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Doctrine de l'Église catholique sur l'avortement

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L'Église catholique s'oppose à toutes formes d'avortement et enseigne qu'il s'agit d'un acte immoral. En effet, selon le Catéchisme de l'Église catholique, « la vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue depuis le moment de la conception. Dès le premier moment de son existence, l'être humain doit se voir reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels le droit inviolable de tout être innocent à la vie »[1]. D'ailleurs, selon le canon 1398 (en) du Code de droit canonique de 1983, quiconque « procure un avortement, si l'effet s'ensuit, encourt l'excommunication latae sententiae (en) »[2], c'est-à-dire automatiquement.

Enseignement

Les Saintes Écritures ne mentionnent pas directement l'avortement, mais on y trouve une si grande considération pour l'être humain dans le sein maternel que, pour les catholiques, cela signifie que le commandement de Dieu « tu ne tueras pas » dans le Décalogue s'applique également à lui[3].

Selon le Catéchisme de l'Église catholique, « la vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue depuis le moment de la conception. Dès le premier moment de son existence, l'être humain doit se voir reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels le droit inviolable de tout être innocent à la vie ». Celui-ci ajoute que « depuis le premier siècle, l'Église a affirmé la malice morale de tout avortement provoqué. Cet enseignement n'a pas changé. Il demeure invariable. L'avortement direct, c'est-à-dire voulu comme une fin ou comme un moyen, est gravement contraire à la loi morale » et que « la coopération formelle à un avortement constitue une faute grave »[1]. Dans sa lettre encyclique Evengelium Vitae, le pape Jean-Paul II, en 1995, rappelle que « la vie humaine est sacrée et inviolable dans tous les moments de son existence, même dans le moment initial qui précède la naissance ». Ainsi, l'avortement est considéré comme étant un « désordre moral particulièrement grave »[3].

Histoire

L'Église catholique condamne l'avortement comme étant immoral depuis le Ier siècle[1],[4]. Dès le concile d'Elvire dans les années 300, l'Église catholique sanctionne l'avortement par l'excommunication, quel que soit le stade de développement du fœtus. La Didachè, qui a été écrite vers la fin du Ier siècle ou au début du IIe siècle et qui est le plus ancien témoignage écrit du christianisme, rejette déjà l'avortement[3].

Bien qu'au cours de son histoire l'Église catholique ait débattu de manière scientifique et philosophique pour définir le moment exact où un embryon est infusé d'une âme, l'Église n'a jamais hésité sur la condamnation morale de l'avortement[3].

Avortement involontaire

La condamnation par l'Église catholique de l'avortement concerne seulement l'avortement volontaire. En effet, l'Église catholique reconnaît que certains actes causant indirectement un avortement peuvent être légitimes. Ceci est le cas lorsqu'un médecin effectue une procédure nécessaire lorsque la vie d'une femme est en danger même si cette procédure causera la mort de l'embryon ou du fœtus. Dans tous les cas, l'intention est de sauver la vie de la femme et non de mettre fin à la grossesse. La mort du fœtus est vue comme étant une conséquence non désirée, mais inévitable[5].

Sanctions

Le canon 1398 (en) du Code de droit canonique de 1983 stipule que quiconque « procure un avortement, si l'effet s'ensuit, encourt l'excommunication latae sententiae (en) »[1],[2], c'est-à-dire « qu'elle est encourue par le fait même de la commission du délit »[6].

Selon un mémorandum rédigé en 2004 par le cardinal Joseph Ratzinger, qui deviendra le pape Benoît XVI en 2005, les personnalités politiques catholiques qui font campagne ou votent de manière constante en faveur de l'avortement devraient être informées par leurs prêtres au sujet de l'enseignement de l'Église catholique et averties de s'abstenir de recevoir l'Eucharistie ou elles risquent de se la voir refuser jusqu'à ce qu'elles cessent de telles activités[7]. Ceci se base sur le canon 915 (en) du Code de droit canonique de 1983 qui stipule que « ceux qui persistent avec obstination dans un péché grave et manifesté ne seront pas admis à la sainte communion »[8]. Le pape François a réaffirmé cette position en mars 2013[9].

Notes et références

  1. a b c et d « Le respect de la vie humaine », dans Catéchisme de l'Église catholique (lire en ligne).
  2. a et b « Code de droit canonique (1398) » (consulté le ).
  3. a b c et d Jean-Paul II, Evangelium vitæ, (lire en ligne).
  4. (en) « Respect for Unborn Human Life: The Church's Constant Teaching », sur United States Conference of Catholic Bishops (consulté le ).
  5. (en) « Doctrine of Double Effect », sur Stanford Encyclopedia of Philosophy (consulté le ).
  6. « Code de droit canonique (1314) », sur Vatican (consulté le )
  7. (en) Joseph Ratzinger, « Worthiness to Receive Holy Communion. General Principles », sur tldm.org (consulté le ).
  8. « Code de droit canonique (915) », sur Vatican (consulté le ).
  9. (en) Steven Ertelt, « Pope Francis: Pro-Abortion Politicians Ineligible for Communion », LifeNews.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) John Connery, Abortion : the development of the Roman Catholic perspective, Chicago (Illinois), Loyola University Press, .

Liens externes