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Utilisatrice:Harmonide/Karen Franklin

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Harmonide/Karen Franklin

Karen Franklin est une psychologue médico-légale américaine qui exerce dans la baie de San Francisco, ancienne journaliste et autrice d'une thèse doctorale sur les violences homophobes. Ses recherches et publications portent plus largement sur les crimes sexuels et s'opposent dès l'origine à la nomenclature américaine en vigueur, tels que le terme hebephilia, pour le diagnostic et la qualification légale des crimes de prédateurs sexuels.

Carrière[modifier | modifier le code]

Karen Franklin est diplômée en 1982 de l'Université d'État de San Francisco d'un BA en journalisme. Elle couvre pendant un temps des affaires judiciaires[1]. Ses enquêtes au sujet de condamnations à la peine de mort l'ont amenée à s'intéresser à la psychologie légale[2].

C'est en 1997 qu'elle achève un PhD en psychologie à l'Ecole de psychologie professionnelle de Californie[1]. Sa thèse doctorale consiste en une recherche empirique sur les violences homophobes[3]. Elle enseigne alors la psychologie clinique à l'université internationale de l'Alliant et préside le Comité d'éthique et des affaires professionnelles de l'Association de Psychologie du comté d'Alameda[1]. En 1998, elle présente le résultat de ses recherches publiées sous le titre Les motivations psychosociales des auteurs de crimes de haine devant le Congrès des Etats-Unis[4]. En 2001, elle reçoit le Monette-Horwitz Trust Award et est honorée du Distinguished Scientific Achievement Award en psychologie en 2012[5].

La pratique de la psychologie légale de Franklin consiste principalement en des « évaluations de compétences » (dans le droit américain, évaluation psychologique de la capacité d'un accusé à comprendre les enjeux et à participer avec discernement au procès qui lui est intenté), des « estimations de risques » et des « examens d'état mental » sur les accusés, notamment des criminels sexuels présumés ou susceptibles d'être exécutés[6]. Elle témoigne également comme experte dans des procès au pénal[7]. En tant qu'experte, elle a aussi été invitée à s'exprimer dans l'émission All Things Considered difffusée par la National Public Radio et dans les reportages d'investigation de l'émission Frontline sur le réseau de télévision public PBS[8][9][10].

Travaux de recherche[modifier | modifier le code]

Le travail de recherche de Karen Franklin porte sur le fondement psychologique des crimes de haine homophobes[9][10][11][12], sur la pédocriminalité[13][14] et sur la dynamique interpersonnelle du viol collectif[15]. En outre, elle publie des articles sur l'éthique encriminalistique[16][17], sur la capacité des violeurs d'enfants à déjouer les tests psychologiques auxquels ils sont soumis[8][18], sur les décisions de justice[8], la problématique des faux aveux[19], la nature de la psychopathie[20][21], ainsi que sur de nombreux sujets en psychologie légale.

Karen Franklin a identifié et analysé les quatre motivations principales à la perpétration des crimes de haine : l'adhésion à une idéologie, la recherche de sensations extrêmes, la dynamique de groupe et l'illusion d'agir en légitime défense[22][23]. Elle note que « les agresseurs ont comme perception que la société leur donne la permission de commettre des violences à l'encontre les personnes homosexuelles [11]».

Elle affirme que les lois américaines condamnant les auteurs de crimes de haine n'auraient qu'un faible effet de prévention, car selon ses recherches la conscience de la peine encourue n'est pas suffisante en soi pour dissuader ce type de criminels de commettre des actes de violence sur leurs victimes de choix[24]. En 2015, elle explique dans la presse que la pratique de l'objectification des femmes désensibilise les téléspectateurs et téléspectatrices à la perception de la pleine humanité des femmes, mais qu'en revanche cette objectification a relativement peu d'impact direct sur les violences commises en groupe[15]. Elle analyse en effet que la violence de groupe est particulièrement utilisée par des hommes lorsqu'ils se sentent impuissants afin d'atteindre plusieurs objectifs : à savoir, renforcer l'adhésion au groupe et établir un lien de camaraderie entre agresseurs, tout en donnant aux membres l'occasion « de faire la démonstration et de célébrer leur virilité [15]».

Au sujet précis de la psychopathie, elle écrit :

« Il n'y a nul besoin de comprendre le passé trouble ou les influences environnementales d'un criminel. Il n'est pas nécessaire de tendre une main compatissante pour le guider sur le chemin de la rédemption. Le psychopathe est irrécupérable, un dangereux étranger à l'humanité qu'il nous faut réprimer ou bien chasser. »

— Karen Franklin en 2013[21]

Par ailleurs, Karen Franklin a remis en cause l'observation de comportements inquiétants chez l'enfant tels que la cruauté envers les animaux, l'obsession pour le déclenchement d'incendies et les énurésies nocturnes persistantes, parfois associés sous le nom de « triade homicide », comme de bons signes avants-coureurs d'une future pathologie psychopathique avérée. Elle soutient que ceux-ci seraient des indices moins fiables que ce que la communauté scientifique admet communément[25].

