Banque nationale de Belgrade

Banque Nationale de Belgrade (sr) Народна банка Србије (sr) Narodna banka Srbije
Siège	Belgrade (Serbie)
Coordonnées géographiques du siège	44° 48′ 13″ nord, 20° 27′ 53″ est
Création	1884
Géolocalisation sur la carte : Serbie Banque Nationale de Belgrade

La création de la Banque Nationale Privilégiée du Royaume de Serbie était un long processus, résultant du développement de l’économie, de l’argent et d’autres institutions financières, ainsi que des besoins d’émancipation de l’économie et de la politique du Royaume de Serbie. L’acte officiel du début du travail de la banque est intervenu après l’adoption de la loi sur la Banque Nationale, le 30 décembre 1882, qui entrera en vigueur à la validation par le roi Milan Obrenovic le 6 janvier 1883. En vertu de cette loi, la banque a été fondée comme une institution privilégiée (pour les 25 prochaines années sous la forme d’une société actionnaire), avec un capital initial de 20 millions de dinars et il était prévu que son travail soit effectué sous contrôle de l’État. Officiellement la Banque a commencé ses opérations le 1^er juin 1884. À cette date commence le bail des locaux dans la rue KnezMihailova n^o 38 (l’actuel rue KnezMihailova n^o 50), dans la Maison de HristinaKumanudi.

Histoire

Étant donné que le travail de la Banque requis plus d’espace qu’il n’a été fourni par la solution temporaire, pour les besoins de construction d’un nouveau bâtiment un terrain a été acheté à l’angle des rues Dubrovacka et CaraLazara. En 1887, un plan d’esquisse du nouveau bâtiment a été adopté, dont les auteurs étaient les deux architectes employés dans le Ministère de la Construction. Pourtant, le Conseil d’Administration de la banque décide de confié le projet à Konstantin Jovanovic, à cette époque un architecte déjà confirmé et le fils du lithographe Anastas Jovanovic. Le projet de la Banque était également sa première œuvre d’auteur à Belgrade. Les travaux de construction du bâtiment ont été donnés aux investisseurs Jirasek et Kraus de Segedin « à l’exception des travaux en pierre et des travaux en serrurerie artificielle, du chauffage central, de l’éclairage, de la plomberie et de la peinture ». Au cours des années 1889 et 1890 durent les travaux, pour que la banque soit enfin emménagée le 15 mars 1890. Quelle importance avait, aux yeux de ses contemporains, ce bâtiment témoigne aussi la donnée que Konstantin A. Jovanovic est décoré de l’Ordre se Saint-Sava III. Le rapport de la Banque pour l’année 1890 stipule: « … il y a une maison, dont peut être fière elle-même et aussi notre capitale, qui sert de décoration ». On met également en lumière le rôle de l’auteur: « ‘’… le mérite de l’architecte G.Kosta Jovanovic est grand, il a effectué les plans et a surveillé la construction avec tous les travaux qui vont avec’’ ».

Après la Première Guerre mondiale, la Banque Nationale Privilégiée du Royaume de Serbie devient la Banque Nationale du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes et pour causes de fins fonctionnelles dans la période 1922-1925, le bâtiment de la Banque existant est élargi le long des rues Kralja Petra I, Gracanicka, Spasiceva (autrefois Tvornicka) et dans une partie de la rue CaraLazara, occupant ainsi toute la surface du bloc urbain à la base en forme pentagonale irrégulière. Pour l’auteur du projet de mise à niveau de la Banque, Konstantin Jovanovic est réengagé, qui se tenant du style appliqué dans l’ancienne partie du bâtiment, a achevé avec succès cette tâche. Dans un tel bloc fermé avec atrium intérieur, le palais administratif est préservé jusqu'à aujourd’hui. Bien que mis à l’écart et sans position dominante urbaine, ce qui permet un examen complet du bâtiment, le palais de la banque est réalisé harmonieusement et dégageant de la monumentalité et la représentativité.

