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Gliome protubérantiel infiltrant

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Gliome protubérantiel infiltrant
Description de l'image Palliative Care Options for a Young Adult Patient with a Diffuse Intrinsic Pontine Glioma - Fig. 1 (cropped).png.
Classification et ressources externes
MeSH D000080443

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Le gliome protubérantiel infiltrant, appelé également gliome infiltrant du tronc cérébral (GITC) ou gliome pontique intrinsèque diffus (traduction de l'anglais DIPG, diffuse Intrinsic Pontine glioma), est une tumeur maligne diffuse du pont, appelé aussi protubérance, du tronc cérébral. D'incidence généralement pédiatrique, elle affecte occasionnellement les adultes. Infiltrant, inopérable, dangereusement localisé et agressif, ce gliome est fatal dans l'immense majorité des cas.

Définition et classification[modifier | modifier le code]

Cette forme diffuse de gliome est classiquement opposée au gliome focal du tronc cérébral, classiquement bénin ou de bas grade[1]. Cette classification a été remplacée en 2016 par la nouvelle classification de l'OMS[2] — qui fait suite à la classification de 2007[3] — qui parle de gliome médian diffus avec mutation K27M sur l'histone H3, la mutation pouvant être sur l'histone H3.1 ou H3.3[4].

Incidence[modifier | modifier le code]

Depuis l'avènement des techniques d'imagerie médicale modernes, il a été démontré que plus de 80 % des gliomes du tronc cérébral de l'enfant de moins de 15 ans sont des gliomes protubérantiels infiltrants[5].

Signes et symptômes[modifier | modifier le code]

Les symptômes traduisent tout d'abord un dysfonctionnement du pont, la structure cérébrale lésée par le gliome, et correspondent à une triade correspondant aux structures atteintes par le processus[6] :

Une atteinte cérébelleuse[modifier | modifier le code]

Un syndrome pyramidal[modifier | modifier le code]

Une atteinte des nerfs crâniens[modifier | modifier le code]

Atteinte isolée ou multiple, uni- ou bilatérale, intéressant le plus souvent le nerf abducens (VI), ou ancien nerf moteur oculaire externe, et le nerf facial (VII), qui naissent du tronc cérébral au niveau du pont, et causant:

Diagnostic[modifier | modifier le code]

Le diagnostic du gliome protubérantiel infiltrant repose sur les données radiologiques IRM et le tableau clinique du patient.

Bien qu'invasive et inutile au moment du diagnostic, la biopsie est aujourd'hui considérée par certains[8],[9] comme un atout prometteur pour faire avancer la recherche.

Gradation[modifier | modifier le code]

Le gliome protubérantiel infiltrant est un gliome de haut grade[9].

Traitement[modifier | modifier le code]

Radiothérapie[modifier | modifier le code]

La résection chirurgicale étant virtuellement impossible, la radiothérapie conventionnelle demeure le traitement standard des patients atteints de gliome protubérantiel infiltrant. Si elle offre un répit à 70% des patients - en améliorant leurs fonctions neurologiques et en ralentissant temporairement l'évolution de la maladie, la radiothérapie reste toutefois sans effet sur leur espérance de vie[9].

Chimiothérapie[modifier | modifier le code]

De nombreuses recherches effectuées au cours de ces trente dernières années se sont accordées à démontrer l'inefficacité des traitements chimiothérapeutiques en cas de gliome protubérantiel infiltrant pédiatrique[9].

Divers stéroïdes peuvent également être administrés afin de contrecarrer l’œdème et l'inflammation causés par la tumeur.

Recherche[modifier | modifier le code]

Des études en cours en 2023 du composé ONC201 a montré une efficacité préclinique et clinique émergente[10].

Des perfusions intracérébroventriculaires répétées de cellules CAR-T ont permis d'obtenir un changement immunitaire chez les patients[11]. Des études précliniques ont permis d'observer une efficacité[12].

