Jean-Michel Arnold

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Jean-Michel Arnold
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Jean-Michel Arnold est un haut fonctionnaire français dont la carrière s'est déroulée dans le domaine du cinéma et des médias, en particulier comme directeur de département au CNRS.

Sans être réalisateur de film, Jean-Michel Arnold a cependant été à l’origine de plusieurs manifestations dans le monde du cinéma en tant que secrétaire général de la Cinémathèque française, président du Conseil international du cinéma, de la télévision et de la communication audiovisuelle (CICT) auprès de l’UNESCO, fondateur du CNRS Images/Media, des Rencontres internationales Image et Science, du Cinéma du réel, président du CAMERA, etc.

Biographie[modifier | modifier le code]

Les années de jeunesse[modifier | modifier le code]

Jean-Michel Arnold est le fils unique de Christine Brisset, une militante surnommée la « pasionaria des pauvres », dont une rue d'Angers porte le nom[1] et dont la vie a été le sujet d'un documentaire[2]. Son père, lui, meurt alors que Jean-Michel Arnold est encore jeune. Il quitte la ville d’Angers pour Paris à l'âge de 15 ans. Il se lie d’amitié avec Henri Langlois, fondateur de la Cinémathèque française, « un des personnages les plus importants de l'histoire du cinéma »[3].

À l’instigation de Langlois, il part pour l'Algérie indépendante, participe à la création de la Cinémathèque nationale algérienne[4], avec François Roulet, Ahmed Hocine et Mohamed Sadek Moussaoui.

Dans ce cadre, il organise le Congrès mondial des documentaristes et les Rencontres des cinémas du Monde pour le premier Festival culturel panafricain en 1969 (le deuxième s’est déroulé 40 ans plus tard en [5]).

Carrière : du CNRS à l'UNESCO[modifier | modifier le code]

Le CNRS Image/Média[modifier | modifier le code]

En 1974, le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) confie à Arnold la création du laboratoire audiovisuel du CNRS (le CNRS Audiovisuel devenu CNRS Image/Média) et l’en nomme directeur, poste qu’il occupe jusqu’en 2001.

Pour son action, il reçoit la première Médaille[6] de cristal du CNRS.

Il produit alors des centaines de films[7], d’émissions de télévision[8], de grands reportages[9], de documentaires de création, de coffrets multimédias…

Il organise et coorganise de nombreuses manifestations sur des thèmes liant les sciences et les arts. Il participe, comme représentant du ministère de la Recherche, à la création de La Fémis, l’école française de cinéma qui succède à l'IDHEC, et dont le premier président est Jean-Claude Carrière. Avec Enrico Fulchignoni, il développe le Conseil international du cinéma, de la télévision et de la communication audiovisuelle (CICT) auprès de l’UNESCO, qui regroupe l’ensemble des professions de l’image et du son.
En 1979, il s'intéresse avec Jean Rouch, au festival "L'homme regarde l'homme" créé par Jacques Willemont en 1975 à Créteil, puis transféré en 1978 à Beaubourg. Ils se l'approprient et le rebaptisent Cinéma du réel qui existe toujours.

Depuis 2006, Jean-Michel Arnold est membre du comité de parrainage de l'Institut régional du cinéma et de l'audiovisuel - Corse (IRCA), présidé par le réalisateur Magà Ettori. Il a animé un débat à la Maison de l'Unesco avec Magà Ettori sur la diversité dans le 7e art.

Les RIAVS[modifier | modifier le code]

En 1976, il crée les Rencontres internationales de l’audiovisuel scientifique, devenues les Rencontres Image et Science, manifestation annuelle qui rassemble des chercheurs, des créateurs, des producteurs et des diffuseurs. Cette manifestation constitue « une débauche de projets, d’expositions, de confrontations et de dialogues[10] ». Kōichirō Matsuura, Directeur général de l’UNESCO[11], la décrit « comme une initiative unique, soutenue par l’UNESCO, qui rassemble, en un seul projet, science, culture, communication et éducation. »

Les différentes volets de la manifestation[12] permettent d’analyser les performances et les contraintes de tous les éléments du mouvant dispositif d’accès aux savoirs — médias irradiants et interactifs — d’en favoriser la nécessaire complémentarité et d’en anticiper les développements.

  • Le Festival international de l’émission scientifique de télévision
    C’est le cœur de la manifestation. Il réunit deux populations aux rapports souvent difficiles d’attraction/répulsion : la communauté scientifique et les gens de médias. Il est devenu le rendez-vous incontournable des chercheurs et des professionnels de l’image et du son[13]. A la Tour Eiffel, plus de 300 sociétés de production, représentant 66 pays, présentent leurs émissions à un jury international — composé de scientifiques, de représentants des médias et de créateurs de toutes disciplines — qui décerne un grand prix, un prix spécial du ury et des prix « Imagerie scientifique », « Aventures et Découvertes », « Science et Société », « Santé », « Jeunesse » et « Magazine ».
  • Prix Argos
    Deux prix sont décernés chaque année à des sites Web : « Argos Denis Diderot » pour la valeur éducative et l’originalité du site et « Argos Lewis Carroll » pour la créativité et le souci de jeter des passerelles entre les cultures[14].
  • Prix Jules-Verne
    Cinq sociétés de télévision, représentant les cinq continents, sont en compétition chaque année. La chaîne distinguée ne l’est pas pour une émission particulière, mais pour l’ambition de sa politique de programmes et la qualité de sa grille.
  • Prix l’Affiche du Monde
    Sur un thème donné par les Rencontres (le Temps, le Mouvement, le Doute, la Complexité, la Métamorphose …), ce prix est décerné chaque année au meilleur film réalisé par l’étudiant d’une grande école de cinéma (en partenariat avec le Conseil International de Liaison des Écoles de Cinéma et de Télévision - CILECT) et pour le meilleur film réalisé par un cinéaste amateur (en partenariat avec l’Union Internationale du Cinéma amateur - UNICA).
  • Prix IAMS
    Ce prix décerné en partenariat avec l’International Association for Media in Science (IAMS) distingue une chaîne scientifique sur le web.
  • L’invitation au Musée
    200 musées partenaires offrent en accès gratuit des évènements liés au thème de l’année : expositions, cycles de projections, spectacles …

