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« Théorème de Borel-Cantelli » : différence entre les versions

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{{théorème|Loi du zéro-un de Borel|Si les événements <math>\scriptstyle\ A_n</math> sont [[indépendance (probabilités)|indépendants]], alors <math>\scriptstyle\ \mathbb{P}\left(\limsup_n A_n\right)</math> vaut 0 ou 1 suivant que la série de terme général <math>\scriptstyle\ \mathbb{P}(A_n)</math> est convergente ou divergente.}}
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La loi du zéro-un de Borel<ref>{{Article
La loi du zéro-un de Borel<ref>La loi du zéro-un de Borel a été publiée en 1909 dans l'article ''Les probabilités dénombrables et leurs applications arithmétiques.'' Rend. Circ. Math. Palermo '''27''', pp. 247-271, par Emile Borel, en vue, semble-t-il, d'applications aux propriétés des fractions continues. Il semble que ce n'est qu'un peu plus tard que Cantelli a remarqué et utilisé le fait que, pour l'un des deux sens, l'hypothèse d'indépendance est superflue vérifier).</ref> montre en particulier que l'hypothèse <math>\scriptstyle\ \sum_{n\ge 0}\mu(A_n)<+\infty</math> du lemme de Borel-Cantelli ne peut en aucun cas être affaiblie en <math>\scriptstyle\ \lim_{n}\mu(A_n)=0</math>. En effet on peut avoir simultanément, d'une part <math>\scriptstyle\ \lim_{n}\mathbb{P}(A_n)=0</math>, d'autre part (indépendance des <math>\scriptstyle\ A_n</math> et <math>\scriptstyle\ \sum_{n\ge 0}\mathbb{P}(A_n)=+\infty</math>), donc on peut avoir simultanément :
|langue=fr
|prénom1=Émile
|nom1=Borel
|lien auteur1=
|titre=Les probabilités dénombrables et leurs applications arithmétiques
|périodique=Rendiconti del Circolo Matematico di Palermo
|mois=décembre
|année=1909
|volume=27
|numéro=1
|pages=247-271
|issn=0009-725X
|issn2=1973-4409
|doi=10.1007/BF03019651
|url texte=http://www.springerlink.com/content/d82573l5k1n11722/
}}, par [[Émile Borel]], en vue, semble-t-il, d'applications aux propriétés des [[Fraction continue|fractions continues]]. Un peu plus tard, Cantelli aurait remarqué et utilisé le fait que, pour l'un des deux sens, l'hypothèse d'indépendance est superflue, ce qui conduit au [[lemme de Borel-Cantelli]], d'un usage courant en probabilités : un exemple phare est sûrement la démonstration, par [[Andreï Kolmogorov|Kolmogorov]], de la [[loi forte des grands nombres]].</ref> montre en particulier que l'hypothèse <math>\scriptstyle\ \sum_{n\ge 0}\mu(A_n)<+\infty</math> du lemme de Borel-Cantelli ne peut en aucun cas être affaiblie en <math>\scriptstyle\ \lim_{n}\mu(A_n)=0</math>. En effet on peut avoir simultanément, d'une part <math>\scriptstyle\ \lim_{n}\mathbb{P}(A_n)=0</math>, d'autre part (indépendance des <math>\scriptstyle\ A_n</math> et <math>\scriptstyle\ \sum_{n\ge 0}\mathbb{P}(A_n)=+\infty</math>), donc on peut avoir simultanément :
<center><math>\lim_{n}\mathbb{P}(A_n)=0\qquad\text{et}\qquad \mathbb{P}(\limsup_n A_n) = 1.</math></center>
<center><math>\lim_{n}\mathbb{P}(A_n)=0\qquad\text{et}\qquad \mathbb{P}(\limsup_n A_n) = 1.</math></center>



Version du 24 mars 2010 à 00:30

Introduction

Dans la théorie des probabilités, le lemme de Borel-Cantelli, parfois aussi appelé théorème de Borel-Cantelli, concerne une suite d'événements. Sous une forme un peu plus générale, il est également valable en théorie de la mesure. Le lemme stipule que :

Lemme de Borel-Cantelli — Si la somme des probabilités d'une suite d'événements d'un espace probabilisé est finie, alors la probabilité qu'une infinité d'entre eux se réalisent simultanément est nulle.

