La Sestina

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Sestina
Image illustrative de l’article La Sestina
Claudio Monteverdi

Genre Canzone de deuil
Musique Claudio Monteverdi
Texte Scipione Agnelli
Langue originale italien
Dates de composition 1610
Commanditaire Vincent Ier de Mantoue (Vincenzo Gonzaga)

La Sestina est une canzone de deuil composée en 1610 par Claudio Monteverdi et publiée en 1614[1]. Poétiquement et musicalement, elle prend la forme d'un cycle de six madrigaux[2]. Elle compte parmi les grandes œuvres de ce musicien.

Historique[modifier | modifier le code]

En 1608, Claudio Monteverdi, maître de chapelle de cour ducale de Mantoue, compose L'Arianna, tragédie en musique (sur un livret d'Ottavio Rinuccini) à l'occasion du mariage de François Gonzague, héritier du duc Vincent Ier de Mantoue (Vincenzo Gonzaga), avec l'infante Marguerite de Savoie[1].

Il en réserve le rôle-titre à son élève, la jeune cantatrice prodige Caterina Martinelli[3] mais celle-ci est emportée par la variole[4] le , à l'âge de 18 ans, peu de temps avant la création de L'Arianna, le .

Pour commémorer le souvenir de Caterina, le duc Vincenzo commande à l'écrivain de cour Scipione Agnelli une canzone de deuil intitulée Lagrime d'amante al sepolcro dell'amata (« Larmes de l'amant sur la tombe de l'aimée ») que Monteverdi compose en 1610 et publie en 1614 sous le nom de Sestina dans son sixième livre de madrigaux[1].

Forme[modifier | modifier le code]

La canzone prend la forme d'une sestina, ou sestine, une forme poétique complexe qui consiste en « une canzone bâtie sur six mots-rimes qui se succèdent selon une technique de combinaisons sophistiquées »[1] et très élaborées.

Structure[modifier | modifier le code]

  • Prima parte : Incenerite spoglie (Restes réduits en cendres)
  • Seconda parte : Ditelo voi (Dites-le, vous [fleuves])
  • Terza parte : Darà la notte il sol (Le soleil donnera, la nuit)
  • Quarta parte : Ma te raccoglie (Mais [le ciel] t'accueille)
  • Quinta parte : O chiome d'or (O cheveux d'or)
  • Sesta et ultima parte : Dunque, amate reliquie (Donc, reliques aimées)

Discographie[modifier | modifier le code]

Jill Feldman, soprano
Guillemette Laurens mezzo-soprano
Dominique Visse, haute-contre
Michel Laplénie, ténor
Philippe Cantor, baryton

Article connexe[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Lorenzo Bianconi, notice du CD Il Ballo delle Ingrate / La Sestina, Les Arts Florissants, 1983, HMC 901108
  2. Sestina. Scipione Agnelli. Texte original et traduction
  3. Don Harrán, in Festa Musicologica: Essays in Honor of George J. Buelow, Pendragon Press, 1995, p.212
  4. Bonnie Gordon, Monteverdi's Unruly Women: The Power of Song in Early Modern Italy, Cambridge University Press, 2004, p.3-4

Bibliographie[modifier | modifier le code]