Fièvre équine du Potomac

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Ehrlichiose monocytique équine

Chaîne de transmission de la fièvre équine du Potomac.

La fièvre équine du Potomac, ou ehrlichiose monocytique équine, est une maladie des chevaux, causée par la bactérie Neorickettsia risticii. Elle est provoquée par l'ingestion accidentelle d'insectes aquatiques infestés par cette bactérie. Elle se manifeste par des coliques, des diarrhées et une perte d'appétit, pouvant dans les cas graves entraîner la mort.

Décrite pour la première fois aux États-Unis en 1979, cette maladie a depuis été identifiée au Canada, notamment au Québec. Un vaccin a été développé pour la prévenir dans les zones infectées.

Histoire[modifier | modifier le code]

Cette maladie a été identifiée pour la première fois en 1979 dans l'Est des États-Unis, près du fleuve Potomac, d'où son nom.

En 2001 et en 2007, la maladie nommée churrio ou churrido equino en Uruguay et au Brésil est identifiée comme similaire à la fièvre équine du Potomac, étant causée par les mêmes agents infectieux[1],[2].

Les premiers cas se déclarent au Québec entre juillet et août 2010[3].

En septembre 2020, une épidémie éclate en Alberta, avec 16 cas recensés en quelques semaines[4]. Un cas est détecté à Shenandoah, en Virginie, en juillet 2021[5].

Contamination[modifier | modifier le code]

La contamination a lieu près de plans d'eau, durant la période de pullulation des insectes aquatiques vecteurs, en été et au début de l'automne[6], généralement de juin à octobre[7]. Les chevaux ingèrent accidentellement des insectes aquatiques porteurs de la bactérie Neorickettsia risticii (en), qui se multiplie dans leurs intestins et finit par déclencher une colique[6].

Signes cliniques[modifier | modifier le code]

Les animaux affectés ne sont pas contagieux, bien que la jument gestante puisse transmettre la maladie à son poulain, ou avorter[6].

Les signes cliniques de la fièvre équine du Potomac incluent une perte d'appétit, de la fièvre, un aspect abattu, des coliques et de la diarrhée[6],[3]. Des œdèmes peuvent être visibles sur les membres et sous l'abdomen[6].

La maladie peut évoluer vers une fourbure, et se révèle mortelle dans certains cas[6], soit environ 30 % des cas[7].

Sans complications, la guérison survient en une semaine[6].

Prévention et traitement[modifier | modifier le code]

La prévention contre la fièvre équine du Potomac consiste à limiter les possibilités d'ingestion des insectes aquatiques, en empêchant l'accès aux plans d'eau, ou en réduisant la population de ces insectes[6]. Il est ainsi possible de donner aux chevaux accès à une source d'eau propre non-contaminée et éloignée des sources de lumière, qui attirent les insectes[6].

Une vaccination a été développée pour les chevaux de plus de cinq mois[6].

En cas de contamination, le traitement est basé sur la ré-hydratation pour lutter contre les effets de la diarrhée, et sur l'administration d'anti-inflammatoires non stéroïdiens en cas de coliques ou de fourbure[6]. Il est possible d'administrer des antibiotiques qui améliorent l'état du cheval en 24 à 48 heures[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Fernando Dutra, Luíz Filipe D. Schuch, Eduardo Delucchi et Bruna R. Curcio, « Equine Monocytic Ehrlichiosis (Potomac Horse Fever) in Horses in Uruguay and Southern Brazil », Journal of Veterinary Diagnostic Investigation, vol. 13, no 5,‎ , p. 433–437 (ISSN 1040-6387, DOI 10.1177/104063870101300514, lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) C. M. Ferrão, A. E. Aboud-Dutra et G. S. Gazêta, « Equine Monocytic Ehrlichiosis (EME) in Rio de Janeiro State, Brazil », Arquivo Brasileiro de Medicina Veterinária e Zootecnia, vol. 59,‎ , p. 1575–1578 (ISSN 0102-0935 et 1678-4162, DOI 10.1590/S0102-09352007000600034, lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b Dre Isabelle Picard et Mme Laurie Bédard, « Premiers cas de fièvre équine du Potomac au Québec », Bulleton zoosanitaire Raizo, .
  4. « Les chevaux albertains frappés par une éclosion de fièvre », sur Radio-Canada.ca, (consulté le ).
  5. « Un cas de fièvre du potomac - Shenandoah, Virginie - Etats-Unis - 19/07/2021 », sur Respe - Réseau d'Epidémio-Surveillance en Pathologie Équine (consulté le ).
  6. a b c d e f g h i j k et l « Fièvre équine du Potomac », sur MAPAQ (consulté le ).
  7. a et b Holland et al. 1985, p. 522.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Holland et al. 1985] (en) Cynthia J. Holland, Miodrag Ristic, Adeyinka I. Cole et Philip Johnson, « Isolation, Experimental Transmission, and Characterization of Causative Agent of Potomac Horse Fever », Science,‎ (DOI 10.1126/science.3880925, lire en ligne, consulté le )
  • [Palmer 1985] (en) Jonathan E. Palmer, « Potomac Horse Fever », Veterinary Clinics of North America: Equine Practice, update on Infectious Diseases, vol. 9, no 2,‎ , p. 399–410 (ISSN 0749-0739, DOI 10.1016/S0749-0739(17)30406-6, lire en ligne, consulté le )