Karen Franklin a vu ses recherches en psychologie légale être publiées dans des revues spécialisées américaines, telles que le Behavioral Sciences and the Law[26], l'American Behavioral Scientist[27][28], le Journal of Forensic Psychology Practice[29], le Sexuality Research and Social Policy, le Journal of Interpersonal Violence, entre autres, et elles ont aussi été vulgarisées dans des magazines grand public, comme le bimensuel Psychology Today[30].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Karen Franklin », Alliant International University, (consulté le )
  2. Forensic Science: Advanced Investigations, South-Western Educational Pub, (ISBN 0538450894, lire en ligne)
  3. James Brooke, 14 octobre 1998, New York Times, L' homophobie est une réalité fréquente dans les écoles, exposition de données , consultée le 26 juillet 2014, "... L'étude a été menée cette année par Karen Franklin, psychologue légiste ... à la Université de Washington ... "
  4. « HATE CRIMES PREVENTION ACT OF 1997 -- HEARING BEFORE THE COMMITTEE ON THE JUDICIARY, HOUSE OF REPRESENTATIVES, ONE HUNDRED FIFTH CONGRESS, SECOND SESSION », U.S. Government Printing Office, (consulté le ) : « ON H.R. 3081....Serial No. 131...(see page 184) ... Franklin, K. (1997, November). Psychosocial motivations of hate crimes perpetrators: Implications for prevention and-policy. Paper presented at the American Psychological Associations Congressional Briefing on Hate Crimes, Washington, DC .... »
  5. Psychology Today, Experts , consulté le 26 juillet 2014, "Karen Franklin, Ph.D., est psychologue légiste en Californie du Nord et professeur auxiliaire à la Alliant International University. Elle est une ancienne enquêteuse criminelle et journaliste spécialisée dans les affaires juridiques. .. "
  6. 2014, The Guardian, Karen Franklin , consultée le 26 juillet 2014, "... Karen Franklin est une chercheuse, professeure et psychologue légiste primée de la région de la baie de San Francisco ... évaluation des accusés des crimes."
  7. Joel Stashenko, « Diagnosis at Issue in Sex Offender's Civil Confinement Case », New York Law Journal, (consulté le ) : « ...Another of Harris' experts, clinical psychologist Karen Franklin, said that by the very nature of the diagnosis as "unspecified" meant it lacked the "uniformity, validity or reliability" needed to be accepted generally in the medical community... »
  8. a b et c 26 mai 2011, NPR, toutes choses considérées, panel d'experts: Peser la valeur d'un test pour les psychopathes: sur toutes les choses envisagées cette semaine, Alix Spiegel de NPR explore le test controversé PCL-R, conçu pour évaluer les psychopathes, et sa grande influence le sort de la libération conditionnelle d'un détenu. Ici, un panel d'experts discute du rôle du test dans le système de justice pénale. , Consulté le 26 juillet 2014, "Karen Franklin est psychologue clinicien et légiste dans la région de la baie de San Francisco ..."
  9. a et b Frontline (PBS), Interviews , Consulté le 26 juillet 2014, "... la psychologue légiste, Karen Franklin a un double intérêt pour la psychologie et le droit l'amène à s'interroger sur les racines des crimes de haine anti-gays ... des données empiriques sur le nature et ampleur des réactions négatives envers les homosexuels ... "
  10. a et b Karen Franklin, Frontline (PBS), Dans l'esprit des personnes qui détestent les homosexuels , consulté le 26 juillet 2014, "... La violence liée aux préjugés à l'encontre des homosexuels serait répandue aux États-Unis, les auteurs étant généralement décrits par les victimes jeunes hommes en groupes .. "
  11. a et b John Ireland, « Defining Hate in the United States: Despite widespread public support, hate crime law across the country remains inconsistent and the crimes often go unpunished. », In These Times, (consulté le ) : « ...Karen Franklin, a forensic psychology fellow ...offenders perceive that they have societal permission to engage in violence against homosexuals."... »
  12. Sam Fulwood III, « Dissent Blocks Tougher Hate Crime Laws -- Congress: Questions abound over whether efforts to punish such wrongdoing more strictly are justified, fair--or even helpful. », Los Angeles Times, (consulté le ) : « ...Dr. Karen Franklin... a widely recognized expert on hate crimes, said she does not like the term "hate crimes" because "it assumes a motivation that I don't think is present in many, many occasions. It assumes hate, which I don't think is evident."... »
  13. Hannah Osborne (17 juillet 2014), International Business Times, Hebephilia: Non, il n'est pas normal que les hommes aient des relations sexuelles avec des filles pubescentes , consulté le 26 juillet 2014, ".. Une de ses plus grandes critiques, Karen Franklin, a affirmé que hebephilia était normal pour les hommes car en termes d'évolution et de reproduction, il est bénéfique d'être attiré par une fille lorsqu'elle devient fertile: ... "