L'indépendance des événements n'est pas nécessaire. Par exemple, considérons une suite de variables aléatoires, telle que, pour tout ,

La somme des est finie[1], donc d'après le lemme de Borel-Cantelli la probabilité que se produise pour une infinité d'indices est 0. En d'autres termes, avec une probabilité de 1, est non nul à partir d'un certain rang (aléatoire) On a donc appliqué le lemme de Borel-Cantelli à la suite d'évènements définie par

Limite supérieure d'ensembles

Définition —  La limite supérieure d'une suite de parties d'un ensemble est l'ensemble des éléments de tels que l'assertion soit vérifiée pour une infinité d'indices .

En d'autres termes, on peut dire que si et seulement si l'ensemble est infini, ou bien non borné. Une formulation équivalente est la suivante : pour tout , on peut trouver tel que . Cette dernière formulation fournit une écriture commode de la limite supérieure d'ensembles à l'aide d'opérations élémentaires sur les ensembles :

Sous l'influence de la terminologie anglo-saxonne, on dira aussi parfois que si et seulement si "infiniment souvent" ou bien "infinitely often", d'où la notation rencontrée dans certains ouvrages :

Finalement, remarquons que la définition " si et seulement si appartient à une infinité de " peut induire en erreur : si par exemple toutes les parties sont égales, il se peut que appartienne à pour une infinité d'indices , et il se peut donc que appartienne à sans pour autant qu' appartienne à une infinité de (puisqu'il n'existe, au fond, qu'un seul ).

Théorème de Borel-Cantelli (théorie de la mesure)

Pour un espace mesuré général , le lemme de Borel-Cantelli prend la forme suivante :

Théorème de Borel-Cantelli — Soit une suite dans . Si

alors

Lemme de Borel-Cantelli (probabilités)

Un espace probabilisé est un cas particulier d'espace mesuré, en ce qu'on suppose, de plus, que , alors que la seule restriction du même ordre sur est En particulier, le lemme de Borel-Cantelli donné en introduction est une forme affaiblie du théorème de Borel-Cantelli donné à la section précédente. Peut-être le lemme de Borel-Cantelli est-il plus populaire en probabilités, où il est crucial dans la démonstration, par Kolmogorov, de la loi forte des grands nombres (s'il ne faut donner qu'un seul exemple). Dans le cadre probabiliste, une formulation plus formelle du lemme donné en langage intuitif dans l'introduction pourrait donc s'écrire :

Lemme de Borel-Cantelli — Dans un espace probabilisé considérons une suite d'éléments de . Si

alors

Loi du zéro-un de Borel

Le lemme de Borel-Cantelli ne doit pas être confondu avec la loi du zéro-un de Borel, parfois appelée second lemme de Borel-Cantelli :

Loi du zéro-un de Borel — Si les événements sont indépendants, alors vaut 0 ou 1 suivant que la série de terme général est convergente ou divergente.

La loi du zéro-un de Borel[2] montre en particulier que l'hypothèse du lemme de Borel-Cantelli ne peut en aucun cas être affaiblie en . En effet on peut avoir simultanément, d'une part , d'autre part (indépendance des et ), donc on peut avoir simultanément :

Notes et références

  1. En fait elle vaut voir l'article Fonction zêta de Riemann, par exemple la section Valeurs numériques particulières.
  2. Émile Borel, « Les probabilités dénombrables et leurs applications arithmétiques », Rendiconti del Circolo Matematico di Palermo, vol. 27, no 1,‎ , p. 247-271 (ISSN 0009-725X et 1973-4409, DOI 10.1007/BF03019651, lire en ligne), par Émile Borel, en vue, semble-t-il, d'applications aux propriétés des fractions continues. Un peu plus tard, Cantelli aurait remarqué et utilisé le fait que, pour l'un des deux sens, l'hypothèse d'indépendance est superflue, ce qui conduit au lemme de Borel-Cantelli, d'un usage courant en probabilités : un exemple phare est sûrement la démonstration, par Kolmogorov, de la loi forte des grands nombres.

Voir aussi