Mahmoud Mohamed Taha

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Mahmoud Mohamed Taha
(ar) محمود محمد طه
Fonctions
Chef du Parti républicain du Soudan

(39 ans, 2 mois et 23 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Rufa'a, Soudan anglo-égyptien
Date de décès (à 76 ans)
Lieu de décès Khartoum, Soudan
Nationalité Soudanaise
Parti politique Parti républicain du Soudan
Profession Homme politique, théologien, ingénieur civil
Religion Islam soufi

Mahmoud Mohamed Taha (190918 janvier 1985) était un homme politique soudanais et un théologien musulman libéral. Il a joué un rôle important dans la lutte anti-colonialiste et a cofondé le Parti républicain du Soudan. Mahmoud Taha a été exécuté en 1985 par le président Gaafar Nimeiry pour apostasie[1].

Enfance et débuts en politique

Mahmoud Mohamed Taha est né en 1909 à Rufa'a, une petite ville située sur la rive orientale du Nil Bleu, dans la région de El Gezira au centre du Soudan[2]. Lorsque sa mère, Fatima Bint Mahmoud, meurt vers 1915, son père, Mohammad Taha, déménage avec ses enfants à Al-Higailieg, un village voisin. La famille travaillera dès lors dans l'agriculture. Muhammad Taha mourut en 1920, laissant ses quatre enfants qui seront élevés par leur tante Taha à Rufa'a. Elle permit aux enfants de poursuivre leurs études, et Mahmoud Mohamed Taha sort diplômé en 1936 de l'école d'ingénieur de Gordon Memorial College, devenue maintenant l'Université de Khartoum. Après une courte période au service des chemins de fer du Soudan, il démissionne et se met à son compte en 1941. Il devient un participant actif de la lutte nationaliste pour l'indépendance du début du mouvement à la fin des années 1930, mais il n'était pas satisfait de la participation des élites musulmanes éduquées de manière pieuse au sein de ce combat.

Taha et d'autres personnes ayant adhéré à ses critiques du mouvement nationaliste créent le Parti Républicain au mois d'octobre 1945. Les publications de l'organisation reflètent une forte tendance libérale au sein de l'Islam. La politique du parti, prônant la confrontation directe et ouverte avec les autorités coloniales, aboutit à l'arrestation et emprisonnement de Taha en 1946. Il fut condamné à un an de prison pour avoir refusé de cesser ses revendications politiques contre le gouvernement colonial britannique. Toutefois, en réponse aux protestations orchestrés par le Parti républicain, il fut gracié par le gouverneur général britannique et libéré au bout de cinquante jours.

Cependant Mahmoud Mohamed Taha ne resta pas libre longtemps. La même année, il fut arrêté, jugé et condamné à deux ans de prison pour avoir dirigé une révolte populaire contre les Britanniques dans la ville de Rufa'a. Plus tard, il décrit cette période en prison: "Quand j'étais en prison, j'ai commencé à réaliser que j'ai été élevé ici-bas par mon Seigneur, et là, j'ai commencé ma Khalwah (traduction littérale "retraite/isolement") avec Lui". C'est au cours de ces deux années d'emprisonnement, ainsi que durant trois autres années supplémentaires qu'il s'imposa à lui-même qu'il pratiqua cet isolement religieux dans sa ville natale de Rufa'a. Taha s'initia aux méthodes de culte islamique qui conduisirent à une nouvelle compréhension de la signification du Coran. Ces méthodes consistaient principalement au culte de la prière et du jeûne en suivant les préceptes de Mahomet. Bien que Taha partagea la conviction commune de tous les musulmans que les révélations célestes furent inscrites dans le Coran, il souligna que les personnes consacrées peuvent recevoir une compréhension éclairée de la Parole de Dieu et apprendre directement par l'intermédiaire de sa parole tel qu'il le fut révélé à Mahomet. À l'appui de cet argument, il a souvent cité le verset 282 de la deuxième sourate du Coran qui dit que "Dieu enseigne à celui qui est pieux et qui craint Dieu". Il a également cité le "dire prophétique" qui dit que "la personne qui agit conformément à ce qu'il ou elle connaît sera consacré(e) par Dieu de la connaissance de ce qu'il ou elle ne sait pas".

Propagation d'une nouvelle philosophie

Selon lui, il y a une distinction fondamentale entre la période mecquoise (formulation des dogmes et des principes éthiques) et celle médinoise (une expérience historique dans un contexte déterminé), et il faut que les musulmans donnent plus d'importance à la première période[3].

Bibliographie

  • (fr) 2002, Mahmoud Mohamed Taha, Un Islam à vocation libératrice, l'Harmatan, 180 pages (ISBN 2747528200)
  • (en) 1996, Mahmoud Mohamed Taha, The Second Message of Islam,Syracuse University Press, (ISBN 081562705X)
  • (ar) Tous ses livres sont téléchargeables gratuitement sur: www.alfikra.org

Notes et références

  1. Le Dieu "Voie, Vérité et Vie" et le Dieu de la "Religion immuable"
  2. Carte de Rufa'a sur www.collinsmaps.com
  3. Abdou Filali-Ansary, L'islam est-il hostile à la laïcité ?, Sindbad - Actes Sud, 2002, p. 97 - 98

Voir aussi

Liens externes