De par la Constitution de 1997, le pays est divisé en 71 circonscriptions uninominales, dont la plupart sont attribuées à des communautés ethniques. 23 députés autochtones sont élus par les citoyens autochtones (appelés "fidjiens") ; 19 élus par et parmi les citoyens d'appartenance ethnique indienne (c.f. Indiens des Fidji) ; 1 député élu par et parmi les Rotumiens ; 3 élus par et parmi les citoyens de tout autre appartenance ethnique ; et 25 élus par l'ensemble des citoyens sans distinction ethnique. Chaque électeur avait à choisir deux candidats : un dans sa circonscription ethnique, et un dans sa circonscription dite "ouverte", où pouvaient se présenter des candidats de diverses origines[1],[2].
Le système électoral employé était celui du vote alternatif. Chaque électeur était invité à classer les candidats de ses circonscriptions par ordre de préférence[3].
Outre des candidats sans étiquette, douze partis politiques prirent part à l'élection en se présentant dans au moins une circonscription. Parmi ceux-ci, les deux principaux partis du pays : le Soqosoqo Duavata ni Lewenivanua (SDL), conservateur, prônant la suprématie des intérêts autochtones, et dirigé par le premier ministre sortant Laisenia Qarase ; et le Parti travailliste, principal parti d'opposition, avec à sa tête Mahendra Chaudhry.
Parmi les autres partis représentés dans la législature sortante, l'Alliance conservatrice (mouvement nationaliste autochtone dont était membre George Speight, l'auteur du coup d'État de 2000 contre le gouvernement Chaudhry) s'était fondue dans le SDL, et ne présenta pas de candidats sous sa propre bannière. Le Parti général uni, représentant principalement les intérêts des 'électeurs généraux' (citoyens d'origine ethnique européenne, chinoise...), s'était mué en Parti des peuples unis. Le Parti de la fédération nationale, autrefois très influent, présenta à nouveau des candidats. Le Nouveau parti travailliste de l'unité, qui avait deux sièges avant l'élection, n'en présenta pas[4],[5].
L'un des principaux différends entre les deux principaux partis pendant la campagne fut le projet d'amnistie que souhaitait introduire le gouvernement Qarase, avec certaines conditions, pour les auteurs du coup d'État de 2000[6].
L'élection fut une victoire pour le gouvernement sortant, qui obtint une majorité absolue avec trente-six sièges. Il ne conserva, toutefois, pas longtemps le pouvoir. Le chef des armées, le contre-amiral Voreqe Bainimarama, maintint les critiques qu'il avait déjà formulées contre le gouvernement Qarase, l'accusant de mener une politique raciste en prônant la primauté des intérêts autochtones via une politique de 'discrimination positive', divisant ainsi le pays. Le contre-amiral s'opposa à un projet de loi qui aurait attribué la pleine propriété des zones de pêche côtières aux autochtones, ainsi qu'au projet d'amnistie de certains des participants au coup d'État ethno-nationaliste de l'an 2000. Après des négociations infructeuses, Voreqe Bainimarama mena un coup d'État le , démettant le gouvernement et promettant des réformes pour mettre fin au racisme en politique[6].
↑Jioji Konousi Konrote fut élu député de l'unique circonscription ethnique des Rotumiens, succédant à la députée sans étiquette Marieta Rigamoto, qui ne se représentait pas. Et Robin Irwin remporta la circonscription du Nord-Est pour les citoyens d'"autres" origines ethniques, battant le député sortant David Christopher, du SDL.