Gouvernement Milei

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Gouvernement Milei

République argentine

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Le gouvernement Milei annonçant le projet de loi DNU en 2023.
Président Javier Milei
Vice-présidente Victoria Villarruel
Élection 19 novembre 2023
Formation
Durée 4 mois et 17 jours
Composition initiale
Coalition La liberté avance - Proposition républicaine[1],[2]
Ministres 10
Femmes 3
Hommes 7
Représentation
Chambre des députés
76  /  257
Sénat
13  /  72
Drapeau de l'Argentine

Le gouvernement Milei est le gouvernement d'Argentine à partir du , dont le président est Javier Milei.

Contexte[modifier | modifier le code]

Candidat à l’élection présidentielle de 2023, Javier Milei présente un « plan tronçonneuse » visant à massivement diminuer les dépenses publiques : son projet comprend la suppression de plusieurs ministères (Éducation, Santé, Travaux publics et Développement social, Femmes), la libéralisation du port d'armes pour les civils et du commerce d'organes[3],[4]. Sa colistière Victoria Villarruel, candidate à la vice-présidence, est négationniste des crimes de la dictature[5]. C'est sa sœur Karina Milei, de deux ans sa cadette, qui contrôle l'ensemble de sa campagne, de l’organisation des meetings jusqu’à la composition de l’entourage[6].

À la surprise générale, Javier Milei arrive largement en tête des primaires de l'élection présidentielle, le 13 août 2023, avec 29,86 % des voix[7]. Après ce scrutin, ses déclarations virulentes à l'encontre du peso argentin et ses appels à ne pas épargner ou faire de placements en monnaie nationale provoquent la chute du peso[8].

Le 22 octobre 2023, il arrive en ballottage défavorable avec 29,99  % des voix au premier tour du scrutin présidentiel, face au centriste Sergio Massa, soutenu par la coalition péroniste (36,78  %). Il s'allie alors avec la droite traditionnelle en vue du second tour, alors qu'il avait jusqu'alors fondé sa campagne sur le rejet de la « caste » politique. Cette alliance est vécue comme une trahison par une partie de sa coalition et onze députés annoncent dans la foulée quitter La liberté avance[9],[10].

Alors que les sondages annonçaient un duel serré, Javier Milei l'emporte finalement avec 55,7 % des voix exprimées, le 19 novembre. Sergio Massa reconnaît sa défaite et félicite son adversaire[11].

Historique[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Après l'élection de Javier Milei, ce dernier se rapproche encore davantage de l'ancien président Mauricio Macri et de l'ancienne ministre Patricia Bullrich, de Proposition républicaine (PRO), qui l'ont soutenu au second tour[12],[13]. Au sein de son gouvernement, il nomme Bullrich elle-même et Luis Caputo (es), tous deux déjà ministres dans le gouvernement de Macri[14],[15]. Cette nomination de deux figures de Proposition républicaine (PRO) interroge sur le soutien du parti, qui se déchire en interne[2], la ministre Bullrich prévoirait de constituer un groupe du PRO en faveur du gouvernement de Milei[1].

Composition[modifier | modifier le code]

Image Fonction Nom Parti
Président Javier Milei PL (LLA)
Vice-présidente Victoria Villarruel PD (LLA)
Chef de cabinet des ministres Nicolás Posse LLA
Ministre des Relations extérieures Diana Mondino (es) LLA
Ministre de la Défense Luis Petri (es) UCR
Ministre de l'Économie Luis Caputo (es) PRO
Ministre des Infrastructures Guillermo Ferraro LLA
Ministre de l'Intérieur Guillermo Francos (es) LLA
Ministre de la Sécurité Patricia Bullrich PRO
Ministre de la Justice Mariano Cúneo Libarona (es) Indép.
Ministre du Capital humain Sandra Pettovello UCEDE
Ministre de la Santé Mario Russo Indép.

