Pernette du Guillet

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Pernette du Guillet
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Buste en marbre de Pernette du Guillet par Jean-Louis Pivot réalisé en 1898. Musées Gadagne.
Nom de naissance Guillet
Naissance 1518-1520
Lyon
Décès
Lyon
Activité principale
poétesse
Auteur
Langue d’écriture français
Mouvement École de Lyon
Genres
épigramme, chanson, élégie

Œuvres principales

Rymes

Pernette du Guillet, née à Lyon en 1518 ou 1520 et morte le 1, est une poétesse française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Peu de choses sont connues de la vie de Pernette du Guillet. Sa date de naissance est incertaine, 1518 ou 1520[1]. Elle naît dans une famille noble et épouse en 1538 un du Guillet. Elle rencontre Maurice Scève au printemps 1536 avec qui elle a une relation littéraire au sein de l'école de Lyon[2]. La relation amoureuse qu'on leur a prétée ne repose sur rien[2], elle lui a été attribuée à l'instar de beaucoup d'autrices à travers l'histoire pour la discréditer à partir d'hypothèses très peu solides[2].

Elle participe à des recueils de chansons en 1540 et 1541[3].

La grande majorité de ses poèmes sont découverts après sa mort survenue le 17 juillet 1545[4], des suites d'une maladie[5], par Antoine du Moulin, ami de son mari venu faire le tri dans ses affaires[2],[6]. Il obtient l'autorisation du veuf de les publier de façon posthume[2] sous le titre Rymes de gentille et vertueuse dame, Pernette du Guillet[7], chez l'imprimeur-libraire Jean de Tournes (père)[8].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Essentiellement constituée de courts poèmes, soixante épigrammes, dix chansons et quelques élégies, son œuvre exprime une grande musicalité[2]. On l'explique par son éducation noble qui en a fait une musicienne, très vraisemblablement au luth[2]. D'ailleurs au moins quatre de ses textes ont été adaptés et chantés quelques années avant sa mort[2].

Son œuvre a une continuité où, de poème en poème, elle s'adresse dans le cadre d'une histoire d'amour chaste à l'être aimé, qu'elle nomme affectueusement « mon Jour »[2]. Ce dernier vient illuminer peu à peu les ténèbres dans lesquelles la poétesse se trouve[2]. L'ouvrage se conclut par cinq épitaphes écrits en son honneur par Maurice Scève et Jean de Vauzelles.

Son œuvre est réédités trois fois au XVIe siècle : en 1546, 1552 et 1554[9]. Mais elle sera ensuite oubliée jusqu'au XIXe siècle[9]. Et réédité à nouveau au XXe siècle où des études lui sont consacrées qualifiant sa production comme « singulièrement décantée » ou bien encore « l'une des réussites les plus rares de nos lettres féminines »[9]. Néanmoins, elle reste dans l'ombre d'autres productions de la même période, celles de Louise Labé en particulier[9].

Liste des œuvres[modifier | modifier le code]

  • pièce LII, «Je n’oserois le penser veritable», mise en musique par Pierre de Villiers, et pièce LIII, «En lieu du bien, que deux souloient pretendre», mise en musique par Quentin ou François de Lys, in Second livre contenant xxvii chansons nouvelles à quatre parties en ung volume, Paris, P. Attaignant et H. Jullet, 1540 (publiées la même année in Le Parangon des chansons, sixiesme livre […], Lyon, J. Moderne, 1540).
  • pièce XII, «Le Corps ravy, l’ame s’en esmerveille», mise en musique par Gabriel Coste, et pièce XIV, «Le grand desir du plaisir admirable», mise en musique par François de Lys, in Le Parangon des chansons, neufvieme livre […], Lyon, J. Moderne, 1541.

Galerie[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

Elle figure en 2022 dans une exposition intitulée Renaissance des femmes, organisée par le château de Blois, et consacrée aux « femmes puissantes de la Renaissance, effacées de l’histoire »[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Notice sur Pernette du Guillet, dans Louise Labé, Œuvres poétiques, Pernette du Guillet, Rymes, édition de Françoise Charpentier, Gallimard, « Poésie », 1983, p. 170
  2. a b c d e f g h i et j Daphné Ticrizenis, Marie Fré Dhal et Titiou Lecoq, Autrices: ces grandes effacées qui ont fait la littérature du Moyen Age au XVIIe siècle, Hors d'atteinte, coll. « Littératures », (ISBN 978-2-38257-063-0)
  3. Élise Rajchenbach, Société Internationale pour l’Étude des Femmes de l'Ancien Régime, « Pernette Du Guillet », sur siefar.org, (consulté le )
  4. Du Guillet, Pernette, 1520?-1545., Rymes (1545), Droz, (ISBN 2-600-01063-7 et 978-2-600-01063-4, OCLC 469991936, lire en ligne), p. 113
  5. Michel Locatelli, « Pernette du Guillet », sur Maurice Scève, le Prince des poètes lyonnais (consulté le )
  6. Schmidt, Albert-Marie., Poètes du XVIeme siècle, texte établi et présenté, Gallimard, bibliothèque de la Pléiade, n° 96, p. 227, (OCLC 88111214, lire en ligne)
  7. Rymes de gentile, et vertueuse dame D. Pernette Du Guillet, lyonnoise, 1545, à Lyon par Iean de Tournes
  8. L'école lyonnaise de poésie par Ellen Delvallée, Maurice Scève, Pernette du Guillet, Louise Labé
  9. a b c et d Gisèle Mathieu-Castellani, « La parole chétive : les Rymes de Pernette du Guillet », Littérature, vol. 73, no 1,‎ , p. 47–60 (DOI 10.3406/litt.1989.1474, lire en ligne, consulté le )
  10. Sylvie Kerviel, « Exposition : les femmes puissantes de la Renaissance, effacées de l’histoire, retrouvent la lumière à Blois », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul Ardouin, Maurice Scève, Pernette du Guillet, Louise Labé : L'amour à Lyon au temps de la Renaissance, Paris, A.-G. Nizet, , 395 p. (ISBN 978-2-7078-0481-5, BNF 34679845).
  • Patrice Béghain, « DU GUILLET Pernette », dans Dictionnaire historique de Lyon, Lyon, Éditions Stéphane Bachès, , p. 408-409.
  • Jean Butin, Ces lyonnaises qui ont marqué leur temps : passionnées, fascinantes, légendaires, Editions lyonnaises d'Art et d'Histoire, 2004, p. 44-47. (ISBN 978-2841470921)
  • Gisèle Mathieu-Castellani, « La parole chétive : les Rymes de Pernette du Guillet », Littérature, n° 73, 1989, p. 47-60 [lire en ligne].
  • Élise Rajchenbach, « Pernette du Guillet », 2007, sur le site de la SIEFAR.
  • Verdun-Louis Saulnier, « Étude sur Pernette du Guillet et ses “Rymes” », Bibliothèque d'Humanisme et de Renaissance, IV, 1944.
  • Daphné Ticrizenis, Marie Fré Dhal et Titiou Lecoq, Autrices: ces grandes effacées qui ont fait la littérature du Moyen Age au XVIIe siècle, Hors d'atteinte, coll. « Littératures », (ISBN 978-2-38257-063-0)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]