Wikipédia:Lumière sur/Psychologie analytique

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Allégorie alchimique extraite de l'Alchimie de Nicolas Flamel, par le Chevalier Denys Molinier, XVIIIe siècle.
Allégorie alchimique extraite de l'Alchimie de Nicolas Flamel, par le Chevalier Denys Molinier, XVIIIe siècle.

La psychologie analytique (« Analytische Psychologie » en allemand) est une théorie élaborée par le psychiatre Carl Gustav Jung dès 1913. Elle est avant tout une démarche propre au psychiatre suisse, créée pour la différencier de celle de Sigmund Freud et qui se propose de faire l'investigation de l'inconscient et de l'âme, c'est-à-dire la « psyché ».

L'histoire de la psychologie analytique est ainsi intimement liée à la biographie de Jung. Représentée dans ses débuts par l'« école de Zurich », avec Eugen Bleuler, Franz Riklin, Alphonse Maeder et Jung, la psychologie analytique est d'abord une théorie des complexes, jusqu'à ce que Jung, dès sa rupture avec Freud, en fasse une méthode d'investigation générale des archétypes et de l'inconscient ainsi qu'une psychothérapie spécifique.

La psychologie analytique, ou « psychologie complexe » (« Komplexe Psychologie » en allemand), est à l'origine de nombreux développements en psychologie comme dans d'autres disciplines. Les continuateurs de Jung sont en effet nombreux et organisés en sociétés nationales dans le monde. Les applications et développements des postulats posés par Jung ont donné naissance à une littérature dense et multidisciplinaire.

Reposant sur une conception objective de la psyché, Jung a établi sa théorie en développant des concepts clés du domaine de la psychologie et de la psychanalyse, tels celui d'inconscient collectif, d'archétype ou de synchronicité. Elle se distingue par sa prise en compte des mythes et traditions, révélateurs de la psyché, de toutes les époques et de tous les continents, par le rêve comme élément central de communication avec l'inconscient et par l'existence d'instances psychiques autonomes comme l'anima pour l'homme ou l'animus pour la femme, la persona ou l'ombre, communs aux deux sexes. Considérant que le psychisme d'un individu est constitué aussi bien d'éléments de la vie personnelle du sujet que de représentations faisant appel aux mythes et symboles universels, la psychothérapie liée à la psychologie analytique se structure autour du patient et vise au développement du « Soi » par la découverte de cette totalité psychique à travers la notion d'individuation.

L'approche de Jung diffère de celle de Freud, dont pourtant il devait être le « dauphin » et le successeur légitime, en cela qu'elle postule que l'inconscient a une réalité avant tout culturelle et non pas seulement sexuelle (ou libidinale). Par ailleurs, Jung s'intéresse très tôt aux phénomènes paranormaux, qui sont ignorés par les analystes de stricte obédience freudienne, ou encore à l'alchimie et à la gnose. Le psychiatre suisse dépasse en outre le cadre épistémologique de la psychanalyse freudienne pour explorer des disciplines comme la science physique ou les types de personnalités et qu'il inclut dans sa théorie psychique. Cette intégration d'autres disciplines a ainsi provoqué des divergences théoriques nombreuses et les critiques de tous bords ont mis en cause la psychologie analytique, accusée d'être une « psychologie des races » ou une mystique, et plus généralement une pensée irrationnelle.