Cham (film)

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Cham, anciennement titré Khmers islam, est un film documentaire français, réalisé au Cambodge par Bruno Deniel-Laurent et Guillaume Orignac.

Tournage[modifier | modifier le code]

Le tournage du film a commencé au Cambodge en 2008. Il s'est poursuivi au cours des années suivantes afin de suivre les événements liés au procès des anciens dirigeants Khmers rouges, et en particulier la question du génocide des Chams. Ouvertes en 2014, les audiences publiques du procès spécialement consacrées au génocide des Chams se sont achevées en 2016. Les deux personnages principaux de Cham, Madame No Satas et Monsieur Him Mann, ont témoigné en [1].

Le , Khieu Samphân et Nuon Chea ont été reconnus coupables de génocide en raison des « exactions commises à l’égard des Vietnamiens, de la communauté musulmane chame et d’autres minorités religieuses » par les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens. Le film, dont la post-production a été achevée au printemps 2021 à Phnom Penh, intègre les conclusions définitives du tribunal.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Cambodge, trente ans après la chute du régime des Khmers rouges : le jeune avocat franco-cambodgien, Hisham Mousar parcourt le pays afin de susciter la parole d’anciennes victimes issues de la minorité musulmane des Chams[2]. Tout en les encourageant à se constituer partie civile dans le procès à venir des anciens haut dirigeants khmers rouges, Hisham Mousar découvre et fait découvrir l’ampleur des persécutions commises à l’encontre des Chams par ce régime obsédé par l’idée de pureté et d’homogénéité.

En suivant le travail pédagogique et cathartique mis en œuvre par l'organisation ADHOC auprès des victimes du régime, le film saisit la transformation d’« une mémoire intime longtemps ignorée » « en une expression collective répondant aux exigences du tribunal spécial »[3]. Finalement, c’est l’existence d’une volonté génocidaire à l'encontre de la minorité musulmane du Cambodge qui est révélée, une qualification que les juges, nourris par les témoignages édifiants des personnages du film, retiendront à l’encontre des anciens hauts dirigeants khmers rouges qui seront condamnés pour « crime de génocide ».

La problématique d'un génocide contre la minorité Chame est déterminante sur un plan juridique puisqu'elle a rendu possible l'inculpation de Khieu Samphân, Nuon Chea et Ieng Sary pour crime de génocide[4] et non seulement pour crimes contre l'humanité. D'un point de vue historique, elle démontre que l'idéologie khmère rouge, loin de se résumer à un maoïsme extrême, contenait aussi une composante raciste qui la distingue des autres dictatures communistes.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Intervenants[modifier | modifier le code]

  • Hisham Mousar, juriste, membre de l'ADHOC
  • Thy Somalaï, membre de l'ADHOC
  • No Satas, rescapée
  • Ahmad Safya, rescapée
  • Hadji Mussa Soleh, instituteur
  • Ohkna Khnour Kay Toam, chef de la communauté islamique de l'Imam San
  • Him Mann, rescapé

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. [1]
  2. « Documentaire – Les Chams sous les Khmers rouges : un autre génocide », sur Le Petit Journal, (consulté le ).
  3. Laurent Beauvallet, « Un Angevin signe un film sur le Cambodge », sur Ouest-France, (consulté le ).
  4. [2], Libération, Les Carnets de Phnom Penh, 18 décembre 2009.