Élections générales ontariennes de 1985

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Élections générales ontariennes de 1985
125 sièges à l'Assemblée législative
(Majorité absolue : 63 sièges)
Type d’élection Législative
Corps électoral et résultats
Inscrits 5 950 295
Votants 3 662 133
61,55 %[1]
Votes exprimés 3 635 699
Votes blancs 5 481
Votes nuls 20 953
Parti progressiste-conservateur de l'Ontario – Frank Miller
Voix 1 349 168
37,11 %
Sièges obtenus 52 en diminution 18
Parti libéral de l'Ontario – David Peterson
Voix 1 377 965
37,90 %
Sièges obtenus 48 en augmentation 14
Nouveau Parti démocratique de l'Ontario – Bob Rae
Voix 857 743
23,59 %
Sièges obtenus 25 en augmentation 4
Premier ministre
Sortant Élu
Frank Miller
Progressiste-conservateur
David Peterson
Libéral

L'élection générale ontarienne de 1985 s'est tenue le afin d'élire les députés à l'Assemblée législative de l'Ontario (Canada). Cette élection met un terme à 42 ans de pouvoir du Parti progressiste-conservateur ; le Parti libéral de David Peterson forme éventuellement un gouvernement minoritaire avec l'appui du Nouveau Parti démocratique de Bob Rae.

Contexte[modifier | modifier le code]

En 1984, aux environs de la fête de l'Action de Grâce, le premier ministre Bill Davis annonce sa démission. Davis, en poste depuis 1971, avait enchainé les victoires électorales majoritaires une à la suite de l'autre en se tenant à une plateforme centriste et en misant sur la prouesse légendaire des stratèges conservateurs surnommés la Grande machine bleue. Davis est toujours populaire lors de sa retraite, et les autres chefs de parti sont contents de le voir partir.

La course à la direction subséquente divise le parti tory en deux camps. L'aile urbaine et centriste est représentée par le candidat de deuxième place, Larry Grossman. L'aile rurale et plus conservatrice appuie l'éventuel gagnant Frank Miller. Ces divisions au sein du parti sont renforcées par la controverse sur la question des écoles séparées. Bill Davis avait prôné le plein financement du système scolaire catholique ontarien. Cette décision, appuyée par les autres partis, mécontente une partie de la base conservatrice. Après le congrès d'investiture, les deux factions ne se réconcilient pas ; de plus, un certain nombre de membres de la Grande machine bleue sont marginalisés.

Malgré ces problèmes, les conservateurs demeurent bien en tête des sondages, et lorsque Miller déclenche une élection six semaines après son assermentation au poste de premier ministre, il avait 20 points d'avance sur les libéraux. Au cours de la campagne, l'avance des conservateurs commence à fondre face à la campagne efficace des libéraux. La popularité du Parti progressiste-conservateur est aussi endommagée par le refus de Miller de participer au débat des chefs. À la mi-campagne, la question des écoles séparées revient à l'ordre du jour lorsque le prélat anglican de Toronto, l'archevêque Lewis Garnsworthy, donne une conférence de presse où il compare Bill Davis à Adolf Hitler. Garnsworthy est très critiqué pour ses commentaires, mais la question divise de nouveau la base conservatrice. Un certain nombre d'électeurs conservateurs boycottent l'élection.

Le résultat du prend par surprise. Le Parti progressiste-conservateur se retrouve avec un caucus très amoindri de 52 députés, formant toujours le plus important parti à l'Assemblée législative. Le Parti libéral remporte 48 sièges, mais avec une part légèrement plus grande du vote populaire. Le NPD détient la balance du pouvoir avec ses 25 sièges. Les tories, avec le plus grand nombre de sièges, conservent le pouvoir ; toutefois, cette situation ne dure pas.

Le NPD est déçu du résultat. Le parti avait eu des résultats très près de ceux des libéraux pour plusieurs années et espérait les dépasser. Bob Rae et le NPD n'étaient pas intéressés à appuyer la continuation du règne conservateur, et concluent donc une entente avec les libéraux. Rae et Peterson signent un accord selon lequel un certain nombre de politiques prônées par les néo-démocrates seraient mises en place. En échange, le NPD voterait la non-confiance contre le gouvernement de Miller et appuierai plutôt les libéraux. Le NPD s'engage à appuyer le gouvernement minoritaire libéral pour une durée de deux ans, et les libéraux s'engagent à ne pas déclencher d'élection durant cette période.

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats par parti politique[modifier | modifier le code]

élections précédentes • Résultat des élections générales de 1985[1]élections suivantes
Parti Chef Candidats Sièges Voix
1981 Élus +/- Nb % +/-
     Progressiste-conservateur Bill Davis 125 70 52 -18 1 349 168 37,11 %
     Libéral David Peterson 125 34 48 +14 1 377 965 37,90 %
     NPD Bob Rae 125 21 25 +4 857 743 23,59 %
     Libertarien Scott Bell 17 - - - 12 831 0,35 %
     Vert 9 - - - 5 345 0,15 %
     Communiste Gordon Massie 10 - - - 3 696 0,10 %
     Parti de la Liberté de l'Ontario (en) 3 - - - 1 583 0,04 %
     Indépendants 28 - - - 27 368 0,75 %
Total 442 125 125 3 635 699 100 %

Répartition des sièges[modifier | modifier le code]

Parti progressiste-conservateur Parti libéral Nouveau Parti démocratique
52 sièges 48 sièges 25 sièges
^
minorité

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Elections Ontario, « EFRS • Data Explorer », sur results.elections.on.ca (consulté le )