Edmond Demolins

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 5 octobre 2021 à 19:56 et modifiée en dernier par Girart de Roussillon (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Edmond Demolins
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 55 ans)
CaenVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de
Influencé par

Edmond Demolins, né le à Marseille et mort le à Caen, est un économiste, sociologue et pédagogue français social, contre-révolutionnaire et corporatiste. Il est également connu pour avoir été le fondateur de l'École des Roches.

Biographie

Disciple de Le Play, il fonde la revue La Science sociale, avec le soutien d'un autre disciple leplaysien Henri de Tourville (1842-1903)[1]. En 1897, il fait un voyage en Angleterre où il rencontre le pasteur Cecil Reddie fondateur de l'école d'Abbotsholme et de l'école de Bedales, une école où les cours sont remplacés par des activités artistiques, scientifiques et techniques, dans lesquelles les enfants découvrent les savoirs nécessaires à leur instruction[2].

De retour en France, Demolins publie A quoi tient la supériorité des Anglo-Saxons, ouvrage où il fait l'éloge de la pédagogie active comme moyen de développement personnel, économique et social. Il fonde en 1899 l'École des Roches, pionnière dans le domaine des méthodes actives, alors que l'introduction de celles-ci — revendiquée tant par les disciples de Le Play, par les « républicains » ou par les « anarcho-syndicalistes » — acquiert « une dimension ambiguë tant sur le plan politique qu'idéologique »[2].

Profondément investi dans le combat des idées, ses réflexions s'adressent aux élus et aux électeurs[3] : « Comment expliquer le respect, le fétichisme que les divers partis professent en paroles à l'égard du suffrage universel et la façon absolument indigne, méprisante, dont ils le traitent tous ? […] L'impossibilité de gouverner en pratiquant loyalement le suffrage universel tient à ce que la très grande majorité des électeurs est absolument incapable de connaitre et d'apprécier les questions qu'on lui demande de résoudre. […] J'ai sous les yeux le recueil des programmes, professions de foi et engagements électoraux de 1886. […] Vous ne pouvez rien imaginer de pareil […] En fait de vues politiques, on ne rencontre que des lieux communs, des déclamations, des projets de refonte complète de la Société des abstractions creuses : Jamais rien de pratique, de positif, rien qui donne l'idée de gens sérieux parlant à des gens sérieux d'affaires sérieuses. […] Les politiciens vivent du suffrage universel comme d'une industrie lucrative; il est leur bien, il est leur chose, il est leur moyen d'existence. Ce sont eux qui l'ont acclimaté parmi nous sous sa forme actuelle. »

Dans Les Français d'aujourd'hui - Les types sociaux du Midi et du Centre, il cherche les raisons de la nature des types sociaux du Midi et du Centre dans leur mode de subsistance et le climat. Le propos antiméridionalisme, résumé par l'historienne Céline Piot, n'est guère flatteur : « victime d'une incurable inaptitude au travail, le Méridional est naturellement porté vers la politique, cette industrie rentable des peuples fainéants et non industrieux »[4].

Vie personnelle

Marié à Juliette Lebaudy, cousine germaine de Gustave Lebaudy, il est le grand-père de Bernard Demolins[5].

Publications

  • Histoire de France, depuis les premiers temps jusqu'à nos jours d'après les sources et les travaux récents, T. 1, Les Origines, Paris : Librairie de la Sté Bibliographique, 1879
  • Histoire de France, depuis les premiers temps jusqu'à nos jours d'après les sources et les travaux récents, T. 2, La Monarchie féodale, Paris : Librairie de la Sté Bibliographique, 1879
  • Histoire de France, depuis les premiers temps jusqu'à nos jours d'après les sources et les travaux récents, T. 3, La Monarchie moderne, Paris : Librairie de la Sté Bibliographique, 1880
  • Histoire de France, depuis les premiers temps jusqu'à nos jours d'après les sources et les travaux récents, T. 4, La Révolution et les monarchies contemporaines, 3e éd., Paris : Librairie de la Sté Bibliographique, 1880
  • Le Play et son œuvre de réforme sociale, 2e éd., Paris : bureaux de la Réforme sociale, 1884
  • Comment élever et établir mes enfants?, Paris : Firmin-Didot, 1893
  • Quel est le Devoir présent ? - Réponse à M. Paul Desjardins, Paris : Firmin-Didot 1894
  • À quoi tient la supériorité des Anglo-Saxons ?, 1897 (lire en ligne sur Gallica).
  • L'Éducation nouvelle : L'École des Roches, 1898 (lire en ligne sur Gallica).
  • Comment la route crée le type social, en 2 volumes, Firmin-Didot, 1901 et 1903
  • A-t-on intérêt à s'emparer du Pouvoir ?, Firmin-Didot, 1905, 338 p.
  • Les Français d'aujourd'hui - Les types sociaux du Midi et du Centre, Librairie de Paris/Firmin-Didot, s.d.

Références

  1. Nathalie Duval, « Le self-help transposé en milieu français : l’École des Roches et ses élèves (1899-2009) », Histoire, économie & société, 2009/4, p. 69-84 [lire en ligne].
  2. a et b Page sur le site de Philippe Meirieu [1]
  3. Edmond Demolins, A-t-on intérêt à s'emparer du pouvoir ?, Firmin Didot, Paris, 1905.
  4. Céline Piot, « La fabrique de l'autre : l'anti-méridionalité au XIXe siècle », Klesis, no 38,‎ , p. 45-73 (lire en ligne).
  5. Nathalie Duval, « Éléments pour une biographie d'Edmond Demolins, promoteur du “particularisme” », Les Études Sociales, 2008/1, cf. bibliographie.

Voir aussi

Bibliographie

  • Nathalie Duval, « Éléments pour une biographie d'Edmond Demolins, promoteur du “particularisme” », Les Études sociales, 2008/1, n° 147-148, p. 177-187 [lire en ligne].

Articles connexes

Liens externes