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Un déséquilibre général désigne un déséquilibre sur tous les marchés agrégés, tels que le [[marché monétaire]], le [[marché du travail]], ou d'autres encores. Les raisons conduisant à un défaut d'ajustement sont multiples. Ils empêchent l'[[Offre et demande|offre et la demande]] de fonctionner et de permettre une convergence vers un point d'équilibre<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Cartelier|prénom2=Roger|nom2=Frydman|titre=L'économie hors de l'équilibre|éditeur=Economica|date=2001|isbn=978-2-7178-4260-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=-dzrAAAAMAAJ&newbks=0&hl=en|consulté le=2022-07-27}}</ref>.
Un déséquilibre général désigne un déséquilibre sur tous les marchés agrégés, tels que le [[marché monétaire]], le [[marché du travail]], ou d'autres encores. Les raisons conduisant à un défaut d'ajustement sont multiples. Ils empêchent l'[[Offre et demande|offre et la demande]] de fonctionner et de permettre une convergence vers un point d'équilibre<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Cartelier|prénom2=Roger|nom2=Frydman|titre=L'économie hors de l'équilibre|éditeur=Economica|date=2001|isbn=978-2-7178-4260-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=-dzrAAAAMAAJ&newbks=0&hl=en|consulté le=2022-07-27}}</ref>.


== Histoire ==
Les causes du déséquilibre général ont été étudiées par de nombreux [[Économiste|économistes]]. Dans les [[années 1970]], des chercheurs tels qu'[[Edmond Malinvaud]], [[Robert Barro]], [[Jean-Pascal Benassy]] et [[Axel Leijonhufvud]], ont cherché à comprendre les effets de [[Politique économique|politiques économiques]] sur des marchés en déséquilibre.
Les causes du déséquilibre général ont été étudiées par de nombreux [[Économiste|économistes]]. Si les perspectives de l'équilibre général et de l'[[équilibre partiel]] de [[Léon Walras]] et [[Alfred Marshall]] sont dominantes jusqu'à la [[Grande Dépression]], les travaux de [[John Maynard Keynes]], dont notamment sa ''[[Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie]]'', ouvrent la voie au concept de déséquilibre général<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John|nom1=Eatwell|prénom2=Murray|nom2=Milgate|titre=The Fall and Rise of Keynesian Economics|éditeur=OUP USA|date=2011-06-16|isbn=978-0-19-977769-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=W0ojG8kD2ZoC&newbks=0&hl=en|consulté le=2022-07-27}}</ref>. Pour Keynes, il n'y a aucune raison pour que les marchés convergent spontanément vers l'équilibre<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Laurent|nom1=Berrebi|titre=Monnaie et capital : la nouvelle économie patrimoniale|éditeur=Odile Jacob|date=2021-11-03|isbn=978-2-7381-5781-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Du9IEAAAQBAJ&newbks=0&hl=en|consulté le=2022-07-27}}</ref>.


Les travaux de [[John Maynard Keynes]], dont notamment sa ''[[Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie]]'', ouvrent la voie au concept de déséquilibre général. Pour Keynes, il n'y a aucune raison pour que les marchés convergent spontanément vers l'équilibre<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Laurent|nom1=Berrebi|titre=Monnaie et capital : la nouvelle économie patrimoniale|éditeur=Odile Jacob|date=2021-11-03|isbn=978-2-7381-5781-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Du9IEAAAQBAJ&newbks=0&hl=en|consulté le=2022-07-27}}</ref>. Les études sur le déséquilibre général ont été très populaires au sein de la [[synthèse néoclassique]]. [[Paul Romer]] a qualifié les recherches sur le déséquilibre général de {{Citation|sommet de la synthèse néoclassique}}<ref>{{Article|prénom1=David|nom1=Romer|titre=The New Keynesian Synthesis|périodique=Journal of Economic Perspectives|volume=7|numéro=1|date=1993-02-01|issn=0895-3309|doi=10.1257/jep.7.1.5|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1257/jep.7.1.5|consulté le=2022-07-27|pages=5–22}}</ref>. Pour [[Gregory Mankiw]], ce concept a été un point vers la [[nouvelle économie keynésienne]]<ref>{{Article|prénom1=N. Gregory|nom1=Mankiw|titre=A Quick Refresher Course in Macroeconomics|périodique=Journal of Economic Literature|éditeur=National Bureau of Economic Research|date=1990-02|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3386/w3256|consulté le=2022-07-27}}</ref>.
Après la mort de Keynes, c'est la [[synthèse néoclassique]] qui reprend le [[programme de recherche]] du déséquilibre général. [[Paul Romer]] a ainsi qualifié les recherches sur le déséquilibre général de {{Citation|sommet de la synthèse néoclassique}}<ref>{{Article|prénom1=David|nom1=Romer|titre=The New Keynesian Synthesis|périodique=Journal of Economic Perspectives|volume=7|numéro=1|date=1993-02-01|issn=0895-3309|doi=10.1257/jep.7.1.5|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1257/jep.7.1.5|consulté le=2022-07-27|pages=5–22}}</ref>. La recherche dans le champ du déséquilibre général est stimulée par la fin du programme de recherche sur l'équilibre général ([[modèle Arrow-Debreu]]), qui prouve que l'équilibre général peut avoir lieu, mais sous des conditions très restrictives. Ainsi, la publication du [[théorème de Sonnenschein]], qui rend compte du caractère irréaliste de la théorie de [[Kenneth Arrow]] et [[Gérard Debreu]], ouvre la voie à la multiplication des travaux sur le déséquilibre général dans les [[années 1960]].

