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« Gouvernement militaire de l'armée des États-Unis en France » : différence entre les versions

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Version du 15 janvier 2022 à 10:10

Le gouvernement militaire de l'armée des États-Unis en France, connu aussi sous le nom d'AMGOT d'après son acronyme en anglais (Allied Military Government of Occupied Territories), est un organisme créé conjointement par les États-Unis et le Royaume-Uni dans le but d'administrer la France après la Libération. Ce projet a été empêché par l'action du cabinet de Charles de Gaulle.

Contexte

La Seconde Guerre mondiale fait chuter plusieurs gouvernements européens, ainsi qu'asiatiques. Les États-Unis mettent en place, dès leur engagement dans la guerre, des projets d'administration par des forces militaires américaines des pays tombés. L'AMGOT se déploie à la fin de la guerre en Italie, dirigée par Harold Alexander. L'occupation militaire a lieu à partir du Long Armistice du . En Corée, un organisme similaire, l'USAMGIK, dirige la moitié sud de la péninsule coréenne du 8 septembre 1945 au 15 août 1948.

Opération

Préparatifs américains

Le président Franklin Delano Roosevelt et son cabinet préparent différents plans pour reconfigurer la politique européenne de l'après-guerre. Il propose à Anthony Eden de créer un nouvel État appelé Wallonia, en retirant à la France l'Alsace-Lorraine, ainsi que des parties des Hauts-de-France[1]. Le plan est finalement abandonné, mais celui d'un gouvernement militaire est mis en place[2].

Dans un mémorandum daté du , Roosevelt écrit à Winston Churchill : « Je suis enclin à penser que lorsque nous serons en France, il faudra considérer notre action comme celle d'une occupation militaire gérée par des généraux Américains et Britanniques [...] Les postes les plus importants, l'administration nationale, doit être gardée entre les mains du commandant-en-chef Britannique ou Américain. Ce sera nécessaire pour, je pense, six mois ou même un an, le temps d'organiser des élections et une nouvelle forme de gouvernement »[2].

Il propose un plan d'action selon lequel les généraux anglo-saxons s'appuieraient sur les préfets et les départements[3]. Les États-Unis et le Royaume-Uni créent des écoles ad hoc pour entraîner et préparer ceux qui seront amenés à diriger les gouvernements militaires d'occupation ; en plus de supports sur l'Allemagne et le Japon, ils préparent des supports et des cours sur la France, sa vie politique et administrative[2].

Opposition française

Charles de Gaulle rapporte dans ses Mémoires de guerre qu'il connaissait les projets de l'AMGOT, qui aurait eu pour ambition d'administrer pleinement l’État et d'y insérer durablement une influence américaine, et s'y était à ce titre opposé[4]. André Gros, membre du cabinet de de Gaulle et négociateur avec les Américains, a écrit que le plan AMGOT a été arrêté à temps par de Gaulle en l'espace de dix jours, entre le 4 et le 14 juin 1944[5].

Notes et références

  1. (en) Erik Jensen, The United Kingdom — The United Nations, Springer, (ISBN 978-1-349-11374-3, lire en ligne)
  2. a b et c Charles L. Robertson, When Roosevelt planned to govern France, University of Massachusetts Press, (ISBN 978-1-61376-007-9 et 1-61376-007-8, OCLC 794700522, lire en ligne)
  3. (en) United States Department of State, Foreign Relations of the United States: Diplomatic Papers, U.S. Government Printing Office, (lire en ligne)
  4. Charles de, Impr. CPI Brodard & Taupin), L'appel 1940-1942, vol. 1, Pocket, impr. 2010 (ISBN 978-2-266-20599-3 et 2-266-20599-4, OCLC 690860234, lire en ligne)
  5. André Gros, « Le Quai d'Orsay », Espoir, n°92 (June 1993), p. 54