  14. James M. Cantor, Research Gate, Les erreurs de la prétexte de Karen Franklin. , Consulté le 26 juillet 2014, "Dans son récent article, Hebephilia: La quintessence de la prétextualité diagnostique (publié dans Sciences comportementales et droit, 2010), Karen Franklin développe son argument précédent selon lequel les psychologues et les psychiatres ne devraient pas ... "
  15. a b et c G.S. Mudur and Ananya Sengupta, « Rape spotlight on item numbers », Telegraph India, (consulté le ) : « ..."The objectification of women ...said Karen Franklin ... there is little evidence that such depictions have a direct impact on rates of sexual violence.... Group-perpetrated violence, according to Franklin, can serve many purposes for disempowered men ... »
  16. 31 mai 2014, Marvin W. Acklin, Ph.D., Psychologie judiciaire de Hawaii, ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE, "ALLÉGIANCE PARTISANALE" ET RESPONSABILITÉ DU TÉMOIN D'EXPERTS , consulté le 26 juillet 2014 ". dans la qualité de leur travail médico-légal, de connaître ... la littérature et les controverses pertinentes, de reconnaître les limites scientifiques et de comprendre ... "
  17. Jeffrey Kaye, « APA "Casebook" On Psychologist Ethics, Interrogations Fails To Convince », The Public Record, (consulté le ) : « ...But according to forensic psychologist Karen Franklin, "These guidelines are not enforceable. And, like all such professional guidelines, they will be subject to diverse interpretations."... »
  18. Maurice Chammah, « The Sex-Offender Test: Can the Abel Assessment tell if you're a potential child-molester? », The Marshall Project, (consulté le ) : « ...Karen Franklin... online forum in which predatory and unapologetic sex offenders traded notes on how to fool the test of visual reaction time... »
  19. Douglas L. Keene, Rita R. Handrich, l'expert du jury, 28 novembre 2012, "Seuls les coupables pourraient avouer des crimes"  : Comprendre le mystère des fausses confessions , consulté le 26 juillet 2014, "... Karen Franklin, PhD est un psychologue légiste primé .."
  20. Rob Kall, « Transcript: Interview M.E. Thomas Author, Confessions of a Sociopath. », OpEdNews, (consulté le ) : « ... forensic psychologist, Karen Franklin... "The psychopath is irredeemable. A dangerous outsider who must be contained or banished, circular in its reasoning, psychopathy is never, none the less a warring in its simplicity".... »
  21. a et b Rob Kall, « Interview with a Sociopath », OpEdNews, (consulté le ) : « ... Karen Franklin, a researcher in forensic psychology, ... The psychopath is irredeemable, a dangerous outsider who must be contained or banished... »
  22. Elizabeth P. Cramer, « Hate Crime Laws and Sexual Orientation », The Journal of Sociology and Social Welfare, (consulté le ) : « (see page 17)...Volume 26, Issue 3, September... based on work by Karen Franklin... »
  23. Karen Franklin, Association américaine de psychologie, Prévalence de l'agression antigay parmi un échantillon d'un collège , récupérée le 1er septembre 2015, "Quatre motivations distinctes ont été trouvées dans les crimes de préjugés contre les minorités sexuelles. Autodéfense, idéologie, sensations fortes, et pairs Dynamique...."
  24. Dan Quinn, « the crime that's not necessarily a crime », Here Publishing; The Advocate, (consulté le ) : « ...No. 735, ISSN 0001-8996, page 51...Karen Franklin ... in the real world, criminals don't calculate their moves based on the specific punishment they will suffer if caught... »
  25. Dean Haycock, « Murderous Minds: Exploring the Psychopathic Brain: Neurological Imaging and the Manifestation of Evil », Open Road Media, (consulté le ) : « ...According to forensic psychologist Karen Franklin.. »
  26. Franklin Karen, « Hebephilia: Quintessence of diagnostic pretextuality », Behavioral Sciences, vol. 28,‎ , p. 751–768 (DOI 10.1002/bsl.934)
  27. Franklin K, « Good Intentions: The Enforcement of Hate Crime Penalty-Enhancement Statutes », American Behavioral Scientist, vol. 46,‎ , p. 154–172 (DOI 10.1177/0002764202046001010)
  28. Franklin Karen, « Enacting masculinity: Antigay violence and group rape as participatory theater », Sexuality Research and Social Policy, vol. 1,‎ , p. 25–40 (DOI 10.1525/srsp.2004.1.2.25).
  29. Franklin Karen, « Malingering as a Dichotomous Variable: Case Report on an Insanity Defendant », Journal of Forensic Psychology Practice, vol. 8,‎ , p. 95–107 (DOI 10.1080/15228930801949241)
  30. Karen Franklin, « Rape victim should cheer rapist, court says », Psychology Today, (consulté le )


Liens externes[modifier | modifier le code]

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