édifice est photographié par Oskar von Niedermayer[1].
Aucune fouille archéologique n'a été réalisée dans l'édifice[2].
L'édifice est en mauvais état dès le milieu des années 1970, il est signalé comme servant de lieu de stockage en 1981[3].
Un bombardement effectué par les soviétiques au printemps 1984, lors de la Guerre d'Afghanistan (1979-1989), arrache la coupole et ne laisse que des ruines des autres éléments du complexe[3].
Le site est restauré à partir de 1992 et complètement en 2002. Des éléments de décor ont pu été replacés[3].
Architecture
Le mausolée est un édifice octogonal dont chaque côté mesure environ 5,70 mètres, avec un dôme de 20 mètres environ et un portail en ogive[1]. Le dôme était consolidé par deux poutres placées en partie haute[2].
La coupole du mausolée était pourvue d'un décor de briques bleues et la base possédait un dessin blanc[1]. Plusieurs grandes inscriptions en céramiques étaient présentes[4]. La salle du mausolée est décorée comme celui de Goharshad, avec des céramiques bleu turquoise et de lapis lazuli. Les murs et le plafond sont peints[2]. Une inscription reproduit un verset du Coran[5].
Un système de ventilation était présent comme dans le mausolée de Gour Emir de Samarcande vers la crypte où devait se trouver la tombe du commanditaire de l'édifice[2].
Notes et références
- Bernard Dupaigne, Afghanistan. Monuments millénaires, Actes Sud, Imprimerie nationale éditions, 2007, p. 184
- Bernard Dupaigne, Afghanistan. Monuments millénaires, Actes Sud, Imprimerie nationale éditions, 2007, p. 193
- Bernard Dupaigne, Afghanistan. Monuments millénaires, Actes Sud, Imprimerie nationale éditions, 2007, p. 194
- Bernard Dupaigne, Afghanistan. Monuments millénaires, Actes Sud, Imprimerie nationale éditions, 2007, p. 184-193
- Bernard Dupaigne, Afghanistan. Monuments millénaires, Actes Sud, Imprimerie nationale éditions, 2007, p. 193-194
Voir aussi
Liens internes
Bibliographie
- Bernard Dupaigne, Afghanistan. Monuments millénaires, Actes Sud, Imprimerie nationale éditions, 2007 (ISBN 9782742769926)