Architecture

La base stylistique et formelle, qui a servi de modèle à Jovanovic, réside dans l’architecture de la post-renaissance des palais d’Italie du XVI^e siècle, ainsi que dans l’impact visible du professeur de Jovanovic et éminent architecte viennois Gottfried Semper. Les quelques-uns des bâtiments dont Jovanovic s’appuie sur les valeurs stylistiques représentent deux palais : le Palazzo Farnese (le Palais Farnèse) à Rome, de l’auteur Antonio Sangala Junior et Michelangelo (construite en 1513 et entre 1534-1546)et le Palais Oppenheim à Dresde, du milieu du XIX^e siècle de l’auteur Gottfried Semper. Comme œuvre la plus importante dans l’opus de l’architecte Konstantin Jovanovic, cet édifice de la meilleure façon présente la caractéristique principale de l’auteur, le fait de varier le thème de l’architecture de la renaissance avec une approche éclectique dans la conception des façades en utilisant différents éléments de la sculpture architecturale pris de la période baroque. Et c’est justement cette façon de concevoir l’œuvre architecturale qui est démontré de façon remarquable sur le bâtiment du Palais de la Banque, ce qui la met dans la position de l’œuvre la plus importante des réalisations de Jovanovic, ainsi que dans le rang des plus importantes réalisations de l’architecture académique en Serbie.

L’élévation de la façade est faite d’une manière académique standard sous la forme d’une séparation horizontale en trois parties. La zone clairement différenciée repose sur le contraste entre les surfaces rustiques inférieures et supérieures plus pacifique, qui sont délimités par une profonde couronne de division. La zone du rez-de-chaussée et du sous-sol est caractérisée par un traitement rustique lourd et monolithique, allégée par une rangée bien rythmée d’ouverture de fenêtre en arc. L’esthétique architecturale de cette zone porte un lien évident avec le palais florentin du XV^e siècle. La monotonie du rez-de-chaussée a été cassée avec des portails traités cérémoniellement placés vers les rues Kralja Petra I et Car Lazar. Dans la formulation des zones plus élevées Jovanovic se permet plus de liberté. Dans la partie du premier étage, sur les surfaces murales plates, la composition hiérarchique stricte est dynamisée par une alternance de différents profils de fenêtres tandis que l’ensemble de l’impression esthétique est accentuée par des fenêtres représentatives placées au-dessus des portails solennels. La partie du second étage est simplifiée par une rangée d’ouverture de fenêtre de profil plus simple, au-dessus desquels est comme motif final dérivé le toit profond avec la balustrade. Au design intérieur est consacrée une grande attention, de sorte que la représentativité du traitement intérieur des bâtiments ne traîne pas derrière la solution des façades. Le traitement artistique riche des pièces intérieures contient un grand nombre d’objets fonctionnels et décoratifs qui appartiennent dans le domaine des arts appliqués et de l’artisanat qui représentent un ensemble inséparable avec l’architecture du bâtiment. Le traitement particulièrement accentué des nœuds fonctionnels, du vestibule dans la partie ancienne du bâtiment et la salle des guichets dans la nouvelle partie. Comme zone du bâtiment ouvert au public, ces pièces sont richement décorées dans l’esprit de la néo-renaissance. Leur système de composition est basé sur le contraste des surfaces pleines et vides, des détails monochromes calmes et polychromes ainsi que sur l’ornement floral riche et l’alternance de différents matériaux.

