Grotte d'Iroungou

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Grotte d'Iroungou
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Caractéristiques
Occupation humaine
XIVe au XVe siècle apr. J.-C.
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La grotte d'Iroungou est une grotte funéraire datant de la période précoloniale, située près de la ville de Mouila, dans la province de la Ngounié, au Gabon. Lieu de sépulture collectif, la grotte contient les restes d'au moins 28 personnes et des centaines d'objets en fer, en cuivre et des coquillages percés[1]. Le site archéologique n'a pas d'équivalent en Afrique centrale[1].

Géologie[modifier | modifier le code]

La grotte d'Iroungou est formée dans un calcaire du protérozoïque supérieur de la série schisto-calcaire (supergroupe Ouest-Congolien) du bassin du Nyanga-Niari (Congo, Gabon).

Historique des recherches[modifier | modifier le code]

La grotte d'Iroungou a été découverte par Olivier Testa et Richard Oslisly en 2018[2]. La salle principale de la grotte est accessible par un puits naturel de 15 mètres de profondeur. Lors de l'exploration de la grotte, le spéléologue a découvert des centaines d'ossements humains dispersés sur le sol provenant d'au moins 28 individus, ainsi que de nombreux artéfacts en fer et en cuivre[3],[4]. Depuis, une série de missions archéologiques et de fouilles ont été menées par le CNRS, en collaboration avec l' Agence nationale des parcs nationaux. Les missions ont recensé 512 objets. Seuls les artéfacts présents en surface ont été collectés[1].

Artéfacts trouvés dans la grotte[modifier | modifier le code]

Au cours de quatre missions en 2019-2020, 486 objets en fer et 26 objets en cuivre, 127 coquillages marins de l'Atlantique (15 d'entre eux étant percés), et 39 dents de carnivores percées ont été récupérés[1]. Les artéfacts métalliques se composent de houes-monnaie, de bracelets, de bagues, de couteaux, de sagaies, de cloches en fer (gongs) et d'un nouveau type d'objet, huit tiges de fer forgé en forme de spatule de 70 cm de long, encore jamais trouvées ailleurs en Afrique[3].

Datations[modifier | modifier le code]

Des datations carbone 14 ont été réalisées sur une vingtaine d'échantillons osseux de squelettes d'Iroungou. Les inhumations s'étendent entre le XIVe et le XVe siècle apr. J.-C.[1]. Les corps étaient jetés ou descendus avec des cordes depuis le haut du puits. Toutes les incisives supérieures sont manquantes sur les crânes de la grotte. Les dents ont été extraites du vivant des individus, probablement comme marqueur d'appartenance ethnique[1] ou d'un rôle social déterminé[4].

Galerie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Sébastien Villotte, Sacha Kacki, Aurélien Mounier, Pascal Mora, Loic Espinasse, Jules Zamke Dempano, Christian Gerin, Quentin Meunier and Richard Oslisly, « Mortuary behaviour and cultural practices in pre-colonial West Central Africa: new data from the Iroungou burial cave, Gabon », Antiquity,‎ (lire en ligne)
  2. « Découverte archéologique/Grotte de l'Irougou : "Eureka !" », Gaboneco,‎ (lire en ligne)
  3. a et b « Communiqué de presse sur la découverte de la grotte d'Iroungou », NOT Engineers,
  4. a et b Olivier Testa, Rapport de mission spéléologique Mouila 2018 (Gabon), NOT Engineers, , 52 p. (DOI 10.13140/RG.2.2.30470.50241, lire en ligne)