Dans les [[années 1970]], des travaux importants sont publiés par Younes (1975), Weitzman (1977), ainsi que par Muelbauer et Portes (1978). Ces auteurs créent des modèles économiques à prix rigides ou visqueux, qui empêchent les marchés de s'équilibrer, et où le déséquilibre général est la norme. L'avancée la plus importante sera due aux travaux d'[[Edmond Malinvaud]] et de [[Jean-Pascal Benassy]] (1977 pour le premier, 1975, 1982 et 1983 pour le second), qui créent la [[théorie du déséquilibre]] en se basant sur le concept de déséquilibre général.

Pour [[Gregory Mankiw]], ce concept a été un point vers la [[nouvelle économie keynésienne]]<ref>{{Article|prénom1=N. Gregory|nom1=Mankiw|titre=A Quick Refresher Course in Macroeconomics|périodique=Journal of Economic Literature|éditeur=National Bureau of Economic Research|date=1990-02|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3386/w3256|consulté le=2022-07-27}}</ref>. L'[[économie marxiste]] soutient également une approche liée au déséquilibre général<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Nobuo|nom1=Okishio|titre=The Theory of Accumulation: A Marxian Approach to the Dynamics of Capitalist Economy|éditeur=Springer Nature|date=2022-02-19|isbn=978-981-16-7905-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=4-FZEAAAQBAJ&newbks=0&hl=en|consulté le=2022-07-27}}</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 27 juillet 2022 à 10:59

Le déséquilibre général est un concept d'économie qui désigne la possibilité pour tous les marchés d'être en situation de déséquilibre au même moment. La théorie du déséquilibre général est concurrente de celle de l'équilibre général, soutenu par les économistes de la nouvelle économie classique. Le déséquilibre général a été l'objet d'une théorie explicative appelée théorie du déséquilibre.

Concept

Un déséquilibre général désigne un déséquilibre sur tous les marchés agrégés, tels que le marché monétaire, le marché du travail, ou d'autres encores. Les raisons conduisant à un défaut d'ajustement sont multiples. Ils empêchent l'offre et la demande de fonctionner et de permettre une convergence vers un point d'équilibre[1].

Histoire

Les causes du déséquilibre général ont été étudiées par de nombreux économistes. Si les perspectives de l'équilibre général et de l'équilibre partiel de Léon Walras et Alfred Marshall sont dominantes jusqu'à la Grande Dépression, les travaux de John Maynard Keynes, dont notamment sa Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, ouvrent la voie au concept de déséquilibre général[2]. Pour Keynes, il n'y a aucune raison pour que les marchés convergent spontanément vers l'équilibre[3].

Après la mort de Keynes, c'est la synthèse néoclassique qui reprend le programme de recherche du déséquilibre général. Paul Romer a ainsi qualifié les recherches sur le déséquilibre général de « sommet de la synthèse néoclassique »[4]. La recherche dans le champ du déséquilibre général est stimulée par la fin du programme de recherche sur l'équilibre général (modèle Arrow-Debreu), qui prouve que l'équilibre général peut avoir lieu, mais sous des conditions très restrictives. Ainsi, la publication du théorème de Sonnenschein, qui rend compte du caractère irréaliste de la théorie de Kenneth Arrow et Gérard Debreu, ouvre la voie à la multiplication des travaux sur le déséquilibre général dans les années 1960.

Dans les années 1970, des travaux importants sont publiés par Younes (1975), Weitzman (1977), ainsi que par Muelbauer et Portes (1978). Ces auteurs créent des modèles économiques à prix rigides ou visqueux, qui empêchent les marchés de s'équilibrer, et où le déséquilibre général est la norme. L'avancée la plus importante sera due aux travaux d'Edmond Malinvaud et de Jean-Pascal Benassy (1977 pour le premier, 1975, 1982 et 1983 pour le second), qui créent la théorie du déséquilibre en se basant sur le concept de déséquilibre général.

Pour Gregory Mankiw, ce concept a été un point vers la nouvelle économie keynésienne[5]. L'économie marxiste soutient également une approche liée au déséquilibre général[6].

Notes et références

  1. Jean Cartelier et Roger Frydman, L'économie hors de l'équilibre, Economica, (ISBN 978-2-7178-4260-9, lire en ligne)
  2. (en) John Eatwell et Murray Milgate, The Fall and Rise of Keynesian Economics, OUP USA, (ISBN 978-0-19-977769-3, lire en ligne)
  3. Laurent Berrebi, Monnaie et capital : la nouvelle économie patrimoniale, Odile Jacob, (ISBN 978-2-7381-5781-2, lire en ligne)
  4. David Romer, « The New Keynesian Synthesis », Journal of Economic Perspectives, vol. 7, no 1,‎ , p. 5–22 (ISSN 0895-3309, DOI 10.1257/jep.7.1.5, lire en ligne, consulté le )
  5. N. Gregory Mankiw, « A Quick Refresher Course in Macroeconomics », Journal of Economic Literature, National Bureau of Economic Research,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Nobuo Okishio, The Theory of Accumulation: A Marxian Approach to the Dynamics of Capitalist Economy, Springer Nature, (ISBN 978-981-16-7905-6, lire en ligne)