Maternité Reine Astrid

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Maternité Reine Astrid
Hôpital rose
La maternité Reine Astrid vers 1938.
Présentation
Type
Maternité, ancien hôpital (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondation
Style
Architecte
Marcel Leborgne
Raymond Van Hove
Oscar Duchat
Construction
Inauguration
Démolition
Commanditaire
Intercommunale des Œuvres sociales (IOS)
État de conservation
démoli ou détruit (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Ville
Coordonnées
Carte

La maternité Reine Astrid est un hôpital de style moderniste construit en 1937 à Charleroi (Belgique) par Marcel Leborgne et Raymond Van Hove pour l'Intercommunale d'Œuvres sociales. Elle est considérée comme un des établissements hospitaliers les plus performants à l'époque. Sa destruction en 1988 suscite toujours des regrets.

Histoire[modifier | modifier le code]

La maternité est commandée par l'Intercommunale d'Œuvres sociales (IOS) de la région de Charleroi qui regroupe 33 communes[1] et est à l'époque présidée par René De Cooman[2]. Œuvre des architectes Marcel Leborgne et Raymond Van Hove, réalisé dans un esprit nouveau, elle est considérée comme un des établissements hospitaliers les plus performants à l'époque de la construction[3].

La maternité est construite en un temps record d'à peine huit mois et demi[4] sur l'emplacement de l'ancien cimetière de Charleroi, utilisé jusqu'à la fin du XIXe siècle, dans le récent quartier nord de la Ville-Haute qui s'urbanise après avoir hébergé l'Exposition de Charleroi de 1911[5]. L'inauguration se fait le , en présence du roi Léopold III[6],[7].

L'hôpital comprenait 186 lits. 100 à la maternité, 52 à la néonatalogie et 34 à la chirurgie gynécologique. Il a enregistré pendant près d'un demi-siècle, 2 000 des 5 000 naissances annuelles déclarées à Charleroi[8].

Au début des années 1980, la vétusté des installations et l'inconfort provoquent une perte de clientèle de l'ordre de 40 %. L'investissement nécessaire pour le reconditionnement du bâtiment est trop important à cette époque de restriction budgétaire. Il est donc décidé de procéder à la désaffectation de la maternité, décision rendue publique le . Il est prévu que les locaux soient aménagés en bureaux pour les services du Centre public d'action sociale[8]. Le bâtiment est cependant démoli en 1988, destruction qui provoque une grande émotion parmi la population et suscite toujours des regrets aujourd'hui[5].

Architecture[modifier | modifier le code]

Le bâtiment s'étendait en trois étages, sur une superficie de 2 000 m2[5]. La longue barre courbe des chambres épousait la courbe du terrain et les services connexes, salles de naissance et administration, étaient greffés au centre[9]. Sauf dans la partie médiane, la disposition des chambres était unilatérale. Les couloirs, placés en façade, jouaient le rôle de régulateur thermique et acoustique[4].

Construits tout en lignes horizontales, les trois étages présentaient alternativement des bandeaux horizontaux de pierre rose et de baies vitrées, les trumeaux étaient recouverts de grès émaillé bleu. La lumière pénétrait abondamment et contribuait à la convivialité des lieux. Celle-ci était encore renforcée par la décoration intérieure où se côtoyaient des matériaux aux coloris chaleureux : des lavabos en Verropal provenant des verreries des Hamendes à Jumet, de même que les revêtements orangés des colonnes dans les salles de consultation. Ces mêmes salles étaient habillées de carreaux de grès flammé jaune et d'un revêtement de sol en céramique jaune[5],[9].

Personnalités nées à la maternité[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Culot et Pirlet 2015, p. 48.
  2. Mengeot et Bioul 2015, p. 54.
  3. Bioul 2009, p. 83.
  4. a et b ...A Charleroi, Marcel Leborgne, p. 12.
  5. a b c et d Mengeot et Bioul 2015, p. 56.
  6. René-Pierre Hasquin, De Charnoy-village à Charleroi-Métropole, Bruxelles, Labor, , 394 p., p. 237.
  7. Il existe une affiche qui annonce l'inauguration le 23 mai par Arthur Wauters, ministre de la Santé publique et un album photo souvenir a été publié à cette occasion.
  8. a et b Schaeffer 1995, p. 390-391.
  9. a et b Aubry, Vandenbreeden et Vanlaethem 2006, p. 193-194.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • ...A Charleroi, Marcel Leborgne, Charleroi, Espace Environnement, , 48 p.
  • Françoise Aubry, Jos Vandenbreeden et France Vanlaethem, Architecture en Belgique : Art nouveau, Art déco & Modernisme, Bruxelles, Éditions Racine, , 408 p. (ISBN 978-2-87386-467-5, lire en ligne), p. 191-194
  • Anne-Catherine Bioul, « Marcel Leborgne ou le choix de la modernité «humaine» », Les Cahiers de l'Urbanisme, Service public de Wallonie/Éditions Mardaga, no 73,‎ , p. 81-85 (ISBN 978-2-8047-0029-4)
  • Maurice Culot et Lola Pirlet, Charleroi d'Arthur Rimbaud à Jean Nouvel : 150 ans d'imaginaire urbain, Bruxelles, Archives d'architecture moderne, , 382 p. (ISBN 978-2-87143-302-6)
  • Pierre-Louis Flouquet, « La nouvelle “maternité” de Charleroi : L’architecture au service de la vie », Bâtir, no 54,‎ , p. 1192-1196 (lire en ligne [PDF])
  • Chantal Mengeot et Anne-Catherine Bioul, Le patrimoine de Charleroi : Les fleurs de l'industrie : Art nouveau, Art déco et Modernisme, Namur, Institut du patrimoine wallon, coll. « Carnets du Patrimoine » (no 128), , 64 p. (ISBN 978-2-87522-148-3), p. 30-31.
  • Pierre-Jean Schaeffer, Charleroi 1830-1994, Histoire d'une Métropole, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Quorum, , 466 p. (ISBN 2-930014-42-3)