Édouard Falony

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Édouard Falony
Photo sur sa tombe au cimetière de Charleroi-Nord
Fonctions
Député de la Chambre des représentants de Belgique
-
Échevin
Charleroi
-
Conseiller provincial
Hainaut
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
CharleroiVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Édouard Joseph FalonyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Parti politique
Distinction

Édouard Falony est un ouvrier mineur, syndicaliste et homme politique socialiste belge, né à Charleroi le et mort en cette ville le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Ayant perdu sa mère à cinq ans et son père à sept ans, il est élevé par son frère. Il est contraint de travailler dès sept ans et demi comme gamin de « stracoût » en verrerie. À 10 ans et demi, il descend dans la mine au Cayat Bayemont à Marchienne-Docherie. Son métier de mineur ne l'empêche pas de suivre les cours du soir pendant son adolescence. En 1884, il suit les cours de l'école industrielle et de l'école d'adulte[1]. Le 28 novembre 1885, il se marie avec Zélie Adam avec qui il a plusieurs enfants[2].

Vie professionnelle[modifier | modifier le code]

Syndicaliste et mutualiste[modifier | modifier le code]

En 1885, il fonde l'Union des mineurs[1]. Il deviendra secrétaire puis président de l'Union (ou fédération) des mineurs de Charleroi. Parallèlement, il rejoint Les Chevaliers du travail organisation de défense des travailleurs d'origine américaine et parfois concurrente du Parti ouvrier belge. En mai 1904, se réalise la fusion de la Fédération des mineurs de Charleroi (qui dépend du POB) et des Chevaliers du Travail. La nouvelle organisation s'appellera désormais « Chevalerie du Travail, fédération des mineurs du bassin de Charleroi »[3].

À côté de ses activités syndicales, il est avec Émile Tumelaire un des pionniers du mouvement mutualiste dans la région de Charleroi. En octobre 1887, ils créent la Société de Secours mutuels « L'Espérance » qui sera l'embryon de la Fédération des Sociétés de Secours mutuels neutres du Bassin de Charleroi qui groupera des dizaines de milliers d'adhérents[4]. Le 29 août 1920, il est nommé président de la Société de Secours mutuels L'Espérance de Charleroi[5].

Homme politique[modifier | modifier le code]

Il est élu Conseiller communal lors du suffrage du où les socialistes présentent pour la première fois leur propre liste de candidats[6]. Il est réélu à ce poste jusqu'en 1932.

C'est également lors du scrutin du 17 novembre 1895 qu'il est élu conseiller du canton de Charleroi à la province de Hainaut[7]. Il démissionne de ce mandat en décembre 1919 en raison de son élection comme député à la Chambre des représentants.

De 1912 à 1921, il est nommé échevin de l'État-civil et est ensuite échevin des Travaux de 1921 à 1926[8],[9].

Il est apprécié pour son dévouement, particulièrement pendant la Première Guerre mondiale lors l'arrivée des Allemands le 22 [10]. L'envahisseur allemand exige le paiement immédiat d'une contribution financière importante et la livraison de vivres et bien matériels considérables sous peine de réduire Charleroi en cendres. Edouard Falony parviendra à satisfaire aux réquisitions ordonnées par des Allemands grâce aux communes environnantes de Charleroi[11]. Au cours de la Première Guerre mondiale, il est président du Comité de secours de Charleroi chargé de venir en aide aux familles françaises réfugiées ou déportées des régions du nord de la France par les Allemands. En remerciement, il obtiendra la Légion d'honneur dans l'immédiat après-guerre.

Il est élu député à la Chambre des représentants sur la liste du Parti ouvrier belge (POB) le , mandat qu'il exerce jusqu'en 1932.

Il se retire de la vie politique en 1932[12].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

  • La rue où il est né, initialement appelée rue Terre des Pauvres, a pris son nom à partir du [7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Edouard Falony n'est plus », Journal de Charleroi,‎ , p. 1
  2. Acte de mariage
  3. Joël Michel, « La Chevalerie du Travail (1890-1906), force ou faiblesse du mouvement ouvrier belge » [PDF], sur Journalbelgianhistory.be (consulté le )
  4. « Le quarantenaire de la Société mutuelle "L'espérance de Charleroi" », Gazette de Charleroi,‎ , p. 2
  5. « Mutualité », Gazette de Charleroi,‎ , p. 3
  6. Schaeffer, p. 134.
  7. a b et c Everard, p. 85.
  8. Georges Dryon, « Discours de M.Georges Dryon au nom de la ville de Charleroi », Journal de Charleroi,‎ , p. 3
  9. Schaeffer, p. 161 ; 205.
  10. Everard, p. 85-86.
  11. Delaet, p. 74.
  12. Schaeffer, p. 203.
  13. « La mort d'Edouard Falony », Journal de Charleroi,‎ , p. 2
  14. « Conseil communal », Journal de Charleroi,‎ , p. 2

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Louis Delaet, « Le pays de Charleroi dans la tourmente », dans La bataille de Charleroi, 100 ans après (Actes de colloque, Charleroi, 22 et 23 août 2014), Académie Royale de Belgique, coll. « Mémoires de la Classe des Lettres - Collection in-8° / IV-VII » (no 2097), , 320 p. (ISBN 978-2-8031-0449-9), p. 55-77.
  • Jean Everard, Monographie des rues de Charleroi, Charleroi, Collins, , 223 p.
  • Pierre-Jean Schaeffer, Charleroi 1830-1994 : Histoire d'une Métropole, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Quorum, , 466 p. (ISBN 2-930014-42-3).

Articles connexes[modifier | modifier le code]