Villiger Fils
Villiger Fils | |
Création | 1888 |
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Fondateurs | Jean Villiger |
Personnages clés | Kaspar Villiger |
Forme juridique | Société anonyme de droit suisse |
Siège social | Pfeffikon Suisse |
Direction | Heinrich Villiger |
Activité | Tabac |
Produits | Cigare |
Effectif | 1 400 (Monde entier, 2014) 200 (en Suisse, 2015)[1] |
Site web | www.villiger.ch |
Chiffre d'affaires | 195 Mio. CHF (2015) |
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Villiger Fils (en allemand Villiger Söhne AG) est une entreprise suisse fondée en 1888 par Jean Villiger et fabricant des cigares.
Histoire
[modifier | modifier le code]L'entreprise est fondée en 1888 à Pfeffikon, dans le canton de Lucerne, par Jean Villiger en tant que fabrique de cigares. La région compte à l'époque de nombreux producteurs de cigares[2].
Lorsque Jean Villiger meurt en 1902 à l'âge de 42 ans, Louise Villiger prend la place de son mari. En 1910, ses deux fils Hans et Max Villiger entrent dans la direction de l'entreprise[3]. C'est également en 1910 que l'entreprise ouvre une succursale à Tiengen, en Allemagne, en raison d'une nouvelle taxe à l'importation mise en place en Allemagne[4]. Hans et Max Villiger développent ensuite l'entreprise pour en faire un important fabricant de cigares en Europe[3].
En 1935, ils rachètent la fabrique de cigares Geska à Schönaich à ses propriétaires juifs, la famille Strauss, qui doivent quitter le pays[3]. En 1948, un procès en restitution a lieu à Stuttgart, mais la vente de 1935 est déclarée valable[4]. Selon une enquête de la Schweizer Radio DRS en 1989, Villiger Fils a acheté cinq autres fabriques de cigares en Allemagne entre 1935 et 1940[5],[6]. Villiger Fils compte alors 2000 employés dans ce pays, l'utilisation de machines pour la fabrication de cigares y étant interdite jusqu'en 1957[4].
À partir de 1940/1941, Hans et Max Villiger, qui servent dans l'armée Suisse, ne sont plus autorisés à se rendre en Allemagne par les autorités allemandes. L'une des usines du groupe, située à Munich, est par ailleurs détruite pendant la guerre[6]. En 2000, l'entreprise reconnaît avoir employé deux travailleurs forcés pendant la Seconde Guerre mondiale[7].
Hans prend sa retraite en 1954 et Heinrich, le fils aîné de Max lui succède. En 1958, Heinrich prend plus spécifiquement la direction de la partie allemande de l'entreprise[8]. En 1966, Kaspar Villiger, le fils cadet, succède à son père[3]. Heinrich et Kaspar détiennent désormais chacun 50% de l'entreprise familiale[8].
En 1980, en raison du recul des ventes de cigares, l'entreprise achète la fabrique de vélos Kalt à Buttisholz et diversifie ainsi ses activités[3],[4]. Après que Kaspar Villiger est élu au Conseil fédéral en 1989 et a vendu ses parts dans l'entreprise, Heinrich Villiger est resté le seul directeur du groupe Villiger[2]. À ce moment-là, une fusion est alors également discutée avec l'entreprise Burger fils, mais les pourparlers n’aboutissent pas[9]. L'entreprise compte environ 800 employés en 1989[8].
Avec des partenaires commerciaux cubains, il fonde en 1989 la première joint-venture pour l'importation et la distribution exclusives de cigares de La Havane en Allemagne, la Fifth Avenue Products Trading GmbH[2],[10]. Cette société appartient à 55% à la société d'État cubaine Cubatabaco et à 45% à Villiger Fils[10]. En 1994, Villiger Fils reprend, en association avec la société d'import-export genevoise Diramex, l'exclusivité de la distribution de cigares cubains en Suisse détenue jusque-là par Weitnauer Tabak, cette dernière entreprise étant obligée de rompre ses relations commerciales avec Cuba pour pouvoir conserver les magasins qu'elle détient aux États-Unis[11].
En 1991, l'entreprise contrôle 35 % du marché suisse du cigare et 15 % du marché allemand. Il détient également 10 % du marché suisse du vélo[12]. La même année, Villiger Fils achète la fabrique de vélos Diamant à Chemnitz, dans l'ancienne Allemagne de l'Est[4].
En mars 2016, Heinrich Villiger quitte la direction opérationnelle de l'entreprise[2].
Produits
[modifier | modifier le code]L'entreprise fabrique des cigarillos et des cigares pour une quantité d'1,5 milliard par année. Elle compte deux succursales en Allemagne, à Tiengen et à Bünde.
Le site de Tiengen emploie 180 personnes. (octobre 2015). La distribution s'effectue dans plus de 100 pays. Des cigares spéciaux y sont également roulés à la main, comme par exemple le Villiger Original-Krumme.
Marques
[modifier | modifier le code]Parmi les marques possédées par Villiger, on peut citer : Habana Feu, Villa Dominicana, Villiger Virginia, Cortez, Playboy, Rio 6, Villiger Export, Villiger Kiel, Braniff, Villiger Premium, Villiger Original Krumme, Villiger Original Krumme junior, Villiger Americanos, Villiger President, St- Louis Blues, St. Louis Queen, Santa Damiana, Bock, La Meridiana, Constellation, La Libertad, Habana Feu Petit, Villiger Tubes, Dominico, Villiger 1888, VegaFina, Villiger Serie Dominicana, 1492 Exquisitos, La Capitana[13], San'Doro.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Villiger Söhne Holding » (voir la liste des auteurs).
- « Villiger Söhne AG » (consulté le )
- Gabriel Sassoon, « Le dernier combat du patriarche du clan Villiger », 24 Heures, (lire en ligne )
- Peter Quadri (trad. Annelise Rigo), « Villiger » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Dominique Chouet, « Les vélos Villiger ont commencé par rouler des cigares », 24 Heures, , p. 27 (lire en ligne)
- AP, « L'ombre de la guerre », Le Matin, , p. 4 (lire en ligne)
- (de) Markus Hächler, « Villiger unter Radio-DRS-Beschuss », Neue Zürcher Nachrichten, , p. 24 (lire en ligne)
- ATS, « Villiger avoue avoir employé deux travailleurs forcés », La Côte, , p. 16 (lire en ligne)
- « Heinrich Villiger reprend le groupe Villiger », Nouvelle revue de Lausanne, , p. 13 (lire en ligne)
- Francine Brunschwig, « Heinrich Villiger seul maître à bord », 24 Heures, , p. 3 (lire en ligne)
- Anne-Frédérique Widmann, « Des acomptes comme pour le FA-18 », L'Hebdo, (lire en ligne [48])
- Anne-Frédérique Widmann, « Villiger profite malgré lui de l'embargo contre Cuba », L'Hebdo, , p. 49 (lire en ligne)
- ATS, « Groupe Villiger - Débouchés européens », Nouvelle Revue de Lausanne, , p. 10 (lire en ligne)
- « Swiss Cigarette », sur swiss-cigarette.ch (consulté le ).