Barrage policier

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Barrage de police lors d'une manifestation à Bruxelles le .

Un barrage policier est un dispositif déployé en un ou plusieurs endroits où la police contrôle l'entrée ou la circulation dans certains sites ou certaines rues.

Présentation[modifier | modifier le code]

Un barrage policier peut être établi pour contrôler le respect par les conducteurs de véhicules des règles de conduite, notamment la réglementation relative à la conduite en état d'alcoolémie ou sous l'empire de stupéfiants[1]. Il nécessite en général plusieurs véhicules de police et son efficience est questionnable en comparaison de simples patrouilles[2].

Il peut être aussi utilisé pour bloquer la circulation à proximité d'une manifestation, notamment sportive, sur la voie publique[3].

Exemples historiques[modifier | modifier le code]

Fort Chabrol (1899)[modifier | modifier le code]

Barrage policier, rue Chabrol (1899).

Le journaliste Jules Guérin, anti-dreyfusard notoire, refusant d'obtempérer au mandat d'amener lancé contre lui se retrancha avec d'autres personnes, sympathisantes à sa lutte politique dans un immeuble du no 51, rue de Chabrol à Paris entre le au .

De nombreux partisans à sa cause tentent de lui venir en aide, afin de le ravitailler, mais ils doivent faire face à un très important barrage policier, installé devant l'immeuble[4]

Marches de Selma à Montgomery (1965)[modifier | modifier le code]

Barrage policier au pont Edmund-Pettus (1965)

Lors des trois marches de protestation contre la ségrégation raciale qui sévit dans cette partie des États-Unis d'Amérique et menées en Alabama en 1965, les manifestants de la deuxième marche organisée le mardi 9 mars 1965, en présence de Martin Luther King, les manifestants doivent faire face à un cordon policier à l'entrée du pont Edmund-Pettus, un pont routier situé à la sortie la ville de Selma, les obligeant à faire demi-tour. Par analogie avec le « bloody sunday » qui qualifie la première marche[5], celle-ci sera dénommée « turnaround Tuesday »[6].

Mai-juin 1968[modifier | modifier le code]

Selon David Korn-Brzoza, co-réalisateur du film documentaire 68, sous les pavés...les flics, lors des évènements de mai-juin 1968, certains barrages policiers ont été en fait formés d'unités mixtes de policiers et de gendarmes, des militaires pour qui la grève est interdite, sont venus compléter les effectifs des policiers afin de s'assurer de leur fidélité[7].

Pandémie de Covid-19 (2020)[modifier | modifier le code]

Barrage policier à la frontière franco-belge durant la pandémie de Covid-19

Durant la pandémie de Covid-19, des barrages policiers ont été déployés dans plusieurs pays pour sensibiliser la population aux consignes gouvernementales ou pour vérifier le respect des règles de confinement à domicile[8],[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Tommy Brochu. Et si on vous arrêtait dans un barrage contre l’alcool ? Le Soleil, 18 décembre 2022. Lire en ligne
  2. Kathryne Lamontagne. L'importance du barrage policier. Le Journal de Québec, 8 novembre 2013. Lire en ligne
  3. Une voiture force un barrage à Paris, la police ouvre le feu - Un homme recherché. Paris Match, 26 juillet 2015. Lire en ligne
  4. Site parismuseescollections.paris.fr, photo "Barrage de police dans la rue de Chabrol, juillet 1899.
  5. Site md17.charente-maritime.fr, article "La ségrégation raciale aux Etats-Unis : plus d'un siècle de lutte pour les droits des Africains-Américains".
  6. Site des archives gouvernementales américaines, page "Selma Marches".
  7. Site lepoint.fr, interview de David Korn-Brzoza : "Mai 68 : Les policiers ont été le pilier qui a tenu le régime".
  8. Cynthia Laflamme. Un barrage policier pour sensibiliser les automobilistes. La Tribune, 28 mars 2020. Lire en ligne
  9. David Creff. Coronavirus - Orléans confiné : au plus près des premiers barrages policiers avant que ne débute la vraie répression, ce mercredi. La République du Centre, 17 mars 2020. Lire en ligne

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]