Politique intérieure[modifier | modifier le code]

Tout de suite après son investiture, le gouvernement Milei annonce la dévaluation du peso de 50 % passant de 400 pesos pour 1 dollar à 800 pesos pour 1 dollar. Cette dévaluation s'opère dans un contexte d'une très forte inflation, ainsi que d'un cours du peso sur le marché noir qui peut atteindre parfois les 1 000 pesos pour 1 dollar[16]. En parallèle, le gouvernement annonce un arrêt des dépenses de travaux sur les infrastructures et une baisse des subventions sur l'énergie et le transport[17].

Peu de temps après, le gouvernement annonce adopter par décret une série massive de dérégulations, avec près de 300 mesures concernées[18]. Puis fin décembre 2023, il annonce une nouvelle série de réformes comprenant 664 articles[19]. Le DNU (Décret de Nécessité et d'Urgence) comprend, entre autres, la dérégulation du marché immobilier, en particulier la fin de l'encadrement des loyers. Un mois après sa promulgation, le nombre de logements disponibles double à Buenos Aires et les prix chutent de 20 %[20].

En mars 2024, la tension sociale augmente sensiblement dans le pays suite à ces mesures d'austérité massives dont par exemple une forte augmentation des prix des transports en commun[21]. En avril 2024, des centaines de milliers personnes manifestent contre les mesures d'austérité du gouvernement Milei, notamment vis à vis des universités[22].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (es) « ¿Cómo se rearman los socios de Juntos por el Cambio que serán oposición a Javier Milei? », sur pagina12.com.ar/, .
  2. a et b (es) « Juntos por el Cambio, entre fracturas y treguas en el Congreso », sur pagina12.com.ar/, .
  3. (es) Federico Rivas Molina, « Javier Milei, el candidato libertario que capitaliza el descontento en Argentina », sur El País Argentina, .
  4. « Javier Milei, l'anarcho-capitaliste perturbateur de la présidentielle argentine », sur France 24, (consulté le ).
  5. « En Argentine, le difficile enracinement local de l’ultralibéral Javier Milei », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Javier Milei, l’économiste ultralibéral qui bouscule la politique en Argentine », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  7. Javier Milei, l’extrémiste de marché qui séduit l’Argentine, Médiapart, 14 août 2023, Romaric Godin
  8. « Argentine: le peso s'effondre sur fond d'accès de fièvre pré-élections -Le 10 octobre 2023 à 23:20 | Zonebourse », sur zonebourse.com, (consulté le ).
  9. « Election présidentielle en Argentine : la droite implose face au libertarien Javier Milei », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (es) « Once legisladores abandonan el partido de Milei tras su acuerdo electoral con Macri », sur SWI swissinfo.ch, (consulté le ).
  11. « Argentine: l'économiste ultralibéral Javier Milei est élu président », sur BFMTV (consulté le )
  12. (es) « El apoyo al ultra Milei, una moneda en el aire para el expresidente argentino Mauricio Macri », sur El País, .
  13. (es) « Bullrich consuma su alianza con Milei como ministra de Seguridad », sur El País, .
  14. (es) « Macri celebró que Bullrich y Caputo se sumen al gobierno de Javier Milei y les deseó "éxitos" », sur ambito.com, .
  15. (es) « Quiénes son los confirmados en el Gabinete de Milei hasta ahora », sur cronista.com, .
  16. (en) Jorge Otaola et Walter Bianchi, « Argentina devalues peso, cuts spending to treat fiscal deficit 'addiction' » Accès libre, sur Reuters,
  17. « Argentine: le gouvernement Milei dévalue le peso de plus de 50% » Accès libre, sur Le Figaro,
  18. « En Argentine, le président Javier Milei annonce une dérégulation massive de l’économie » Accès libre, sur Le Monde,
  19. Flora Genoux, « Argentine : Javier Milei poursuit son choc libéral avec un projet de loi englobant une série de réformes » Accès payant, sur Le Monde,
  20. (es) Belén Fernández, « Murió la Ley de Alquileres: ya se duplicó la oferta de departamentos en CABA y caen los precios », sur www.cronista.com, (consulté le )
  21. « «Ca va mal finir»: la température sociale s’élève en Argentine » Accès libre, sur Lematin.ch,
  22. « En Argentine, forte mobilisation contre l’austérité budgétaire dans l’enseignement supérieur public » Accès libre, sur Le Monde,