À l’impression générale de la richesse et de la monumentalité de l’intérieur contribue en particulier l’ensemble du décor peint qui aujourd'hui représente l’un des ensembles décoratifs les mieux conservés et les plus représentatifs du début du XX^e siècle. Le décor peint de cette partie du bâtiment suit les tendances européennes de l’époque et est complètement subordonné à l’architecture. Dans la meilleure manière du style académique, ici est mis en œuvre le principe d’aménagement de l’intérieur d’un bâtiment représentatif comme celui du Palais de la Banque Nationale. Ce type de peinture décorative ne porte pas la signature de l’auteur, mais elle est faite à partir d’un schéma décoratif préparé qui provient certainement d’Europe Centrale. Dans la peinture d’une partie du bâtiment en 1925, le même schéma a été répété, l’iconographie et l’expression stylistique de la première partie de la banque. Le choix iconographique des motifs comprend une compilation de corpus basé sur la libre reprise des citations de différentes mythologie et traditions artistiques. La symbolique générale de la décoration, à travers la représentation des cornes d’abondance, des sphinx griffons et comme motif symbolique le plus important la représentation de Mercure, indique clairement sur la fonction du bâtiment ou l’idée de succès, de richesse et de prospérité. Des précieuses réalisations artistiques dans cet espace, il faut distinguer le buste « Serbie », initialement conçu pour les besoins du monument aux héros du Kosovo à Krusevac. Ce buste est placé dans le vestibule dans l’ancienne partie de l’édifice et met en avant le caractère national de l’institution et l’œuvre du sculpteur Djordje Jovanovic. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale l’espace de la banque était aussi orné par les portraits de tous les gouverneurs précédents, en peinture à l’huile de l’auteur Uros Predic.

Le bâtiment de la Banque Nationale représente le mieux les tendances européennes contemporaines dans le domaine de l’académisme et l’architecte Konstantin Jovanovic présente comme le meilleur connaisseur de l’architecture académique, que le milieu serbe avait. L’unité de l’expression de l’auteur et l’importance de l’institution de la Banque Nationale font de ce bâtiment une aspiration exceptionnelle qui témoigne des visions sociales, des réalisations économiques et architecturales du Royaume de la Serbie et du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Elle est nommée patrimoine culturel de grande importance en 1979.

Voir aussi

• Banque nationale de Serbie

Bibliographie

• Documentation de l'Institut de protection des monuments culturels.
• Ivan Kleut, l'opus architectural de Konstantin Jovanovic à Belgrade, GGB LIII, 2006, 214-249.
• AleksandarKadijevic, l’Esthétique architecture de l'académisme (XIX^e-XX^e siècle), Belgrade 2005, 314, 315, 354e
• Vera Pavlović-Loncarski, Gordana Gordic, L’architecte Konstantin A. Jovanovic, Belgrade 2001
• Gordana Gordic, le Palais de la Banque nationale, L’héritage II, Belgrade 1999, 85-94.
• Bojan Radovanovic, 110 ans de la Banque nationale de 1884 à 1994, Belgrade 1994.
• Milan Scekic, L’architecte Konstantin Jovanovic, Belgrade 1988, Catalogue de l’héritage de K. Jovanovic de la collection du Musée de la ville de Belgrade.
• Dr. Divna Djuric Zamolo, Les constructeurs Belgrade 1815-1914, Belgrade 1981, 55
• Ljubomir Nikic, de l'activité architecturale Konstantin Jovanovic à Belgrade, GGB XXIII, Belgrade 1976 127-130.
• Ljiljana Babic, la vie et l'œuvre de l'architecte Konstantin A. Jovanovic, partie générale, ZAF V-6 en 1960.
• Ljiljana Babic, la vie et l'œuvre de l'architecte Konstantin A. Jovanovic, la partie spéciale, ZAF VI-2, Belgrade 1961.

Liens externes

• Institut pour la protection des monuments culturels de Belgrade, 10.10.2013, catalogues 2012, La Banque Nationale de Belgrade, auteur, AleksandarBozovic, [2]
• La Banque nationale de Serbie, [3]
• Institut pour la protection des monuments culturels de Belgrade, 10.10.2013, catalogues des biens culturels immobiliers sur le territoire de la ville de Belgrade, la Banque Nationale, [4]