Jean-Baptiste Jehannin de Chamblanc

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jean-Baptiste François Jehannin de Chamblanc
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Archives conservées par

Jean-Baptiste-François Jehannin de Chamblanc, né à Dijon en 1722 et mort à Dompierre le est un juriste, conseiller du Parlement de Bourgogne et collectionneur d'objets d'art français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-Baptiste-François Jehannin de Chamblanc naît à Dijon en 1722[1].

Sa première formation se déroule au collège Jésuite des Godrans de Dijon puis à la faculté de droit[1].

Portail de l'hôtel particulier de la famille Chamblanc

Fils et petit-fils de conseillers au Parlement de Bourgogne, il exerce à son tour la charge de conseiller de 1741 à 1762[1]. En 1762, il renonce à cette charge pour se consacrer à ses activités de collectionneur. Dans ce but, il vend une partie de ses domaines. Il transforme son hôtel particulier pour accueillir au mieux ses livres et objets d'art.

En 1789, malade, Jehannin de Chamblanc se rend en cure sur les conseils de son médecin. Il prend d'abord les eaux en Auvergne, avant de gagner, en 1790, Fribourg en Suisse. En son absence, sa collection et ses biens sont saisis.

Depuis la Suisse, il entame des démarches pour se faire retirer de la liste des émigrés. Il y meurt le sans avoir pu revenir à Dijon ni récupérer ses biens[1].

Les collections de Jehannin de Chamblanc[modifier | modifier le code]

À partir de 1750 environ, Jehannin de Chamblanc se lance dans la constitution d'une collection de type encyclopédique[2]. En quelques décennies, il rassemble 284 tableaux, 3000 empreintes et moulages d'intailles, 10 000 estampes, ainsi que des dessins. Son goût ne s'arrête pas au dessin occidental : il acquiert également des dessins indiens et chinois. Sa collection comporte un cabinet de chinoiseries, des armes, des émaux et des bronze. Sa bibliothèque compte près de 20 000 ouvrages. Cet ensemble est complété par un cabinet d'histoire naturelle et un cabinet de physique de plus de 800 instruments[2].

Le contenu de la collection et de la bibliothèque sont précisément connus grâce à un inventaire, probablement tenu par Jehannin de Chamblanc lui-même. Le collectionneur annotait par ailleurs chaque estampe, livre, dessin en sa possession à l'aide d'un système de cotation renvoyant à l'inventaire. Il marquait enfin chaque feuille du prix qu'il avait consacré à son acquisition.

Les saisies révolutionnaires[modifier | modifier le code]

Durant la Révolution, ses biens sont saisis, Jehannin de Chamblanc étant considéré comme émigré. Le mobilier et les tapisseries sont vendus. L'essentiel des collections est cependant sauvegardé par la Convention de 1792, qui les « réserve pour l’instruction publique ». François Devosges est chargé d'en dresser l'inventaire[2].

Les différentes pièces de la collection sont versées aux institutions patrimoniales dijonnaises, pour la plupart tout juste fondées : 58 tableaux, ainsi que de nombreux dessins rejoignent le Musée des Beaux-Arts. Le cabinet d'histoire naturelle est versé au muséum d’Histoire naturelle de Dijon, tandis que la plupart de ses livres et estampes intègrent la Bibliothèque de Dijon[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Biographie de Jehannin de Chamblanc », sur Bibliothèque municipale de Dijon (consulté le ).
  2. a b c et d Fondation Custodia, « notice L.3713 (collection Jehannin de Chamblanc) », sur Frits Lugt, Les Marques de Collections de Dessins & d'Estampes, après 2010 (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Un cabinet d’amateur dijonnais au XVIIIe siècle, la collection Jehannin de Chamblanc (cat. d'exp.), Dijon, musée des Beaux-Arts, .
  • Dessins français, XVIIe et XVIIIe siècles, des collections du musée de Dijon (cat. d'exp.), Dijon, musée de Dijon, palais des États de Bourgogne, .
  • Annie Chaux Haïk, « La bibliothèque de Jehannin de Chamblanc (1722-1797), reflet de sa rupture avec une longue tradition familiale », Le Bulletin du renouveau du Vieux-Dijon, no 60,‎ .
  • Annie Chaux Haïk, Recherches sur la collection d’estampes d’un amateur bourguignon du XVIIIe siècle, Jehannin de Chamblanc (thèse de doctorat, 2 vols), Dijon, université de Borugogne, .
  • Johanna Daniel, « Voyager en image : la topographie dans la collection de Jehannin de Chamblanc (1722-1797) », Cahiers de l'École du Louvre, no 21,‎ (DOI 10.4000/cel.28418, lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]