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Joseph Raphanaud

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Joseph Raphanaud
Le colonel Raphanaud, alors commandant le 11e BT (1961)
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
MilitaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire
Conflits

Le colonel Joseph Raphanaud est un officier supérieur français ayant servi à la Légion étrangère et dans l'armée d'Afrique. Titulaire de 27 citations dont 14 à l'ordre de l'armée, c'est l'un des militaires les plus décorés de l'armée française, notamment le plus cité après le général Marcel Bigeard. [1]

Biographie

Né à Troyes (Aube) le , Joseph Raphanaud est l'aîné d'une fratrie de neuf enfants. Il exerce la profession d'artisan maçon, comme son père, avant de devancer l'appel du service militaire et de rejoindre le 9e régiment de zouaves à Alger.

2e Guerre mondiale

Rappelé en 1939, il participe à la campagne de France. Caporal, il est déjà cité à deux reprises quand il est fait prisonnier à Touls en . Il s'évade trois jours plus tard, rejoint le BCRA et rentre dans la résistance (réseau Marco Polo). Arrêté par la police allemande près de Moulins le , il s'enfuit le jour même alors qu'il manque d'être fusillé. Devenant l'un des chefs des groupes de combat "Combat" et "Libération sud", il est à nouveau arrêté par la Gestapo en à Clermont-Ferrand et leur échappe à nouveau quelques jours plus tard. Ses supérieurs lui donnent l'ordre de rejoindre l'Afrique du Nord en passant par l'Espagne. Il est arrêté et interné au bagne d'El Séminario Viojo del Lérida, puis au camp de concentration d'Onthemiente.

Libéré, il rejoint le Maroc où il est affecté au 1er bataillon de choc à Staouen (Algérie). Breveté parachutiste, il participe à la création des commandos en France et termine la guerre avec le grade de capitaine. Affecté à l'état-major des armées, il se porte volontaire pour l'Indochine.

Guerre d'Indochine

À son arrivée sur le théâtre, il est affecté au 2e régiment étranger d'infanterie. Il reçoit pour mission de construire un train blindé et de mener des opérations de protection, puis de contre-insurrection sur la ligne du sud-Annam menant de Ninh-Hoa à Suoi-Kiet en desservant les villes de Phan-Tiet et Nha-Trang. Il choisit une centaine de légionnaires dont un caporal allemand, ancien officier de la Kriegsmarine, pour désosser un ancien navire japonais et blinder les 14 wagons de ce qui sera surnommée "la rafale". Avec ses adjoints, les lieutenants Novack (officier à titre étranger allemand) et Lehiat ainsi que l'adjudant-chef Parsianni, ses coups de mains et ses victoires seront immortalisés dans le célèbre livre de Paul Bonnecarrère : Par le sang versé.

Après la Légion, il est muté au commandement des commandos du centre-Vietnam où il remporte de nombreux succès, principalement à la tête de la 610e compagnie de commandos supplétifs.

Guerre d'Algérie

Promu chef de bataillon il rejoint l'Algérie. Après un passage de nouveau au 2e régiment étranger d'infanterie, il prend le commandement du 11e bataillon de tirailleurs algériens. À l'issue, il rejoint le centre saharien d'expérimentation militaire où il termine sa carrière comme adjoint du commandant du centre. À 52 ans, en 1962, il quitte l'armée. La plupart de ses hommes le qualifiaient de "bête de guerre". Le Vietminh l'avait surnommé "le Diable" lorsqu'il commandait le train blindé du 2e REI.

Après l'armée

Il se retire alors à La Rivière-de-Corps. Passionné par la faune, il crée le parc d'acclimatation ornithologique de Troyes où plus de 800 espèces, parfois rares, sont regroupées. Il s'est éteint le et fut inhumé à Fontvannes.

Décorations

Commandeur de la Légion d'honneur, le colonel Raphanaud est l'un des militaires les plus décorés de l'armée française et le second le plus cité après le général Marcel Bigeard. Détenant plus de 30 décorations, il fut notamment titulaire de :

  • croix de guerre 1939-1945 avec 10 citations dont 4 à l'ordre de l'armée ;
  • croix de guerre des théâtres d'opérations extérieurs avec 10 citations dont 5 à l'ordre de l'armée ;
  • croix de la valeur militaire avec 7 citations dont 5 à l'ordre de l'armée ;
  • croix du combattant volontaire ;
  • médaille de la Résistance avec rosette ;
  • médaille des évadés ;
  • médailles commémoratives des guerres 1939-45, d'Indochine et d'Algérie.

Voir aussi

Article connexe

Sources et bibliographie

  • Georges Fleury : Le Guerrier - Raphanaud : un baroudeur hors-série au service de la France (1939-1962) aux éditions Grasset.[2]
  • Paul Bonnecarrère : Par le sang versé - la Légion étrangère en Indochine[3]
  • Le fanion vert et rouge [4]
  • Troyes, célébrité d'hier et d'aujourd'hui[5]

Notes et références

  1. Georges Fleury, Le Guerrier, Paris, Grasset, , 444 p. (ISBN 978-2-246-26581-8), (synopsis)
  2. Georges Fleury, Le Guerrier. Raphanaud : un baroudeur hors-série au service de la France (1939-1962), France, Grasset, , 444 p. (ISBN 978-2-246-26581-8)
  3. Paul Bonnecarrère, Par le sang versé : La Légion étrangère en Indochine, France, Fayard, , 512 p. (ISBN 978-2-262-02609-7)
  4. « Colonel Raphanaud Joseph », sur www.fanion-vert-rouge.fr (consulté le )
  5. « Autres Célébrités », sur Troyes d'hier à aujourd'hui (consulté le )