Wikipédia:Lumière sur/Marguerite de Grèce

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La princesse Marguerite au début des années 1920.
La princesse Marguerite au début des années 1920.

Marguerite ou Margarita de Grèce (en grec : Μαργαρίτα της Ελλάδας / Margaríta tis Elládas et en allemand : Margarita von Griechenland), princesse de Grèce et de Danemark puis, par son mariage, princesse de Hohenlohe-Langenbourg, est née le à Athènes, en Grèce, et morte le à Bad Wiessee, en Allemagne de l'Ouest. Belle-sœur de la reine Élisabeth II du Royaume-Uni, c'est une princesse gréco-allemande un temps liée au régime nazi.

Fille aînée d'André de Grèce et d'Alice de Battenberg, la princesse Marguerite passe une enfance heureuse entre Athènes et Corfou. Ses premières années sont cependant marquées par les guerres balkaniques (1912-1913), la Première Guerre mondiale (1914-1918) et la guerre gréco-turque (1919-1922). Pour l'enfant et ses proches, ces conflits ont des conséquences dramatiques puisqu'ils aboutissent à leur bannissement en Suisse (entre 1917 et 1920), puis en France et au Royaume-Uni (de 1922 à 1936). Durant leur exil, Marguerite et les siens dépendent de la générosité de leur parentèle étrangère, et notamment de Marie Bonaparte (qui leur offre un logement à Saint-Cloud) et d'Edwina Ashley (qui les soutient financièrement).

À la fin des années 1920, la mère de Marguerite est frappée d'une crise mystique qui conduit à son internement dans un hôpital psychiatrique suisse. Peu de temps après, en 1931, Marguerite épouse le prince héréditaire Gottfried de Hohenlohe-Langenbourg. Le couple s'installe alors au château de Weikersheim, où il fonde une famille nombreuse composée de quatre fils (les princes Kraft, Georges, Ruprecht et Albert) et d'une fille (la princesse Béatrice). Membres du parti nazi à partir de 1937, Gottfried et Marguerite utilisent leurs connexions familiales pour favoriser un rapprochement du Troisième Reich avec le Royaume-Uni, sans succès. Pendant les années 1930, le couple effectue par ailleurs plusieurs séjours à l'étranger. Il se rend notamment à New York, en 1934, pour y témoigner en faveur de Gloria Morgan Vanderbilt, ancienne fiancée de Gottfried, dans l'affaire qui l'oppose à sa belle-famille pour la garde de sa fille Gloria.

Ébranlée par la Seconde Guerre mondiale, qui divise sa parentèle en deux camps ennemis, Marguerite passe le conflit à Langenbourg, où elle ne subit guère de privations. La défaite de l'Allemagne et son occupation par les Alliés amènent de nouveaux bouleversements dans la vie de Marguerite et de Gottfried. Préservé des exactions soviétiques, qui causent la mort de plusieurs de ses cousins, le couple subit l'ostracisme de la famille royale britannique au moment du mariage du prince Philippe, petit frère de Marguerite, avec Élisabeth du Royaume-Uni (1947). Au fil des années, le couple est néanmoins réintégré dans la vie du gotha européen, comme l'illustrent son invitation et sa présence au couronnement d'Élisabeth II (1953) ou au mariage de Juan Carlos et Sophie (1962).

Devenue veuve en 1960, Marguerite est le témoin de l'incendie du château de Langenbourg en 1963. Ses dernières années sont marquées par les mariages de trois de ses fils, mais aussi par la disparition de plusieurs de ses proches, dont son fils Ruprecht, qui se suicide en 1978. La princesse meurt en 1981 et sa dépouille est enterrée au mausolée familial des Hohenlohe-Langenbourg.