CAMERA[modifier | modifier le code]

Il a succédé à Hans Hartung comme président du Conseil Audiovisuel Mondial pour les Études et les Réalisations sur l'Art (CAMERA), association qui encourage les arts de l’image et les images de l’art en organisant des forums, en produisant des films et des ensembles multimédia et en décernant, chaque année, des Prix CAMERA[15]. Ils sont remis pour leurs politiques culturelles à une Ville, une Fondation, un Producteur de films, une Société de télévision, un Musée et un Éditeur[16].

CAMERA siège au comité exécutif du Conseil International du Cinéma, de la Télévision et de la Communication Audiovisuelle auprès de l’UNESCO (CICT) et a été choisi comme expert par l’UNESCO pour le choix des Villes créatives du Cinéma[17].

La Cinémathèque française[modifier | modifier le code]

Henri Langlois lui avait confié la direction des Amis de la Cinémathèque et la création d’une Union mondiale des musées de cinéma. Élu secrétaire général en 1981 et régulièrement réélu depuis, il a travaillé étroitement avec ses présidents successifs : Jean Rouch, Jean-Charles Tacchella, Claude Berri et actuellement Costa-Gavras.

L'UNESCO[modifier | modifier le code]

Il a été élu président du Conseil international du cinéma, de la télévision et de la communication audiovisuelle auprès de l’UNESCO (CICT) en 2000. Il en reste l’un des vice-présidents chargé de la plateforme Patrimoine.

Le CICT est l’instance conseillère de l'UNESCO sur toutes les questions concernant le cinéma, la télévision et les nouveaux media. Le CICT existe depuis plus de 50 ans en tant qu’ONG indépendante en relation officielle avec l’UNESCO, et domiciliée au siège de l’UNESCO à Paris.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Dictionnaire des rues »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) « Elle apparaît comme un recours, une "pasionaria" face aux problèmes criants de la misère matérielle de l'après-guerre. »
  2. L'institut de cinématographie scientifique Portrait de Christine Brisset, militante exceptionnelle qui devient la « pasionaria des pauvres », en prenant la tête d'une petite armée de volontaires (étudiants, ouvriers et femmes du monde...) qu'elle transforme en squatteurs.
  3. (en) NY Times 12 October 2005, film review du documentaire The Phantom of the Cinémathèque.
  4. Algérie, Les Années Pieds-Rouges (1962-1969), par Catherine Simon, La Découverte 2009 (ISBN 978-2-7071-5435-4). Voir « Quel cinéma ! » (pp. 133-154).
  5. Panaf 2009 Site du festival.
  6. Site du CNRS
  7. Laradioactivite.com Le Corps fragmenté produit par le CNRS Image/Média.
  8. CNRS Video Library ; par ex. Robot Sapiens produit par CNRS Image/Média, diffusion La Cinquième
  9. Yahoo Movies Cocorico Monsieur Poulet (1977) de Jean Rouch
  10. Libération, 31 octobre 2003 « À l'image de leur créateur, l'exubérant Jean-Michel Arnold, ces Rencontres internationales de l'audiovisuel scientifique auront irradié quelques semaines durant aux quatre coins de France, depuis le premier étage de la tour Eiffel jusqu'aux réseaux Web en passant par quelques dizaines de musées dans six villes de province. »
  11. CNRS November 2006 Voir page 18 “Dialogue et Conscience” par le Directeur général de l’UNESCO
  12. Le Nouvel Observateur 2005 « Annick Demeule et Jean-Michel Arnold, animateurs de la manifestation, présentent une fascinante et réjouissante série de dessins animés et documentaires pédagogiques, ainsi que les premiers films Gaumont ».
  13. Science pour Tous !, entretien avec Jean-Michel Arnold, 6 novembre 2001.
  14. Voir sur insite.com.br.
  15. CAMERA Site à l’UNESCO.
  16. Photography Magazine, septembre 2001, « Le plus important prix de l’UNESCO, le prix CAMERA a été décerné à Taschen en tant que meilleur éditeur d’art international ».
  17. UNESCO Villes Créatives « Copie archivée » (version du sur Internet Archive) « Les villes admises ont le droit d’utiliser le logo de l’UNESCO suivant la charte graphique en vigueur ».

Lien externe[modifier | modifier le code]