La localisation, la barrière hémato-encéphalique et une résistance à la chimiothérapie cytotoxique sont les caractéristiques du GITC qui explique l'insuffisance des progrès jusqu'alors. Des découvertes décisives lors de la dernière décennie sur les moteurs moléculaires ont entraîné une explosion des recherches sur les thérapies ciblées pour le GITC. Bien que des connaissances inestimables aient été acquises et que de nombreux résultats prometteurs aient été obtenus dans le cadre de travaux précliniques, la recherche sur les thérapies ciblées n'a pas cependant pas encore abouti et des études sont encore nécessaires[13].

Pronostic[modifier | modifier le code]

Le gliome protubérantiel infiltrant est incurable. En dépit de la réalisation de nombreux essais cliniques, aucun traitement n'est encore capable de venir à bout de ces tumeurs[8] et la tumeur est en général fatale[5].

Actuellement, la durée de survie moyenne au gliome protubérantiel infiltrant est de 9 mois. La survie à deux ans est de 10%[9].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Gliomes du tronc cérébral », sur cancer.ca (consulté le ).
  2. (en) David N. Louis, Arie Perry, Guido Reifenberger et al., « The 2016 World Health Organization Classification of Tumors of the Central Nervous System: a summary » [« Classification de l'OMS 2016 des tumeurs du système nerveux central. »], Acta Neuropathologica, vol. 131, no 6,‎ , p. 803-820 (résumé, lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) David N. Louis, Hiroko Ohgaki, Otmar D. Wiestler et al., « The 2007 WHO Classification of Tumours of the Central Nervous System » [« Classification OMS 2007 des tumeurs du SNC »], Acta Neuropathol, no 114,‎ , p. 97-109 (DOI 10.1007/s00401-007-0243-4, lire en ligne, consulté le ).
  4. Glioblastoma Fundation Michele Esnault, « Gliomes (gliomas), des tumeurs infiltrantes très hétérogènes, évolution », sur glioblastome.fr (consulté le ).
  5. a et b (en) M. Issai Vanan, « Dipg in children - what can we learn from the past? », Frontiers in Oncology,‎ (lire en ligne)
  6. (en) M. Issai Vanan, « Dipg in children - how can we learn from the past? », Frontiers in Oncology,‎
  7. (en) « DIPG », sur Thebraintumourcharity.org.
  8. a et b (en) Puget S., « Is biopsy safe in children with newly diagnosed diffuse intrinsic pontine glioma? », American Society of Clinical Oncology Educational Book,‎ (lire en ligne)
  9. a b c d et e (en) K.M. Schroeder, « Children are not just little adults: recent advances in understanding of diffuse intrinsic pontine glioma biology », Pediatric Research 75,‎ (10.1038/pr.2013.194)
  10. Bahattin Tanrıkulu, Ahmet Harun Yaşar, Cengiz Canpolat et Funda Çorapçıoğlu, « Preliminary findings of German-sourced ONC201 treatment in H3K27 altered pediatric pontine diffuse midline gliomas », Journal of Neuro-Oncology,‎ (ISSN 0167-594X et 1573-7373, DOI 10.1007/s11060-023-04347-x, lire en ligne, consulté le )
  11. (en-US) Richard Simoneaux, « Research Findings of GD2 CAR T-Cell Therapy for Diffuse Midline Gliomas », Oncology Times, vol. 45, no 13,‎ , p. 23 (ISSN 0276-2234, DOI 10.1097/01.COT.0000945356.34122.57, lire en ligne, consulté le )
  12. Carrie Myers, Andrea Timpanaro, Edward Song et Michael Meechan, « IMMU-13. PRECLINICAL EFFICACY OF MULTI-ANTIGEN (HER2/EGFR806/B7-H3/IL13RA2) TARGETING QUAD-CAR T CELLS AGAINST DIFFUSE MIDLINE GLIOMA », Neuro-Oncology, vol. 25, no Supplement_1,‎ , i52–i52 (ISSN 1522-8517 et 1523-5866, DOI 10.1093/neuonc/noad073.200, lire en ligne, consulté le )
  13. Andrew Groves, Pratiti Bandopadhayay et Tabitha M. Cooney, « Diffuse intrinsic pontine glioma: Insights into oncogenesis and opportunities for targeted therapy », Pediatric Hematology Oncology Journal, vol. 8, no 2,‎ , p. 73–79 (ISSN 2468-1245, DOI 10.1016/j.phoj.2023.02.003, lire en ligne, consulté le )