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Sethembile Msezane
Sethembile Msezane

Sethembile Msezane (née en 1991 à KwaZulu-Natal) est une artiste contemporaine sud africaine connue particulièrement pour ses performances, dont certaines dans l'espace public. Msezane travaille également sur support photographique, filmique, sculptural ainsi que graphique. Elle s'intéresse aux thèmes de la spiritualité, la politique ainsi qu'à la production de savoir en Afrique. Dans ses oeuvres, elle explore notamment la construction de mythes et la manière dont ceux-ci contribuent à la construction d'une histoire et une culture de la commémoration dont le corps de la femme noire reste souvent absent. Msezane expose ses oeuvres, pour lesquelles elle a reçu divers prix et nominations, tant dans des galeries sud africaines qu'internationales.[1] Elle est également membre du collectif iQhiya de jeunes artistes femmes et noires, basé au Cap et Johannesbourg, en Afrique du Sud.

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Msezane a grandi à Johannesburg, puis fut étudiante à la Michaelis School of Fine Art de Cape Town. Elle y obtint en 2012 son Bachelor et en 2017 son Master en Fine Arts (Beaux-Arts).[2]

Les performances de Msezane ont pour thème principal l'absence du corps de la femme noire du paysage historique et politique sud africain. Souvent vêtue symboliquement, elle emploie son propre corps comme sculpture humaine dans l'espace public. Ainsi attire-t-elle l'attention tout particulièrement sur les restrictions sociales imposées aux femmes dans leurs mouvements, habillement, et apparences.[3]

Ses oeuvres figurent parmi de prestigieuses collections telles que celles de la Iziko South African National Gallery, du Zeitz Mocca, de l'Université d'Afrique du Sud, de l'Université du Cap, ainsi que du Royal Ontario Museum.[4]

Oeuvres[modifier | modifier le code]

Public Holidays Series (2013-2014)[modifier | modifier le code]

Chapungu - The Day Rhodes Fell (2015)[modifier | modifier le code]

En mars 2015, les manifestations du mouvement #RhodesMustFall avaient lieu sur le campus de l'Université du Cap demandant le retrait du monument érigé en l'honneur de Cecil John Rhodes. La sculpture avait été réalisée en 1934 par Marion Walgate et devait honorer à la donation d'une parcelle de terre dédiée à fonder l'université.

Si l'action se concentrait sur ce monument précis, c'est car Rhodes, fondateur de la Rhodésie, ainsi que de la bourse Rhodes, représente aujourd'hui encore un symbole oppressant de la suprématie blanche, des discriminations raciales, économiques, culturelles et sexuelles en Afrique du Sud, en Zambie et au Zimbabwe.

Rhodes était en effet convaincu de la supériorité du 'race' britannique et avait notamment défendu l'expansion impérialiste avec la phrase suivante dans son testament publié en 1902: "Je maintiens que nous sommes la première race au monde, et que plus grande sera la proportion du monde que nous occupons, mieux s'en portera la race humaine."[5]

Dans un article de University World News reportant les évènements en mars 2015, un participant formule les revendications du mouvement ainsi:

"Rhodes a été célébré pour avoir fait don de cette terre à l'université, avoir construit l'économie sud africaine et avoir apporté la 'civilisation' à ce pays. Mais pour la majorité des sud africains, c'est une narrative erronée; comment un colonisateur peut-il faire don d'une terre qui ne lui a jamais appartenue?"[6]

Après des confrontations entre les forces de sécurité et étudiants, l'université annonça le 27 mars 2015 que le monument serait retiré. L'après-midi son retrait, le 9 avril 2015, Msezane réalisa sa performance Chapungu - The Day Rhodes Fell qui se présenta comme monument alternatif vivant et éphémère.[7]

Portant un justaucorps noir, des talons hauts, des ailes confectionnées de matériaux divers et fixées à ses bras ainsi qu'un masque voilant son visage et rappelant ainsi les masques utilisés lors de rituels de passage à l'âge adulte dans certaines région d'Afrique du Sud, elle se positionna sur un socle, surplombant la scène. Durant toute la période du retrait, elle leva ses ailes incarnant ainsi la figure du Chapungu aussi connu sous le nom de l'Oiseau Zimbabwe.[8] L'artiste explique en effet dans un article qu'elle a écrit pour The Guardian à l'occasion de sa performance que lorsque les ruines du Grand Zimbabwe ont été fouillées à la fin du XIXe siècle, cinq des oiseaux sculptés qui y ont été découverts furent emportés en par Cecil Rhodes. Une de ces statues se trouve encore à Groote Schuur, l’ancienne résidence de Rhodes au Cap.[8][9]

L'épreuve physique, le rituel de passage à l'âge adulte, une symbolique de nouveaux débuts.

Expositions[modifier | modifier le code]

Prix[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g (en-GB) « http://www.tyburngallery.com/artist/sethembile-msezane/ » (consulté le )
  2. « Sethembile Msezane », sur Zeitz MOCAA (consulté le )
  3. « 5 young artists who have us excited about politics – Livemag », sur livemag.co.za (consulté le )
  4. (en-US) « About », sur Sethembile Msezane (consulté le )
  5. (en) Cecil John Rhodes, The last will and testament of Cecil John Rhodes : with elucidatory notes to which are added some chapters describing the political and religious ideas of the testator, Londres, "Review of Reviews" Office, (lire en ligne), p. 58
  6. « Student revolt against the statue of Cecil John Rhodes », sur University World News (consulté le )
  7. (en) Sethembile Msezane, « Sethembile Msezane performs at the fall of the Cecil Rhodes statue, 9 April 2015 », sur the Guardian, (consulté le )
  8. a et b (en) Sethembile Msezane, « Sethembile Msezane performs at the fall of the Cecil Rhodes statue, 9 April 2015 », sur the Guardian, (consulté le )
  9. (en-GB) « Zimbabwe bird 'flies' home (L’oiseau Zimbabwe revient chez lui "à tire-d’aile) », BBC News World Edition,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en-US) « Sethembile Msezane », sur OKAYAFRICA's 100 WOMEN (consulté le )
  11. (en) Sethembile Msezane, « Sethembile Msezane | Speaker | TED », sur www.ted.com (consulté le )