Into the Jaws of Death

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Into the Jaws of Death, photographie de Robert F. Sargent.

Taxis to Hell – and Back – Into the Jaws of Death, couramment nommée Into the Jaws of Death (« Dans la gueule de la Mort »), est une photographie d'Omaha Beach lors du débarquement de Normandie le jour J (le ), au cours de la Seconde Guerre mondiale. Elle a été prise à partir d'une barge de débarquement de l'USS Samuel Chase (en), par Robert F. Sargent, chef photographe de la Garde côtière des États-Unis.

Le titre de cette photographie en noir et blanc provient du poème Charge de la brigade légère d'Alfred Tennyson.

Description[modifier | modifier le code]

Brèches (gaps sur la carte) effectuée par la Gap Assault Team 10[1] chargée d'éliminer les obstacles de plage[2].

La photographie montre des fantassins lourdement chargés[3] de la 1re division d'infanterie. Une fois la rampe du LCVP abaissée, les G.I.'s débarquent de la barge, se jettent à l'eau et avancent vers le rivage. Leur progression vers la plage est rendue difficile par le poids de leur équipement et par le fait qu’ils sont à moitié immergés[4]. L'assaut a lieu dans le secteur de Easy Red d'Omaha, entre les sorties de plage 1 et 3[5]. La photo a été prise vers 7h30, ce qui ne correspond pas à la première vague d'assaut[6]. La première consiste en effet en un bataillon d'assaut chargé composé notamment de 30 chars Sherman M4 transformés en DD amphibies, de la compagnie A du 741ème bataillon de chars (en). Il est chargé de fournir des tirs de couverture à la seconde vague, débarquée deux minutes plus tard et composée de la Gap Assault Team 10. Un des cinq chars Sherman M4 est visible sur la plage[7], les vingt-sept autres ayant coulé à pic car ils avaient été lancés trop loin du rivage et par une mer trop forte[8].

La couverture nuageuse basse explique en partie que les bombardements aériens et navals préalables au débarquement n'ont pas eu l'efficacité attendue[9] : les nids de résistance WN 62 et WN 65 ne sont pas neutralisés[7].

La photographie montre également la levée de galets qui baigne les pieds de la falaise, et la ligne de crête bien dessinée[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cette équipe est composée d'hommes-grenouilles du NCDU du 7th Naval Beach Battalion qui doivent déminer et faire exploser les obstacles immergés, et de sapeurs du génie qui doivent dégager les obstacles sur la plage
  2. Laurent Mari, Omaha la sanglante, Heimdal, , p. 24
  3. Le paquetage comprend notamment le casque M1 avec son filet de camouflage, la veste de combat M-41 (en), le fusil M1 Garand (certains GI's ont enveloppé son canon dans un sac étanche de pliofilm (en), un ceinturon cartouchière, un bidon et quart de fer-blanc, une pelle-pioche (en) dans le dos et un havresac.
  4. La photographie ne montre pas les soldats qui se noient dans les chenaux creusés par la marée entre les langues de sable. « Le courant est si fort que les péniches de débarquement ont été déportées et les assaillants n’arrivent pas aux endroits prévus dans le plan d’attaque. Les soldats américains quittent leur barge à quelques mètres du rivage. Quand ils sautent dans la mer, beaucoup coulent dans l’eau froide alourdis par le poids de leurs paquetages. La majorité d’entre eux portent 30 kilos ». Cf Jean-Baptiste Pattier, D-Day. Histoires mémorables du Débarquement et de la bataille de Normandie, Armand Colin, , p. 96.
  5. Ces sortie (légendées D-1, D-3, E-1 et E-3 sur la carte) correspondent à des vallées sèches suspendues dont l'échancrement est bien visible.
  6. Les vagues de troupes d'assaut et diverses formes de soutien doivent arriver à des intervalles de 10 minutes.
  7. a et b (en) Martin K. A. Morgan, The Americans on D-Day:A Photographic History of the Normandy Invasion, Quarto Publishing, , p. 101
  8. Jean Quellien, Jour J et bataille de Normandie. La Normandie au cœur de la guerre, Mémorial de Caen, , p. 118
  9. Jean-Baptiste Pattier, D-Day. Histoires mémorables du Débarquement et de la bataille de Normandie, Armand Colin, , p. 96
  10. Laurent Mari, Omaha la sanglante, Heimdal, , p. 2

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]