Giovanni Cinelli Calvoli

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Giovanni Cinelli Calvoli
Biographie
Naissance
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LoretteVoir et modifier les données sur Wikidata
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Clemente Settimi (d), Evangelista Torricelli, Alessandro Marsili (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Giovanni Cinelli Calvoli (Florence, - Lorette, ), est un médecin, érudit et bibliographe toscan.

Biographie

Giovanni Cinelli Calvoli naquit à Florence le . Il fit ses études à l’Université de Pise, où l’un de ses professeurs fut le célèbre Evangelista Torricelli. Reçu docteur en philosophie et en médecine, il se maria et retourna dans sa patrie en 1651. Il fut appelé cinq ans après à Porto-Longone, petite ville de l’Île d'Elbe, et y exerça pendant plusieurs années sa profession. La perte qu’il y fit de sa femme, qui lui laissait quatre enfants, le força d’en sortir et d’aller s’établir au bourg St-Sépulcre, près de Florence. Il s’y remaria, et ses enfants croissant en âge, les besoins de leur éducation le rappelèrent à Florence même. Il y forma des liaisons intimes avec les savants et les gens de lettres les plus célèbres, et entre autres avec le fameux Antonio Magliabechi. Ce savant, qui était alors garde de la bibliothèque du grand-duc, prit en lui une telle confiance, qu’il mit à sa disposition une clef de ce riche dépôt. Cinelli s’y ensevelit, pour ainsi dire, et s’y livra aux recherches les plus assidues sur l’histoire littéraire de la Toscane, et sur tous les auteurs qui ont illustré cet heureux pays. Ce fut là qu’il conçut aussi l’idée de recueillir les titres de certains opuscules qui ne laissent pas d’être utiles, malgré leur peu d’étendue, mais qui n’ont souvent qu’une existence éphémère, que la petitesse de leur volume fait disparaitre en peu de temps, et que l’on a ensuite beaucoup de peine à retrouver. À mesure qu’il en eut recueilli un certain nombre, il les publia par cahiers, sous le titre de Biblioteca volante, scanzia 1, 2, 3, 4, etc., in-8°. Le 1er cahier, ou la 1er tablette (scanzia), parut à Florence en 1677 ; la 2e, ibid., la même année ; la 3e et la 4e à Naples, en 1682 et 1685. L’auteur joignait quelquefois des critiques au titre des ouvrages. Il lui en échappa une dans ce 4e cahier, au sujet d’une discussion qui s’était élevée entre deux médecins de Florence ; celui des deux contre qui elle était dirigée, et qui était médecin du grand-duc Cosme III de Médicis, accusa Cinelli de calomnie, obtint l’ordre de son arrestation, l’attaqua devant les tribunaux, et eut le crédit de le faire condamner à retirer l’édition de ce 4e cahier, à en donner une seconde, où serait effacée la note injurieuse, et à déclarer même que celle de la première édition avait été insérée sans son aveu, etc. Le cahier fut brûlé publiquement par l’exécuteur de la justice. Cinelli se soumit à tout pour obtenir sa liberté ; dès qu’il fut libre il se mit en mesure de réclamer contre la violence et l’injustice. Il ne le pouvait faire à Florence ; il résolut d’en sortir, de quitter sa patrie, sa femme, ses enfants, ses amis ; il partit, se rendit à Venise, et y fit imprimer, peu de temps après, un écrit intitulé : Giustificazione di Giovanni Cinelli, sous la date de Cracovie, 1583, in-fol. de 24 p. Il y donna une libre carrière à son ressentiment, et n épargna pas un ennemi dont il n’avait plus rien à craindre. De Venise, il revint à Bologne, où il fut accueilli de tous les savants, et reçu de l’académie des Gelati ; il alla ensuite à Modène remplir une claire de langue toscane, que ses amis y avaient fait créer pour lui ; mais cette chaire ne fournissant pas suffisamment à son existence, il reprit l’exercice de son état de médecin, et fut appelé successivement dans plusieurs petites villes du Duché de Modène, de la Marche et des environs. Il continuait cependant de publier des tablettes, ou cahiers de sa Bibliothèque volante, et il saisissait de temps en temps l’occasion de repousser dans des notes les attaques de ses ennemis. La plus violente lui fut portée en même temps qu’à son fidèle ami Magliabechi, dans un libelle latin, où, sous le titre de vie de l’un et de l’autre de ces deux savants, on répandait contre eux les plus impudentes calomnies. Cette prétendue vie donna à Cinelli l’idée d’écrire la sienne, et d’y répondre à toutes les fausses imputations dont il avait été l’objet ; il le fit, mais avec tant de fiel et d’emportement, qu’ayant confié son manuscrit à l’un de ses fils qui était moine, ce bon religieux, dans un mouvement de charité chrétienne, déchira le manuscrit de son père. Cinelli fut choisi, en 1609, par le cardinal Bichi, évêque d’Ancône, pour être son premier médecin. Il alla donc se fixer auprès de ce prélat, et complait y passer le reste de sa vie ; mais le cardinal mourut, et son premier médecin, obligé de se pourvoir ailleurs, fut placé avec le même titre, à la Sainte Maison de Lorette. Ce fut un port où il respira enfin ; il reconnut qu’il avait lui-même aigri ses maux en s’y montrant trop sensible ; il reprit même sa justification, y corrigea ce qu’elle avait de violent et d’amer contre son premier persécuteur, et voulut qu’elle ne fut jamais réimprimée que dans cet état après sa mort. Une maladie de peu de jours le conduisit à ce dernier terme, le . Il avait alors publié 16 cahiers, ou scanzie de sa Bibliothèque volante, et rédigé le 17e et le 18e. Le docteur Dionisio Andrea Sancassani, son ami, les publia et en forma deux autres des matériaux recueillis par Cinelli. Ces vingt cahiers, imprimés à différentes époques, dans l’espace de près de trente ans, étaient devenus très-difficiles à rassembler. Le même docteur Sancassani les réunit, en disposa tous les articles par ordre alphabétique, et donna une édition générale de la Biblioteca volante, Venise, Albrizzi, 1734, 4 vol. in-4°, ouvrage dans lequel les passions de l’auteur prennent trop souvent la place de la justice, mais cependant utile pour l’histoire littéraire, et où l’on trouve un assez grand nombre de faits qu’on chercherait inutilement ailleurs. Les matériaux du premier ouvrage que Cinelli avait projeté, et dont il ne cessa de s’occuper toute sa vie, formaient une masse considérable, sous le titre de Biblioteca degli scrittori Fiorentini e Toscani. Ces matériaux passèrent entre les mains du chanoine Antonio Maria Biscioni, qui les réduisit à 12 vol. in-fol. ; ils sont restés en cet état à Florence, dans la bibliothèque Magliabecchienne, où ils sont encore.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes