Échecs d'Andernach

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les échecs d'Andernach sont une variante du jeu d'échecs, essentiellement utilisée comme condition féerique dans le problème d'échecs, dans laquelle toute pièce (hormis le roi) effectuant une capture change de couleur, les coups sans capture étant joués normalement[1]. Par exemple, un fou blanc en a2 qui capture un cavalier noir en g8 se change en fou noir. Les pions qui capturent sur la dernière rangée (la 8e pour les Blancs et la 1re pour les Noirs) sont tout d'abord promus puis changent de couleur. Une pièce qui change de couleur est considérée comme nouvelle et n'ayant jamais joué, le cas échéant, le roque sera donc possible.

Cette variante est à rapprocher des échecs tibétains, dans lesquels les pièces du camp noir changent de couleur lorsqu'elles capturent une pièce blanche. Elle tient son nom de la ville d'Andernach en Allemagne dans laquelle se tient encore annuellement (dans l'auberge anciennement propriété du problémiste Zdravko Maslar) un congrès de compositeurs de problèmes d'échecs féeriques. C'est lors de la rencontre de 1993 que les échecs d'Andernach ont été introduits. Depuis, le genre est devenu une condition féerique populaire, on peut évaluer à 2000 le nombre de problèmes composés avec cette condition à ce jour. Les échecs d'Andernach n'étant jamais joués sur l'échiquier par des joueurs, il convient de les présenter comme une condition féerique plutôt qu'une variante du jeu d'échecs.

Exemple de problème[modifier | modifier le code]

Michel Caillaud
Recommandé Andernach TT, 1993
abcdefgh
8
Tour noire sur case blanche a8
Cavalier noir sur case noire b8
Fou noir sur case blanche c8
Dame noire sur case noire d8
Roi noir sur case blanche e8
Fou noir sur case noire f8
Cavalier noir sur case blanche g8
Tour noire sur case noire h8
Pion noir sur case noire a7
Pion noir sur case blanche b7
Pion noir sur case noire c7
Pion noir sur case noire e7
Pion noir sur case blanche f7
Pion noir sur case noire g7
Pion noir sur case blanche h7
Pion blanc sur case blanche a2
Pion blanc sur case noire b2
Pion blanc sur case blanche c2
Pion blanc sur case noire d2
Pion blanc sur case blanche e2
Pion blanc sur case noire f2
Pion blanc sur case blanche g2
Pion blanc sur case noire h2
Tour blanche sur case noire a1
Cavalier blanc sur case blanche b1
Fou blanc sur case noire c1
Dame blanche sur case blanche d1
Roi blanc sur case noire e1
Fou blanc sur case blanche f1
Tour blanche sur case blanche h1
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Plus courte partie justificative en 3,0 coups (Échecs d'Andernach).

Ci-contre, un exemple de problème en échecs d'Andernach, il s'agit d'une plus courte partie justificative, énoncé dans lequel il convient de reconstituer le début de partie débouchant sur la position donnée, en trois coups complets en l'occurrence (3 coups blancs et 3 coups noirs, les Noirs jouant le dernier coup).

La solution est : 1.Cf3 Cc6 2.Ce5 Cxe5 (=CB) le cavalier noir devient blanc après la capture en e5, les Blancs jouent à présent ce cavalier 3.Cxd7 (=CN) cette fois le cavalier blanc devient un cavalier noir 3...Cb8 on obtient bien la position du diagramme.

Variantes[modifier | modifier le code]

  • Dans les échecs tibétains, antérieurs aux échecs d'Andernach, toute pièce noire (appelée « lama ») change de couleur lorsqu'elle capture une pièce blanche d'un type différent. De même que dans les échecs d'Andernach le roi n'est pas affecté par cette caractéristique. Par exemple, si un pion d7 capture une dame en c6, il devient blanc et peut être joué par les Blancs au coup suivant. Ce genre n'a pas de rapport avec le Chandraki, une variante du jeu d'échecs jouée au Tibet[2].
  • Dans les échecs anti-Andernach, une variante des échecs d'Andernach, toute pièce (hormis le roi) change de couleur après tout déplacement sans capture, tout en conservant sa couleur après une capture.
  • Dans les échecs super-Andernach, toute pièce (hormis le roi) change de couleur après tout déplacement, avec ou sans capture. Les échecs super-Andernach ont été proposés par John Rice dans la revue The Problemist[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Andernach Chess, Joost de Heer et Otto Janko.
  2. Chandraki, the Tibetan Chess, Jean-Louis Cazaux.
  3. (en) The Problemist, supplément de mars 2006.