Cimetière des Errancis
Le cimetière des Errancis est un ancien cimetière parisien de la période révolutionnaire. Il tire son nom d’un lieu-dit qui signifiait « les estropiés ».
Historique
À la fin du XVIIIe siècle, vers le haut de la rue du Rocher, entre l'enceinte des Fermiers généraux, dont le tracé est aujourd'hui marqué par le boulevard de Courcelles et la rue de Valois-du-Roule, aujourd'hui rue de Monceau, un terrain vague s'étendait de la rue du Rocher jusqu'à la Folie de Chartres, aujourd'hui parc Monceau. Il servit en 1794 de lieu d'inhumation ordinaire, du 5 au 25 mars, puis de lieu d'inhumation pour 1 119 personnes guillotinées pendant la Révolution française, du 25 mars au 10 juin. C'est là que fut ensevelie Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI, le 10 mai 1794[1].
À l'entrée du cimetière se trouvait un panneau sur lequel était marqué « Dormir, enfin ». Un bal s'y installa au début du XIXe siècle jusqu'à ce que la prolongation de la rue de Miromesnil et le percement du boulevard Malesherbes viennent morceler le terrain[2]. Les ossements retrouvés à l'occasion des travaux furent transportés pêle-mêle aux catacombes de Paris.
Liste des personnalités inhumées
Furent inhumés, entre juillet 1793 et mai 1795 :
- 6 novembre 1793 : Louis-Philippe de Bourbon, duc d'Orléans (Philippe Égalité)
- 5 avril 1794 : Les « Indulgents », dont notamment Georges Danton, Camille Desmoulins, Philippe-François-Nazaire Fabre d'Églantine, Jean-Marie Hérault de Séchelles
- 13 avril 1794 : Lucile Desmoulins
- 22 avril 1794 : Chrétien de Lamoignon de Malesherbes (avocat de Louis XVI à son procès)
- 8 mai 1794 : Le chimiste Antoine de Lavoisier
- 10 mai 1794 : Élisabeth de France (Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI)
- 28 juillet 1794 : Les « Robespierristes » , dont Robespierre, son frère Augustin Robespierre, Saint-Just, Georges Couthon, le cordonnier Simon,...
- 7 mai 1795 : Fouquier-Tinville, accusateur public du Tribunal révolutionnaire.
Notes et références
- Son corps fut reconnu à ses vêtements par le fossoyeur Joly, mais les fouilles faites en 1817 pour retrouver son corps furent vaines (Rochegude, Op. cit., p. 46).
- Rochegude, Op. cit., p. 46
Sources
- Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910